…La neige était sèche et dure, des vents rudes l’ont rendue si dense qu’il fallait faire un effort pour mettre un pied, pour que les griffes du grappin se soient bien fixées. Le bec du piolet y entrait en grinçant et en sortait facilement, en glissant. Le sommet d’ouest de l’Elbrous ressemblait à une colline sympathique, de couleur blanche, aveuglante, sur le fond du ciel vivement bleu. Un nuage s’y est accroché, et ce tableau idyllique signalait que là haut un ouragan se déchaînait. Il semblait que le sommet n’était pas si loin que ça, – à ce moment là on en était séparé par un kilomètre et demi de surpassement de soi constant, du mal de tête, de la fatigue saisissant jusqu’aux os, de l’insomnie, de l’air aigre et de la splendeur des montagnes impitoyables.
Autour il y avait la grisaille aveuglante du brouillard. Il neigeait, cependant il ne faisait toujours pas froid. Il faisait jour, mais il n’était plus possible de procéder avec la marche et il n’y en avait rien à faire – après être monté pour s’acclimater, on est descendu à 200 mètres et a mis la tente. (Monter avec un tel effort et puis redescendre!! C’est franchement de la barbarie!) D’ailleurs, on avait tendus des cordes dans les endroits les plus difficiles, alors demain la montée ne prendrait plus que 3-4 heures, comme aujourd’hui, mais une demi-heure -une heure. Oleg avait déjà un herpès – hier il n’avait pas mis assez soigneusement de la crème solaire sur les lèvres, et aujourd’hui le gel a fini ce que le soleil avait entamé, ses lèvres se sont gonflées, gercées, et cela avait l’air très douloureux. L’envie de dormir venait et reculait, l’apathie totale semblait être pendue dans l’air. Il a commencé assez vite de faire chaud dans la tente, et je n’arrivais même pas à définir comment je me sentais – ce qui était encore plus épuisant, que si je me sentais définitivement mal. Il suffisait de fermer les yeux pour que les images de ces dernières journées n’aient surgi… pas à pas vers le haut, sur les étendues enneigées immenses de l’Elbrous – on marchait encordés, j’étais au milieux… dix pas, repos, encore dix pas, repos… la vie était parcellisée en morceaux de dix pas… sur les pieds – les boules lourdissimes sous la forme des bottes en plastique «Asolo», cent pas – un grand repos, je tombais tout simplement sur le côté sur le sac à dos dans la neige et restais allongée, en happant l’air, dépourvu de l’oxygène, avec la bouche grand ouverte, le cœur battait, je fermais les yeux, décontractant le corps entier et saisissant chaque instant du repos … mais c’est quoi ça – pas possible même de se reposer, sommeiller, une fois les yeux fermés, tout s’écroulait sur moi de nouveau – je marchais encore vers le haut, et le plus affreux c’était que cette obsession me fatiguait autant que la réalité! J’ai frémi, en essayant de chasser la fatigue et de penser à quelque chose d’agréable… les yeux se fermaient… j’avançais encore vers le sommet… les hommes discutaient de quelque chose, en scrutant la montagne avec un monocle… un terrain horrible plein de crevasses, qui avait failli m’engloutir dans sa gueule – tout à coup il y avait un vide sous mon pied, la neige s’était entrouverte, j’avais perdu l’équilibre et étais tombée à droite, mais je n’étais pas passé dans la crevasse, mais, retenue par la corde, restais coincée dans la neige la tête en haut, les bras s’étaient retrouvés derrière le dos, je ne savais pas comment, sous la pression de la neige, il n’était pas possible d’enlever le sac à dos, j’étais pendue et je rigolais fort – je comprenais que les garçons allaient m’en tirer, je n’avais pas du tout peur, et maintenant si… le ciel est bleu noir… tout virevolte devant les yeux, je veux repousser encore ces images et je n’y arrive pas, et cela épuise encore plus, ce maudit mal des montagnes… quelques bouts de phrases s’importunent en tournant dans la tête, en m’enlevant la paix…
– Il faut que tu t’occupes à faire quelque chose, – une voix insistante m’extrait du voile de délire – ah oui… c’est Andrei qui me secoue. – Le meilleur moyen de s’acclimater vite est de se trouver une occupation. Par exemple, on peut construire un mur par brise autour de la tente (Quoi??!! Mais non…) ou recoudre quelque chose ou parler, si tu restes étalée, tu ne feras que t’épuiser encore plus – c’est bizarre, mais c’est comme ça.
