Dû au manque de temps (c.-à-d. une forte concurrence des désirs joyeux), je compte d’agrandir progressivement ce schéma. Je crois que la description de qualité (c.-à-d. celle qui résonne fort avec la PI correspondante) est celle dans laquelle:
a) les propriétés de cette PI, qui le distinguent de n’importe quelle autre PI, sont mises en évidence au maximum,
b) il n’y a pas de figures de styles poétiques, ni réflexions philosophiques, ni d’autres moyens flous d’exprimer une perception concrète (comme par exemple, hors de toute frontière, cosmique, hyper conscience, admirable, incroyable, etc.), car il n’y a que les mots extrêmement concrets qui ont de la forte résonance (comme par exemple, un chien, un sapin, de l’air froid, vouloir respirer, etc.- c.-à-d. tout ce que j’ai ressenti beaucoup de fois).
Voir d’autres recommandations dans le chapitre «Les descriptions et les fixations».
= = = = = = = = = = = = = = = = =
Le secteur de la Détermination:
Ligne 1:
- un désir joyeux
- le besoin
- un désir ferme ou la persévérance ou la joie de combat
- l’aspiration
Ligne 2:
- la détermination
- l’ardeur
Ligne 3:
- un désir joyeux
- l’anticipation
- la jouissance anticipée (la sensation du mystère)
Ligne 4:
- un voyage interminable
- le printemps éternel
- un appel
Ligne 5:
- la surprise
- le triomphe
= = = = = = = = = = = = = = = =
«Le besoin»:
*) Un désir joyeux fort acquiert une qualité qui résonne avec le mot «besoin», c.-à-d. quelque chose dont on est comme sans l’eau, ni l’air. Le Hérisson: «cela ressemble au besoin de respirer, c’est une assurance que les PI sont vitales pour moi en ce moment. Lorsqu’on plonge dans l’eau – on regarde les créatures qui y habitent, mais à un moment donné il n’y a aucun doute qu’il faut en émerger pour prendre de l’air plein les poumons, s’en imprégner. Les premiers instants il n’y a même pas d’anticipation, que la perception de ce besoin et de la détermination qui résonne avec, la quiétude et un éclat extatique surviennent à la l’idée qu’une telle perception est possible.
*) Fiord: «résonne avec l’image d’un loup piégé – lé désir de la liberté est si fort qu’il se tranche la patte pour s’enfuir».
«Un désir ferme» ou «la persévérance» ou «la joie de combat»:
*) Un désir joyeux intense dépourvu de pensées sceptiques, d’éclats d’EN (par exemple, l’inquiétude quant à la possibilité de réaliser le désir, ce que les gens vont penser, etc.), se transforme en «un désir ferme» qui est extrêmement stable et résonne avec les mots «invariabilité», «persévérance».
*) quand un désir joyeux est porté à éliminer les mécontentements, l’image d’une machine à presser, des tenailles résonne avec. Ils tiennent ce que je veux casser. A chaque fois j’applique beaucoup de mêmes efforts de pression afin de faire avancer le mécanisme pressant à une dent. Une fois l’avancement eu lieu, il n’y pas de possibilité de retour en arrière, le mécanisme ne sait pas marcher en arrière. Chaque avancement d’une dent fait que la pression du mécontentement serré grimpe, ce dernier commence à grincer, craquer et l’anticipation quant au fait que le jour viendra où il sera démoli et réduit en poussière, rehausse.
*) lorsque le désir joyeux atteint une grande intensité et la touche extatique se manifeste plus, il résonne alors avec l’expression «la joie de combat».
*) un guerrier peut avoir des milliers de défaites, mais il n’abandonne jamais.
*) lorsque la persévérance est à 7 ou plus, je ne regarde pas en arrière en me disant «j’ai raté 5 min, c’est fini – j’ai raté une heure», je continue à me concentrer sur les PI et les faire apparaître. Au cas où la persévérance est faible, les pensées sur les efforts faits pas assez efficaces réduisent les efforts du moment. Il y a dix secondes j’ai raté un DC ? Cela n’a plus d’importance, je continue à me battre de toutes mes forces.
Les pensées sur les efforts ratés dans le passé ne réduisent les efforts au présent que si juste maintenant il n’y a pas d’envie de faire les efforts, et lorsqu’elles sont utilisées pour se justifier.
*) la persévérance résonne avec l’image du vent de Jomsom – tous les jours autour du midi, il apparaît et va de la vallée vers le haut. Il est si fort que après l’avoir subi pendant une demi-heure une personne ordinaire est irritée de manière incontrôlable qui va jusqu’à la fureur, tellement le vent «épuise moralement». Il ne cesse pas une seconde, ni donne un instant de repos – il crée de la tension énorme, et rien ne peut l’arrêter.
*) l’Hirondelle: «une voix ferme se bat contre un voile, un mur. Cette voix ne cessera pas de radoter même 10 milles fois s’il faut, elle va casser le mur sans répit – «L’hirondelle, il y a une raison pour se battre!»
Taisha Abelar: «le seul son dans la cuisine était le son méthodique des gouttes d’eau s’écoulant du filtre calcaire. Il m’a fait penser que le processus de la purification au cours des souvenirs se passe autant progressivement. Tout à coup j’ai ressenti un flux d’anticipation et d’enthousiasme. Il se peut qu’on puisse changer vraiment, goutte par goutte, pensée par pensée, se purifier tout comme l’eau passant par le filtre».