Chaque mouvement provoquait une pulsation de douleur dans la tête, j’ai secoué ma tête, en essayant de chasser la douleur et j’ai failli hurler d’une crise aigue.
– Tiens, prend ça.- Andrei me tend deux cachets.
– C’est quoi?
– Prend, n’aie pas peur, c’est du potassium, ça va te soulager…
Ce n’est pas marrant… de l’anti-douleur? Je les avale, un vrai exploit, en me relevant sur les coudes dans le duvet et je m’assois.
-Tu recherchais quoi au Mexique? – je demande à Oleg, l’histoire de demander quelque chose.
Il me fixe d’un regard attentif comme en étudiant, et soudainement, esquisse un sourire à travers sa manière distante et les lèvres gonflées par l’herpès, il a dû ressentir que ce n’était pas par simple curiosité que je lui ai posé la question.
– La connaissance qui pourrait amener au-delà des limites de ce monde.
– Et pourquoi justement là?
– Tu as dû lire Castaneda? – j’ai hoché la tête affirmativement, il a continué, – je voulais trouver des mages. Je pensais que si je viens dans ces endroits là et réussis à créer l’intention, je pourrais entrer en contact avec eux. (Eh oui… n’est-il pas un peu piqué? Me voilà dans les montagnes… il va rechercher le monde des mages maintenant…) Mais soit mon intention était foutue, soit les mages n’y étaient plus, rien ne se passaient. Une semaine après l’autre je me déplaçais par ci par là dans ce pays sauvage et pas trop accueillant, sans rencontrer au moins une personne qui serait liée à la magie, ne serait-ce que de loin. Je ne tombais que sur des personnes des plus ordinaires, trempées jusqu’aux oreilles dans le quotidien. Il n’était pas possible de vivre dans les villes à cause du bruit et de la saleté, et il était insensé et cher de vivre dans les centres touristiques, et hors des villes, loin des touristes – pas sans danger. Je pourrais raconter beaucoup sur ces voyages, mais tout cela n’a aucune importance, puisque les voyages dans le sens normal de ce mot ne m’intéressaient pas. J’ai visité presque tous les endroits décrits chez Castaneda, sauf, bien sûr, ceux dont il n’a pas donné les noms. Tu peux imaginer ma déception d’avoir trouvé les endroits les plus ordinaires, la vie la plus ordinaire et des foules des touristes enfumés. Je pensais que j’y étais prêt, mais apparemment, non.