*) La persévérance de faire apparaître les PI résonne avec l’image d’un animal qui attire un jouet vers soi avec les griffes de sa patte cotonneuse. Tels les chats qui «nettoient leurs griffes» en tirant les pattes, en sortant les griffes et en accrochant quelque chose avec pour l’attirer vers soi. La PI apparue commence à s’affaiblir suite à des dérangements chaotiques et l’inhabitude de se retrouver dans cet état, mais je l’attire vers moi en jouant avec, en lui permettant de s’éloigner un peu pour l’attirer vers moi de nouveau tout de suite après. Une telle image qui accompagne l’effort élimine une attitude de piété envers les PI, et provoque une attitude joyeuse et aérien.
«L’aspiration»:
*) une mer entière se jette tel un courant puissant dans une brèche d’un rocher; il n’y pas d’obstacles.
*) un exposé d’un museau: «rein ne m’arrêtera. Maintenant je le sais parfaitement, ce ne sont plus des devinettes, ni rêves audacieux, ni fantaisie déchaînée, ni songes les plus indulgents – maintenant je le sais pertinemment. Je rend la pratique de souvenirs plus compacte, je fais des efforts de mémorisation beaucoup plus grands qu’avant – sur Ramakrishna, les museaux, mon aspiration des Perceptions, – je ne pourrais pas dire que je fais quelque chose d’exceptionnel – quelconques pratiques formelles épuisantes, etc.
On peut même dire que je vis léger maintenant, en faisant tout simplement de la mémorisation, et en ne l’accompagnant par des pratiques formelles que quand ma concentration s’affaiblit. J’atteins tout simplement une mémorisation ininterrompue, ce qui mène à de telles PI fortes que la lucidité survient – seulement mon désir d’y rester peut m’arrêter et rien d’autre».
*) l’Agave: «un rocher énorme s’est détaché d’un roc et est en train de galoper en bas».
*) résonne parfois avec le désir de se lever et commencer à sillonner la pièce, construire quelque chose, chercher, examiner.
*) résonne avec l’image d’un grand train qu’on a réussi à faire partir suite à des efforts durables, et il s’est mis à avancer lentement. Son poids est énorme, et il est autant difficile de l’arrêter maintenant qu’il l’était de le faire bouger de sa place – une masse gigantesque qui marche infailliblement en avant.
«La détermination»:
*) la plus forte est la détermination, la plus faible est l’influence des pensées sceptiques et les plus faibles sont les doutes mécaniques (c.-à-d. ceux qui ne sont sans fondement, se manifestent par habitude, malgré la lucidité quant à l’absence de doutes et le désir joyeux de faire un tel ou tel choix après s’être rendu compte des conséquences possibles).
*) augmente à l’idée que «dix générations de guerriers on obtenu les résultats en faisant ça».
*) l’Hirondelle: la phrase à Bodhi qui résonne avec la détermination est suivante: «maintenant tu sais ce que c’est – les PI, tu sais qu’il y a une raison pour se battre, L’hirondelle … il y a une raison pour se battre!»
*) Don Juan: «tu dois toujours faire plus. Tu dois te dépasser toi-même constamment».
*) résonne avec la phrase»une inadmissibilité catégorique des mécontentements».
«L’ardeur»:
*) une intolérance absolue par rapports aux mécontentements, c.-à-d. les états où les sensations ne sont pas manifestées. On ne peut pas se livrer aux dérangements en oubliant la pratique même pour quelques secondes, puisqu’on est tout de suite empoisonnés par l’impuissance et le désir de ressentir de nouveau une aspiration survient. La tâche et principale et le but ultime sont les efforts ininterrompus, les hyper efforts ininterrompus.
*) l’idée résonnante: «la pratique commence dès la première seconde qui suit le réveil et continue jusqu’à la dernière avant l’endormissement, ainsi que pendant le sommeil, lorsque je suis conscient de moi dans le sommeil. Les dérangements glissent sur la surface sans pénétrer à l’intérieur».
*) l’expression résonnante: «une détermination débordante», «une détermination ardente».
*) L’image résonnante – l’arc tendu à fond, de sorte qu’il émet un tintement à peine discernable.
*) Lors de la première expérience de la sensation d’ardeur il y a un désir incontrôlable de foncer dans la bataille avec les EN, commencer à réaliser ses désirs joyeux et de se frayer un chemin à travers la forêt sauvage des «rien-ne-se-passe» vers les PI. Mais le désir joyeux de réaliser ses désirs joyeux peut ne pas avoir lieu, et s’il y est, la réalisation du désir joyeux n’épuise pas l’ardeur, l’impression de ne pas en avoir «assez» y est toujours, on a envie de se dépasse pour faire encore plus. En court terme cela peut amener le désir mécanique de commencer à faire quelque chose, mais une fois ce désir mécanique éliminé, un nouvel état d’un autre, nouvel, niveau apparaît, il se trouve qu’on peut tout le temps être «rempli» de détermination et prêt à partir à tout instant telle une flèche intenable, et c’est un état très agréable, qui attire d’autant plus qu’on s’y retrouve plus. Il devient clair que jusqu’à ce moment là, on était dépourvu de volonté, tel une souche moisissant, sans même comprendre qu’il est possible de vivre de telle manière, sur un tel niveau de plénitude et de la disposition extatique de se livrer dans la réalisation des désirs joyeux.
*) Résonne avec le mot «audace», mais ce n’est pas de l’audace qui provient de l’apitoiement sur soi-même, ni la tristesse, etc., c’est une audace d’une personne qui coule et, qui étant sur le point de perdre sa chance de survivre, voit tout à coup au loin une bouée de sauvetage et comprend qu’à ce moment là il faut faire l’impossible en oubliant la vie, la mort, en cessant d’attendre un miracle ni les sauveteurs, il faut tout simplement faire le possible et l’impossible, en dehors de toutes les capacités humaines, pour y arriver.