Il a arrêté de parler un moment, baissé les yeux, comme s’il avait du mal à continuer, et j’ai encore ressenti de la sympathie et la confiance – il recherchais, et que ces recherches aient ressemblé à de la folie, mais ça émouvait quand même plus qu’une vie bien rangée et paisible, dans laquelle moisissait l’humanité, en dépensant ses efforts et son temps pour l’amélioration infinie des conditions et pour des tentatives d’obtenir du contentement de ce qui a été accompli. Le souvenir d’une de mes anciennes copines a surgit dans mon esprit, celle qui d’abord s’était frottée à moi, sillonnait la cour et avait l’air pareil que moi, et puis elle s’est empressée de se marier et a tout à coup trouvé le sens da sa vie d’abord dans l’arrangement du salon, du hall, de la cuisine, de la salle de bain… et ensuite dans l’urgence de se débarrasser du mari qui faisait chier sans perdre aucun meuble, aucune lampe, ni un petit rideau…
– Presque deux ans des recherches sans succès m’ont finalement amené à un endroit pas du tout remarquable. Il n’y avait pas de bâtiments particuliers par là, ni de beauté de la nature extraordinaire, mais il y avait quelque chose qui attirait comme un aimant. Une toute petite ville au nord du Mexique dont j’avais passé par sans mémoriser le nom, et plus tard quand j’avais voulu m’en souvenir ce n’était pas possible. J’y suis venu en fin de la matinée, bientôt il devait faire très chaud. J’ai mangé dans une boite pourrie et est parti me balader dans la ville (Il a trop de mécontentement quand même, trop de déception, pas de joie de recherche, plutôt un malaise douloureux.) Je pensais qu’il était temps que je rentre chez moi, bien que j’aie fermement décidé de ne pas rentrer sans avoir trouvé ce que je recherchais. Mais ces deux années m’ont tant épuisé, il y avait tant de déception douloureuse provenant des lueurs d’espoir brisé, que le désir de tout abandonner et redevenir une personne normale venait de plus en plus souvent. Je ne me sentais que pire de telles pensées, mais je ne pouvais plus ni continuer mes recherches, ni les abandonner, ce qui me paraissait égal à un suicide.
– Pourquoi tu croyais que c’est que par là que tu pouvais trouver ce que tu cherchais?
– Parce que j’étais attiré justement là et Castaneda avait appris par là.
– Mais après avoir vu la réalité, il te paraissait tout de même que c’est là que tu pourrais trouver quelque chose?
– Je ne sais pas, ce qui s’est passé lorsque je l’ai vue. Je ne m’en souviens plus. Ou je ne veux pas m’en souvenir. Probablement, tout s’est confondu par là – l’espoir et la vanité, l’aspiration et la peur de perdre le dernier repère, car j’avais été sûr de trouver.
– Et qu’est-ce qui s’est passé dans cette ville?
Oleg regardait fixement le mur de la tente, en réfléchissant apparemment – raconter ou pas. Son visage était très sérieux, et je me suis figée pour ne pas peser sur sa balance de réflexion sur le côté du silence. Andrei ne s’y intéressait pas du tout, si, au début, il faisait donc semblant d’écouter, après il ne pouvait plus résister au sommeil envahissant et s’est endormi assis, la bouche ouverte de façon rigolo. Oleg semblait ne pas le remarquer.
– J’ai trouvé ce que j’avais cherché.
-???
– Oui, j’ai trouvé, dans ce trou du monde j’ai trouvé ce que j’avais cherché en vain depuis deux ans dans les ruines anciennes et montagnes mystérieuses.
– C’est quoi que tu as trouvé?
– Tu vas croire que je suis fou… D’ailleurs, quelle différence… Maintenant, tout est perdu, il n’y a plus de sens en rien, et le fait que tu vas me croire cinglé ne changera rien… Je marchais lentement dans la rue en regardant où je pourrais me cacher de la chaleur, à ce moment là je ne voyais aucun parc, aucun endroit pour s’asseoir dans l’ombre. Quelques dernières nuits j’avais mal dormi, j’avais fait des cauchemars, j’étais souvent resté sur le balcon en fumant une derrière l’autre… J’errais dans de vraies ténèbres, la tête lourde, et à un moment donné j’ai pensé que j’allais perdre conscience, probablement j’avais pris un coup de soleil. Je me suis arrêté en m’appuyant contre un mur en pierre rugueux. Comme en montant du dessous de la terre une petite fillette crade, aux pieds nus, aux genoux écorchés, a apparu devant moi. Elle m’a regardé avec compassion avec ses grands beaux yeux en faisant un geste de la main qui invitant à la suivre. Sans comprendre quoi que ce soit à cause du bourdonnement dans ma tête, j’avançais, ayant difficilement fixé mon regard sur sa rode jaune, sale. Il ne fallait pas marcher longtemps. Elle a poussé un portail rouillé avec sa main à la peau mate, et je me suis retrouvé dans un petit jardin aux grands arbres fruitiers. Tout de suite j’ai voulu tomber à l’ombre, mes jambes ne me tenant pas sur terre, mais la fillette tirait ma manche pour inciter que j’entre dans la maison. Je ne me souviens pas comment était la maison, mais je me rappelle qu’il faisait noir et frais à l’intérieur. Au moment où je suis entré dans le hall, la faiblesse m’a saisi complètement, et pour quelques instants j’ai même perdu la vue – peut-être aussi parce que je suis venu de la rue très ensoleillée. La fillette a crié quelque chose, et sa voix aigue a fait écho en se répandant dans la maison. Tout de suite le son des pas s’est fait entendre, et j’ai aussitôt ressenti des bras forts et agréables me soutenir. J’ai été amené dans une chambre, on m’a installé dans un fauteuil, je me suis senti un peu mieux, de sorte que j’ai pu observer l’entourage et celui qui m’avait amené.