C’est une hardiesse qui mobilise toutes les forces, qui fait perdre, telle une peau veille, tout ce qui est superficiel, imaginaire et secondaire – sur la crête de la vie- pas dans un sens figuré quelconque, ni comme dans la poésie et philosophie, mais en tant que la réalité nue et concrète. Cet état est infiniment loin du contentement ou l’apitoiement sur soi-même.
*) l’Hérisson: «l’apitoiement sur soi-même n’est pas du tout compatible avec l’audace, il peut y avoir de courts éclats d’apitoiement, lorsqu’on y est encore enclin. Autant que je me souviens, l’apitoiement sur soi est quel que chose de si mou, qu’on peut le triturer longtemps + le sentiment de sa propre importance – le désir de penser à soi, le pauvre, à qui cela est arrivé. L’apitoiement sur soi meurtrie et oppresse tout, on est prêt à abandonner, céder, le monde est contre nous. Mais l’audace est comme une explosion, on ne peut pas rester sur place après, on veut tout de suite casser tout ce qui retient, se battre, même en sachant que ça ne changera rien, mais tout simplement parce que vivre autrement qu’en se battant n’est pas possible. Audacieux, je ne me soucie plus que mes actions puissent déranger quelqu’un, il n’y a pas de timidité, ni insincérité, tandis qu’en s’apitoyant sur soi on vit comme si l’on va vivre toujours».
*) Une incompatibilité absolue avec le contentement.
*) L’ardeur est accompagnée par une sensation physique spéciale – «la sorite de la volonté» (la sensation de brisure au centre du ventre, au niveau du nombril, comme s’il y avait quelque chose qui tentait de sortir) avec de la vibration d’à peu près 7-8 hertz par seconde, qui se répand du centre de la «brisure» sur tout le corps. Une sensation étrange et agréable.
*) «Il faut briser l’obstacle. Je ne veux plus rien entendre, ni penser, ni parler. Ce n’est pas la fantaisie, ni conte de fée, c’est la réalité. L’issu existe, je payerai n’importe quel prix pour y arriver, je sais exactement que ça existe. Je vais atteindre les PI extatiques minute par minute. Il n’y a pas de prix que je ne pourrais pas payer pour ça».
*) L’hérisson: «j’ai eu envie d’atteindre la transformation physique quoi qu’il arrive, afin de stabiliser l’expérience des PI. D’abord j’étais surprise d’un changement de perceptions aussi rapide et inexplicable par rien pour moi, puis le désir de laisser tomber ces idées aussi m’est survenu – quelle importance pourquoi ? La détermination jusqu’à l’extase.
Je me suis posé la limite – le temps que Bo est dans les montagnes. Presque pas de temps. Je croyais toujours que j’avais beaucoup de temps. J’en avais assez de mon impuissance, de l’avoir, suivi par des crises de désespoir, puis du contentement de nouveau. J’ai commencé à faire des efforts. Les images des mécontentements principaux ont surgi – ce qui peut empêcher: les soucis à l’université, l’AN envers l’Hirondelle, les EN dues aux maladies. Tout à coup j’ai compris qu’ils n’existent plus pour moi. Ils n’existent plus. Je n’ai qu’un but. Je ne le remplacerai par rien, quel plaisir! Le monde entier a cessé d’exister. Pas comme l’animosité envers l’Hirondelle – comme si elle n’existait pas et l’AN non plus, mais comme de la joie extatique a l’idée de son existence, à l’idée que je n’aurai plus jamais d’AN envers elle, mais le plaisir de la voir et l’université.
Qu’est-ce qu’ils sont partis facilement tous les mécontentements! Je sais que c’est seulement pour une minute – pour maintenant! Si je ne me concentre pas sur cet état, il va disparaître. Pendant trois heures j’ai fait une fixation de 10 secondes de ce désir. Je ne me laisse même pas le choix – «soit j’y arrive, soit…», je dois y arriver, je n’ai pas de choix.
Peut-être avant quand je voulais y arriver, le désir était trop flou. Je n’ai jamais eu de tel but unique et ardent. Rien n’existe plus, sauf ce but, et cela provoque de l’extase. Jusqu’à ce que ce but ne soit atteint, je ne peux pas avoir peur, ni penser à autre chose, ni vouloir autre chose. Je n’ai pas le temps.
La deuxième heure vient le désir de se reposer. La jubilation: je connais ce gardien! Je saute par-dessus facilement.
Tout l’univers qui existait en septembre l’année dernière, lorsque le fond était le but unique, est devenu tout à coup si proche. Comme si je m’étais approchée de la frontière qui n’était abordable qu’à cette période même de la pratique. C’est que maintenant j’ai plus d’expérience, je sais que je n’ai rien à attendre, il faut agir, agir malgré tout – que ce soit la pratique des museaux, ni le retour ou le non retour de Bo. Il faut bondir au dessus de ce vide. La jubilation: rien ne me retient, l’image du vide, dont je n’ai fait que approcher auparavant, le regarder et reculer, et maintenant je vais sauter et rien ne m’arrêtera.
Encore une stupidité connue: les plus vives sont les PI, le plus difficile ce sera d’avancer. La lucidité surgit en réponse – non, ce n’est pas vrai, les plus vives sont les PI, le FACILE ce sera.
J’éprouve de l’extase 4-5 depuis 10 min déjà, et les PI vives depuis deux heures! La détermination est telle qu’il n’y a pas d’envie de réfléchir pourquoi c’est ainsi.
Encore un gardien: le contentement. La joie – 10, d’où vient-il le contentement, je n’ai pas atteint mon but! Que la transformation physique – moins que ça je n’accepte pas.
Quand j’étais en train de m’endormir, je ressentais un bandeau en fer rigide autour de la tête qui presse en hauteur de 30 cm».
«L’anticipation»:
*) un clébard de rue voit quelque chose d’intéressant et y précipite.
*) l’image de soi en tant qu’un novice dans la pratique – la vie vient de commencer, ma pratique vient de commencer, je ne fais que les tout premiers pas – le plus intéressant est devant.
*) L’histoire du Singe Velue: «durant les premières secondes après le réveil il y avait des dérangements chaotiques provenant du sommeil. Le regard est tombé sur les notes: «je suis un novice, ce n’est que le début, il y a autant de choses intéressantes devant». Je les ai relues plusieurs fois en faisant apparaître l’anticipation. Tout à coup j’ai eu la lucidité-sûreté du fait que je venais de naître, je n’ai jamais été dans cette pièce, ni dans ce corps, je n’ai pas de passé, je n’ai rien, je venais d’apparaître. J’ai regardé le bandeau slogan au dessus du lit dans lequel j’ai apparu. C’est sûr que c’est moi qui l’ai écrit, c’est sûr qu’un autre être, qui y a habité avant moi, l’a écrit, celui qui a exprimé ses désirs et parti après avoir laissé les instructions. Il y a de la sympathie envers cet être et le désir de faire tout pour réaliser ses désirs. Il y a l’anticipation du travail à faire aujourd’hui dans cet endroit, la joie des choses intéressantes qui m’attendent et un état merveilleux de légèreté – qu’il n’y a pas de passé, je n’ai pas donné de promesses, je ne dois rien à personne, je ne suis coupable de rien, je n’ai honte de rien, rien à perdre ni rien à craindre».
*) Fiord: résonne avec une image d’avalanche qui est au point de se détacher pour dévaler la pente, et avec cet état frontalier avec l’orgasme. Résonne avec la phrase:»il va se passer quelque chose».
*) Fiord: «une sensation déchirante apparaît au niveau de la poitrine, le désir de respirer profondément, les désirs joyeux d’activité».
*) La différence de l’anticipation de la jouissance anticipée est que lors du retrait de l’attention de l’objet de l’anticipation elle s’affaiblit, tandis que dans le cas pareil la jouissance anticipée ne perd pas de son intensité.
«La jouissance anticipée»:
*) la sensation d’un mystère, d’un conte de fée.
*) comme si j’attendais longtemps, «gelée» dans les mécontentements et l’insensibilité, et maintenant je suis en train de fondre, et devant moi – le mystère. Résonne fort avec le désir joyeux de commencer immédiatement à faire quelque chose de la pratique.
Résonne fort avec la joie. Einstein: «Le plus beau sentiment qu’on puisse ressentir est la sensation du mystère. Celui qui n’a jamais eu cette sensation, qui ne sait pas s’arrêter pour réfléchir, saisi par la joie timide, est comme un mort et ses yeux sont fermés».
*) Lama: «La nuit dans un train. Quand on regarde par la fenêtre, on voit l’obscurité, mais de temps en temps les feux des maisons, les réverbères dans les petits villages se font entrevoir. Surviennent les images des gens qui ressembles, tels des papillons de nuit, autour de ces feux – ils regardent la télé, ils vivent leurs vies ordinaires. Chaque feu est perçu comme un îlot de cette vie ordinaire, et autour de lui il y a un océan de l’obscurité qui attire et fait peur».
«Un voyage infini»:
*) Indépendamment de la pratique d’autres museaux, indépendamment des circonstances, des peurs et attentes, des réussites et des défaites, je ferai ma pratique, je continuerai mon voyage.
*) pas à pas je change mes perceptions, et peu importe si ce sont de grands ou petits pas, l’important c’est que je ne m’arrêterai pas.
*) l’image de soi en tant qu’un petit moine lama toulkou. Je suis réincarné, je vais faire les études chez les grands lamas, j’apprendrai beaucoup de belles choses intéressantes.
*) à n’importe quel moment je peux me lever, prendre mon sac à dos et continuer mon chemin.
*) le vent qui tourne les pages d’un livre.
*) «un début» comme un mouvement fort et impossible à retenir qui prend de la puissance et s’accroît juste devant les yeux. Le début du mouvement des glaces, de la fonte des neiges, l’avancement du front des nuages.
*) l’image de soi en tant qu’un morceau de tissu agité au gré du vent, le vent devient plus fort, me fait agité encore plus, à tout moment je peux partir emporté dans l’inconnu, je ne sais pas quelle conscience sera le dernier mouvement.
*) le Lézard: l’idée qui résonne «il n’y a pas de retour possible».
«Le printemps éternel»:
*) la vie naît, elle a l’air fragile, mais il est impossible de la retenir; au printemps les bourgeons délicats se développent partout, de frêles ruisseaux coulent en aidant la glace à fondre, la glace devient cassante, et veut s’en débarrasser, l’enlever pour ressentir la légèreté. Rien n’arrêtera le printemps. Si l’on fait un barrage d’un petit ruisseau, il se transformera en océan et enlèvera tout de son chemin. Les résonnent: «rien n’arrêtera la venue de printemps». Quel que chose de très désirable, d’admirable est sûr d’arriver.
*) l’Hérisson: «comme au printemps la neige commence à fondre en laissant apparaître la terre qui se recouvre de neige de mantes reprises, mais il n’est pas possible d’arrêter le printemps, la quantité de neige augmente inévitablement. De petits éclats extatiques deviennent un fond. Tout résonne avec extase, il devient clair que je commence seulement à vivre, que je commence seulement à ressentir et à percevoir, avant, toutes ces années j’étais comme congelée. Le corps se sent inconfortable, maladroit – les PI n’ont pas assez de place dedans, il est ressenti comme empoisonné, il doit se transformer, se libérer des traces de l’EEN et se réunir avec la sensation des PI extatiques».