C’était une femme – une indienne ou métisse costaude et pas grande. Son visage était sévère mais sympathique, malgré l’absence de sourire, ne serait-ce que léger. Elle m’a fait s’asseoir sur un matelas en paille en disant en mauvais espagnol qu’elle allait me ramener de l’eau. Je suis resté seul dans le quasi obscurité dans la chambre, et tout à coup j’ai eu peur – où est-ce que je me retrouvais en fait? Je me suis approché de la fenêtre, retiré les persiennes en bois, mais je n’ai vu que des arbres fruitiers et le mur haut du jardin, pas loin de là. La femme est bientôt revenue, m’a tendu un bol avec de l’eau froide en me demandant ce que je faisais dans cette ville. Je lui ai dit que j’y étais de passage. Je ne voulais pas lui faire peur avec mon histoire des recherches des mages et shamans, mon expérience malheureuse m’ayant appris, – les habitants originaires se moquaient de moi tout simplement lorsque je leur demandais quelque chose de sorte «ne sauriez-vous pas comment trouver un shaman?». Mais elle savait que c’était justement pour ça que j’étais venu. Je buvais de l’eau aigre-douce et mon corps devenait de plus en plus lourd. J’avais envie de dormir et elle m’a fait s’allonger sur un matelas, qui m’a paru très confortable, quoi que dur. Pendant encore un moment j’entendais sa voix, qui soit chantonnait soit prononçait lentement quelque chose en une langue que je ne connaissais pas, sa voix s’entretissait en moi en donnant naissance au sentiment de sécurité absolue. Tout à coup je me suis retrouvé dans un endroit désert, cependant je ne rêvais pas! Il est difficile d’y croire mais ce n’était pas un rêve.
Andrei a poussé un coup de ronflement en se tournant sur l’autre côté. Oleg a trébuché, puis s’est tu pour quelques secondes et a continué en m’ayant regardé de façon un peu embarrassée.
– J’ai eu plusieurs fois des rêves conscients, je sais alors ce que c’est, mais CA c’était autre chose, c’était de la réalité. J’ai été dans ce désert aussi réellement que je suis maintenant ici à côté de toi. Je possédais complètement mon corps, je pouvais observer tout ce que je voulais, je palpais le sol sec et caillouteux, je me tâtais moi-même, qu’est-ce que je n’ai pas fait pour me rendre compte que tout ce qui se passait était dans la veille. Je n’avais aucun doute ni à ce moment là, ni maintenant que cela n’a pas été un rêve, – il a répété ardemment, – quoi que cela aurait été mieux si cela avait été un rêve, je n’aurais alors eu point de souffrances, je serais revenu chez moi pour essayer de devenir une personne ordinaire… Je marchais dans le désert, je voyais des montagnes au loin, et je savais qu’il allait immanquablement se passer quelque chose, mais je n’avais pas peur – je l’ai attendu si longtemps. Bientôt j’ai vu un individu qui allait dans ma direction. Quand il ne restait que quelques mètres entre nous, j’ai pu enfin l’examiner de près. C’était un indien habillé en uniforme de travail, il avait l’air d’avoir quitté le travail dans les champs pour pas longtemps, pour venir discuter avec moi une minute et puis retourner à ses affaires. Il m’a approché de très près, seigneur – il était tel que des mages des livres de Castaneda que j’avais imaginés! Je n’oublierai jamais ses yeux, c’était les yeux d’un dieu! (Mon gars, tu n’es quand même pas bien dans ta tête…) Il ne m’a dit que quelques phrases – «tu peux venir avec moi, tu ne