«L’appel»:
*) l’Hérisson: «même quand il est à peine perceptible, il est insupportablement aigu. L’image résonnante: la fumée du feu fait sur la pente de la montagne à côté, la nuit, les feux sur l’autre côté de la rivière – quelque chose très lointain à l’horizon même.
*) l’Hérisson: comme s’il y avait le désir de viser l’horizon et pas les choses autour.
*) l’Hérisson: résonne avec le détachement.
*) Adji: le désert la nuit, je n’arrive pas discerner où je finis et où la nuit douce et froide commence, mous sommes unis, après cette nuit il n’y a pas de demain, mais justement cette nuit il existe une chance, je ne sais quelle chance à quoi – mais quoi qu’il arrive – j’y suis attiré – et si ce n’est pas ce que je cherchais, je la veux cette chance quand même, parce que je ne peux plus ni veux plus rester ce que je suis.
Je vois cette nuit comme un canyon s’enfonçant dans les montagnes, et quand je serai parti, les montagnes se fermeront derrière moi, rien ne sera plus comme avant. Les étoiles brillent, et quoi quelle soit la distance entre moi et elles –elles sont en ce moment les êtres les plus proches de moi, je ne suis attaché à personne, et leur compagnie est ce qu’il y a de mieux de ce que je peux souhaiter au moment où j’ai une chance. Ce moment est ce que je veux emporter dans mon voyage. La gratitude, la tendresse et l’affection envers tous ce qui reste derrière apparaissent.
«La surprise»:
*) le souffle est coupé, le tsunami arrive, cela n’est pas possible – l’ahurissement.
*) survient lors des découvertes de nouvelles PI.
*) résonne fort avec la joie, la sensation de mystère.
«Le triomphe»:
*) l’irréversibilité d’un voyage infini
*) l’image d’un vieillard assis sur un banc: je fais semblant d’être un vieillard assis sur un banc dans un parc dans une petite ville provinciale perdue, des gens passent rarement à côté, un vent léger soulève la poussière, la grisaille et le quotidien autour, et personne ne me voit même pas – le vieux meuble – je suis jeté au-delà de toute attention, je suis un vieux malade, qui bave avec sa salive, sourd et presque paralysé, je suis complètement concentré sur ma pratique, j’éprouve des sensations insupportablement attrayantes, j’éprouve un triomphe effréné.
*) l’Hérisson: «un automne tardif ensoleillé, un ciel bleu transparent, l’air froid, la fraîcheur du soleil, la sérénité perçante. Ca fait longtemps que j’ai perdu tous les museaux, ils sont partis dans les Sensations, et moi, je me torturais avec les mécontentements des mois et des mois, voir des années, mais aujourd’hui je me suis réveillée en sachant qu’il arrivera quelque chose, que cela arrivera bientôt, que j’y suis tout près. Je marche et la perception de la vitesse survient, comme si j’étais emportée par un courant, comme si j ne marchais pas, mais courrais. C’est un pressentiment sûr de la victoire inévitable. Je sais que cela se passera, je reverrai Bodhi et les museaux, déjà dans l’univers des Sensations. Cet état m’envahit lorsque je vois un automne ensoleillé, tel qu’à Mutktinatha – des feuilles jaunes d’automne, le sentier est parsemé de grosses feuilles jaunes, le jardin monastique, où l’on a joué aux boules de neige. Et des feuilles mortes, et la vapeur qui sort de la bouche, le bruissement – chaque détail provoque le triomphe de la victoire inévitable».
*) l’Hérisson: «prête à accomplir un changement irréversible. Le pressentiment de quelque chose inconnu jusqu’à aujourd’hui. Il semble que le monde entier s’est figé dans l’attente d’un saut. Je ne céderai pas. Cette fois cela ne peut pas échouer, je n’ai jamais été si prête. Il y a l’assurance d’un bond imminent, et pas un éclat unique de PI.
*) la phrase résonne: «cela s’est passé!» Dans le langage ordinaire «le triomphe» signifie une EP éprouvée après un accomplissement quelconque. Et c’est quoi «un accomplissement» dans le langage du quotidien ? Ca veut dire»la fin». Après la victoire du Spartak, le matche est fini, il est temps de prendre de la bière, survient le contentement, l’ennui. La vie est finie. Et c’est quoi «un triomphe» – une PI ? C’est un éclat de créativité, une explosion de plaisir provenant de la naissance interminable, du voyage, ce n’est pas une fin, ni un arrêt, et même pas un point intermédiaire.
= = = = = = = = = = = = = = =
Le Secteur de l’Unicité:
Ligne 1:
- la sensation de beauté
- l’admiration
Ligne 2:
- la sympathie ou la tendresse
- l’ouverture
- la plongée ou»pas de frontières»
Ligne 3:
- se consacrer ou la gratitude
- se dévouer ou la dévotion
= = = = = = = = = = = = = =
«La sensation de beauté»:
*) résonne fort avec la joie, la dévotion, la tendresse
*) résonne fort avec la perception «pas de frontière» – le désir d’être absorbé et de
faire partie de l’espace survient, et de là – le plaisir devient encore plus fort. Est accompagné par une sensation du détachement du corps doux mais rapide, par de la légèreté vaporeuse.
*) il est facile de voir la différence entre «un philosophe esthète» qui trouve quel que chose beau et quelqu’un qui ressent justement cette sensation de beauté. Elle est provoquée par de telles perceptions qui ne seront jamais remarquées par un esthète. Les esthètes font semblant d’éprouver de l’admiration par rapports à quelque chose qui est généralement admiré – les tableaux à la galerie Tretyakov, la voix d’une chanteuse d’opéra, etc. La sensation de beauté est aussi ressentie en premier lieu par rapport à des phénomènes presque invisibles – une goutte de rosée sur la peau d’un champignon, l’écorce tendrement rugueuse d’un vieux bouleau, le contraste des baies de couleur rouge vive sur le fond du feuillage vert foncé, les touffes d’herbe sèche, etc. Il existe «des «esthètes avancés», on peut souvent les rencontrer parmi les photographes, ils semblent éprouver cette sensation de beauté, et voient justement les choses invisibles, mais demandez-leur pourquoi ont-il pris juste ces photos là ?
Au lieu de dire «j’ai eu de la tendresse, de l’amour envers cette branche sèche, j’ai eu envie de la prendre dans ma main pour sentir sa chaleur», il prononcera un ensemble des termes techniques, c.-à-d. il PENSERA justement que c’est beau, mais ne ressentira pas la beauté.
*) dans la forêt ou à côté de la mer, etc. on peut ressentir «une symphonie de la beauté», un spectre entier d’éclats de la sensation de beauté, qui se réunissent en un grand feu extatique insupportable. L’image résonnante est une toile d’araignée scintillante, partant du cœur, où tout est entremêlé– chaque mouvement d’une branche, un papillon volant, un touffe de duvet qui flotte à côté – cette toile se tend doucement en réponse à chaque mouvement, un plaisir insupportable extatique naît dans le cœur et se répand, tel un magma brûlant, dans tout le corps, majestueusement, lentement.
«L’admiration»:
*) apparaît plutôt quand la sensation de beauté approche l’intensité extatique, quand il y a «la symphonie des plaisirs», de nombreuses résonances avec d’autres PI – comme le triomphe, la surprise, l’appel, l’aspiration – surgissent alors. Si les éclats de beauté sont provoqués par une contemplation d’un objet concret, et nourris par la perception de ce qui est considéré comme «beau», l’admiration est dans ce cas là sans objet, elle atteint la qualité extatique beaucoup plus vite que la sensation de beauté.
«La sympathie» ou «la tendresse»:
*) résonne avec le mot «reconnaissance» – comme si tu reconnaissais la personne après une très longue séparation et tu es heureux de la voir.
*) la sympathie apparaît quand il y a une résonance de l’une des perceptions que j’appelle «je perçois cette personne», avec l’une des PI que j’appelle «mes PI».
*) la sympathie intense résonne avec le mot «tendresse», peut-être parce que le mot «tendresse» est souvent utilisé avec une touche érotique, par association avec la tendresse qu’on peut éprouver des amoureux ( libres des EN à ce moment là). Néanmoins, «la tendresse» n’a une touche érotique que si les personnes qui la ressentent ont de l’attirance érotique en même temps.
*) l’Hérisson: «la sympathie envers un être surgit, lorsque les pensées liées à lui résonnent avec une des PI. Je peux penser aux museaux différents, et les PI différentes apparaissent: lé détermination, la tendresse, etc. Quand une pensée liée à quelqu’un résonne avec une PI connue, il y a la perception de l’affinité avec cette personne et le désir d’avoir les PI dans cet endroit, le désir d’agir de sorte que les PI s’y manifestent.
Quand les pensées liées à cet être provoquent les PI inconnues, surviennent l’admiration, l’attirance envers lui, le désir de ressembler à lui, une reconnaissance étrange de ces PI malgré le fait que je les fixe en tant qu’inconnues pour moi.
La sympathie résonne avec le désir d’avoir les PI dans d’autres endroits.
L’une de ces manifestations les plus agréables pour moi est la sympathie sans objet. Elle apparaît lorsque les PI atteignent l’intensité maximale parmi celles que je connais, il vient alors le désir que tous les êtres ressentent ce que j’éprouve, moi, qu’ils puissent se rapprocher des PI au moins autant qu’ils peuvent, le désir de chercher de nouveaux museaux, de correspondre avec les novices.
Quand j’écris à un novice je suis novice moi-même, je ressens la même chose que je ressentais au début de la pratique – comme si un nouveau monde s’ouvrait devant moi, les frontières se brisent, je peux faire tout ce que je veux, se réjouir de tout. Lorsqu’il y a de la sympathie, chaque victoire de l’autre – un novice ou museau – peu importe, provoque un éclat de joie, d’anticipation, d’extase parfois.
La sympathie apparaît comme une attirance envers un être, qui souhaite éprouver ce que j’aime éprouver, moi, qui est attiré par ce que je suis attirée. Le désir de quelqu’un d’éliminer les EN et de faire apparaître les PI résonne toujours avec de la sympathie envers lui dans cet endroit.
Quand la sympathie envers un être est manifestée, il commence à paraître particulièrement beau, bien que dans un autre état je puisse le cerner comme «pas beau».
Lorsque c’est un être gros, son interprétation comme «gros» disparaît, il vient l’image d’une petite fille légère et ronde. Ainsi la sympathie résonne avec la sensation de beauté.
La sympathie résonne aussi avec la joie déraisonnée, l’attirance érotique, la puérilité, la surprise, la dévotion, la joie que procurent des choses simples.
La sympathie résonne avec de «petits» désirs joyeux – de ploter, jouer, faire des notes, remporter une feuille morte ou une pomme de pin de la forêt, montrer une araignée. Mais la différence entre ces désirs et les désirs mécaniques est qu’il n’y a pas d’envie de faire impression, ni de leurs évaluations positives, on ne fait que partager sa joie, son admiration.
La sympathie résonne souvent avec le désir d’apprendre quelque chose à quelqu’un. Par exemple, de raconter en détails son expérience. Cela est différent du souci de justement apprendre pour ne plus y revenir, puisque si cet être s’y intéresse, il va s’en souvenir et poser des questions, mais quand je me préoccupe de quelqu’un, je voudrais lui rappeler, surveiller s’il le fait comme je l’ai dit, m’inquiéter.