reviendras alors jamais en arrière, mais juste à ce moment là ton père est en train de mourir de cancer, et il n’a personne à côté qui pourrait soulager ses souffrances». Et là une telle douleur, une telle pitié envers mon père m’ont saisi que j’ai failli fondre en pleurs. C’était un vrai choc – comment pourrai-je y aller en sachant que mon père qui m’avait donné LA VIE est en train de mourir en souffrances juste à cet instant là? Mais comment refuser la seule chance de se libérer d’une vie stupide et grise, de partir dans le néant infini? Je n’ai pas pu faire le choix et j’ai raté ma chance…
Oleg a arrêté de parler et devenu très sombre, comme s’il venait de revivre sa tragédie. Et soudainement, j’ai compris qu’il n’avait encore raconté son histoire à personne, que j’étais la première à appendre cet évènement imaginaire ou réel, mais ce qui était sûr de ne pas être inventé c’était la souffrance qui l’empêchait de parler.
– Quand j’ai repris ma conscience après cette alternative monstrueuse, j’ai vu que j’étais assis par terre, adossé contre un mur rugueux, des enfants du coin m’entouraient. Ils ont dû penser que j’étais saoul, et rigolaient en voyant ma maladresse. Mes oreilles bourdonnaient, tout mon corps avait mal, comme si je m’étais fait tabasser, j’avais les jambes en coton… Je suis revenu à l’hôtel en ayant appliqué beaucoup d’efforts, sans avoir rencontré personne à qui j’aurais pu demander de l’aide. A l’hôtel je suis tombé sur le lit et me suis endormi d’un sommeil de plomb. J’ignore combien de temps j’ai dormi, je me suis réveillé dans une autre ville, un autre hôtel et sur un autre lit. Je ne parvenais pas à me rappeler comment j’y étais arrivé. Il me semble que, dans un état terrible, j’ai pris un car, puis apparemment j’ai bu de la bière… beaucoup de bière… parlé à quelqu’un… et on m’a amené ici. Décoiffé, j’ai saisi mon sac à dos et couru voir le portier pour lui demander quand j’y étais arrivé. Le portier m’a donné son livre d’enregistrement, salaud, en donnant un signe au garçon valet d’appeler la police. Dans le livre j’ai vu ma signature posée en face d’une date qui n’éclaircissait rien, – je n’arrivais à me souvenir de rien. Cela m’a fait monter la moutarde au nez et je me suis mis à demander au portier je ne savais pas quoi, et j’aurais pu le battre si je n’avais pas eu peur de la police, qui devait arriver d’une minute à l’autre. En sortant de l’hôtel j’ai pris le premier taxi qui passait et est allé à la gare, et là je me suis posé la question – pourquoi est-ce que j’avais pensé que le portier avait appelé la police? Une sorte d’enchaînement infini de fantasmagories et d’actes inouïs… la sauvagerie, presque de la folie… rien de plus ne m’intéressait dans ce pays, et bientôt j’étais parti chez moi.
– Et ton père? C’était vrai qu’il était gravement malade?
– C’était vrai, mais là aussi j’étais en retard, – lorsque je suis rentré, je suis venu après l’enterrement seulement.
Ayant entendu cette histoire j’ai commencé à voir Oleg de manière encore plus sombre qu’avant. J’étais sûr que tout ce qu’il avait raconté était tout simplement une hallucination – probablement, il avait avalé quelque chose au Mexique, il y en avait beaucoup de poison divers par là. Je doutais de sa santé psychique et j’ai décidé d’en parler à Andrei, car l’ascension n’était pas une promenade dans un parc d’où on pourrait partir chez soi à tout moment.