Quand la sympathie y est, il n’y a pas de préoccupations des opinions, mais l’ouverture. Pas de désir de cacher quelque chose, de se protéger. Que le désir de comprendre de mieux en mieux ce qui est incompris, apprendre et transmettre les perceptions, apprendre et être appris.
Quand la sympathie y est, toutes les autres PI ont l’air transparent, léger, pénétrant. Quand elle n’y est pas, je suis comme dans une coquille, de laquelle je ne vois et ni entends pas bien, et le toucher tendre n’est guère possible. Quand la sympathie se manifeste, ce mur fond, et le monde réel, nu semble s’effondrer sur moi, comme si toute ma vie d’avant je regardais la vie à la télé, et tout à coup je suis sortie dehors, dans la forêt.
Quand il y a de la vive sympathie, toutes les perceptions dans cet endroit s’enflamment avec de la transparence. Le mot «purification» convient dans ce cas là. De la pureté cristalline – filigrane, transperçant jusqu’aux larmes, la surprise – le monde est si grand!
Et si fragile – il semble qu’il suffit de le toucher et il va tinter. Quand il y a de la sympathie extatique, elle est insupportable – j’ai envie de pleurer. L’idée qu’il «n’est possible de comprendre ce monde, on ne peut que l’admirer infiniment, y être et bouger tout doucement, sinon il va tinter tellement que c’est insupportable».
Les sensations physiques accompagnants – comme si des fils fins partaient des aisselles par les bras jusqu’aux paumes, en donnant envie de toucher, d’effleurer. Une sensation d’une légère explosion dans la poitrine. Il n’y a pas de nécessité de faire des actions longues et complexes, on peut juste effleurer à peine et un courant naît pour t’emporter».
*) Adji: le désir d’être à côté (de celle envers qui j’ai de la sympathie), mais transparent, d’une présence silencieuse, comme un vent, qui vient de temps en temps et emmêle ses cheveux dans son vol.
*) Fiord: «la sympathie fait naître une sensation de chaleur dans le corps et la perception d’une lumière dorée, qui monte par la gorge jusqu’à la nuque et sort dehors par les yeux. De fins fils dorés partent de cette colonne pour rejoindre tous les parties du corps».
*) Fiord: «la tendresse commence toujours par une sensation d’une vague de chaleur douce, dense et chatouillante, qui monte du haut du ventre vers la poitrine, la gorge et les mains, et finit par une douce explosion – un éclat de plaisir dans la poitrine, la gorge et les bouts des doigts».
«L’ouverture»:
*) Fiord: «l’ouverture» résonne avec le désir de permettre à ceux envers qui j’ai de la sympathie d’observer mes pensées, mes sentiments, émotions et actes, il n’y a pas d’envie de garder quel que chose en secret, pas de craintes – viens et regarde.
Résonne avec l’image du cristal des montagnes (transparent et lumineux). Il y a la légèreté, pas de sensation du poids de cacher quel que chose, mais la joie vient de la sensation de la légèreté, luminosité et transparence, et celui qui regarde à travers de toi, ne voit pas d’ombre puisqu’il n’ y en a p as. La joie du fait d’être reconnue. La joie provenant de l’absence d’obstacle pour une interaction active avec cet être, comme si le mur tombait, qui avait empêché de courir à côté de cet être et de faire quel que chose ensemble. La joie d’être ensemble avec lui, en lui permettant de t’emporter sans se soucier à quoi cela aboutira.
«La plongée» ou «pas de frontières»:
*) Squaw: «il y a le fond illuminé d’abord, l’aspiration, la détermination, la sensation de beauté et le plaisir peu intenses. Quand je regarde un arbre, un feu, le ciel, une rivière je ressens de l’attirance, accompagnée par la sympathie et la sensation de beauté renforcées. Je veux ne plus bouger, regarder et se laisser emporter par la sensation d’attirance. Puis, pour 1-5 sec il vient une sensation comme si l’arbre ou le feu (ou ce que je regarde avec la sympathie) se trouve à cet endroit, au niveau du ventre, de la, poitrine et la gorge. Ce n’est pas la sensation de l’arbre avec ses branches ou du feu, c’est une sensation d’une forme quelconque, dont le toucher s’accompagne par la sensation du plaisir qui s’accroît et déborde. Quand la queue d’un garçon est dans la chatte, et il y a une diversité de sensations agréables, la forme de la queue est indéfinissable selon les sensations, il n’y a même pas de sensation de la queue de quelqu’un, mais en revanche il y a une sensation du toucher à quelque chose. La même chose se passe quant à l’arbre et le ciel. Les perceptions visuelles restent les mêmes, une sensation d’un orgasme léger, prenant de l’ampleur, accompagné par la sensation de beauté dont l’intensité grimpe, l’admiration, la joie, a lieu à l’endroit du corps. La sensation d’un orgasme léger se répand, elle commence par le volume de 40 cm de diamètre au niveau du haut du corps, puis augmente jusqu’à un mètre, et survient la sensation de plongée-absorbsion-élargissement. Les êtres que je regarde à ces moments là sont toujours perçus comme vivants, très proches et beaux, sensibles, mystérieux et «simples» en même temps. Il n’y a pas de distinction proche-lointain. Pas de buts. Il n’y a que maintenant, et l’ampleur de ce «maintenant» vient en vagues de joie dans la poitrine, la gorge, le ventre et se répand en plaisir croissant. Les recherches lors de cette perception ne relèvent pas de l’analyse, ni de comparaison, mais de la plongée en quel que chose, que je veux examiner. Il n’y a pas de pensées dans ces recherches.
*) l’Hérisson: «dans le quotidien je suis sûre du fait que ma vie est mise dans les limites, et je sais ce que j’éprouverai aujourd’hui et dans un an. Dans cet état je passe à côté des arbres, en en pensant «les arbres». Ils sont eux et moi, je suis moi. Quand il y a «pas de frontières», ça se passe comme si je guérissais de la cécité – il y a autant d’Etres autour! – pas des arbres, ni des nuages, ni un ruisseau, ni la terre. L’idée: «tout est possible».
*) la Mouette: «je faisais la pratique de retrait de l’attention les yeux fermés, et à un moment donné une légèreté a apparu dans tout le corps, une substance joyeuse m’a rempli. Ensuite, mon corps a complètement disparu pour quelques instants – je n’étais plus là! Il n’y avait rien du tout à mon endroit. Le vent et le bruit du lac étaient perceptibles, mais pas par les oreilles, ils y tout simplement étaient. Le mot «vide» résonne – dans cet endroit il y avait un vide dense, comme s’il n’y avait pas de corps, ni pensées, ni désirs, ni émotions, que la perception du vent qui sifflait et du bruit du lac. L’état était intègre, sans pensées de «moi». Rien n’attirait, ni déchirait, ni tourmentait, ni s’imposait – aucune «moi» n’existait pas. Puis, quand les pensées ont réapparu et la perception de légèreté avec, comme si l’azote a rempli un ballon, prêt à s’envoler. Les sensations – de forts tournements et envie de gratter au niveau du nombril, tout le corps semble scintiller, étinceler, les sensations agréables partout».
*) Fiord: «la notion du «moi» perd sa localisation, cesse d’être défini dans certaines limites. Il vient une ferme assurance que «moi» est la mer, le ciel, la forêt, la brindille sous les pieds et la rafale du vent».
*) La perte de la localisation du «moi» peut s’accompagner des sensations physiques hors des limites visibles du corps, par exemple, il peut y avoir une sensation non dans la main ou la jambe, mais… sur le sommet d’un arbre! – la raison s’arrête surprise par un tel phénomène, les pensées sont coupées, et l’ancienne vision du monde qui semblait si indubitable, commence à se reconstruire flexiblement, ce qui donne un plaisir intellectuel ressemblant à celui d’une belle solution à un problème d’échecs.
«Se consacrer» ou «la gratitude»:
*) le FI: je suis un vieux moine, et je donne presque toute ma vie et mes forces à
l’éducation des petits lamas – je leur apprends ce peu que je connais et sais faire. Ils vont vite apprendre et partir chez les hauts lamas pour apprendre encore plus et moi, je vais apprendre des petits et ainsi de suite, jusqu’à ce que ma vie soit terminée. J’éprouve de la satisfaction du fait que la succession de l’éducation ne finit pas. Je suis heureux à l’idée que grâce à mes élèves je peux me consacrer en permanence, et en leur apprenant renforcer mes PI dans cet endroit.
*) le FI: je suis un petit garçon -moine tibétain, la réincarnation du Haut Lama. J’ai été envoyé au monastère où mon éducation primaire qui est un rappel en même temps est accomplie par de vieux moines, qui «se consacrent». Je sais que j’apprendrai très vite tout ce qu’ils m’expliquent et font voir, après quoi je passerai dans un autre monastère, où d’autres, des moins plus assagis, vont s’occuper de moi, et ainsi de suite, jusqu’à ce que j’atteigne le début du front de mes travaux, là où a été terminé ma vie précédente. Je poursuivrai mon voyage, et envers ceux qui se sont consacrés en entier pour m’aider à atteindre ce seuil j’éprouve des PI, qui résonnent avec le mot»consécration» et «gratitude», il n’y a point de sentiment de condescendance, ni sentimentalité, seulement le triomphe d’un but unique, d’une aspiration unique, dont sont saisi les pratiquants indépendamment du niveau de leur intimité avec les PI permanentes et extatiques. Quand j’apprends, je veux y consacrer toutes mes forces, devenir extrêmement sincère, afin de permettre à ces êtres de faire un impact sur moi, de me transmettre leur expérience.
*) le FI: je consacre autant que je peux de mes forces et de mon temps à la communication avec d’autres pratiquants inspirés, je leur donne des explications et partage mon expérience avec eux. J’ai le désir de leur transmettre les PI qui se manifestent dans cet endroit.
*) Fiord: «est accompagné par la sympathie et l’admiration par les manifestations et les actes d’un être aspirant les PI. Résonne avec la sensation de beauté. Il apparaît une sensation d’une forte chaleur dans la poitrine – une boule de feu jaspe».
«Se dévouer» ou «la dévotion»:
*) l’idée résonnante: je n’ai besoin de rien pour moi, je veux tout donner à ceux que j’aime, ceux qui sont inspirés – tout ce qui est possible de donner. Surgit le désir intense de tout donner, tout abandonner, ne rien avoir pour moi, ni à moi– ni des biens, ni buts, ni désirs, ni même sensations et travaux portés à «mon» illumination, si «mon» illumination est vue à l’écart du désir d’utiliser toutes mes qualités illuminées pour influencer d’autres êtres inspirés.
*) Naît au moment où les sensations de sympathie et gratitude dépassent la norme.
*) Résonne avec le détachement.
*) l’Hérisson: «la sensation de dévotion est accompagnée par une certitude étrange – ce n’est pas une certitude en quelque chose, elle est sans objet, indestructible, l’absence d’oscillations, d’actes inutiles».
*) l’Hérisson: «une dévotion intense résonne avec «l’anticipation du pas pour moi» – j’imagine le moment où les museaux seront nombreux et j’aurai ce désir joyeux intense, indestructible et extatique de me donner en entier, de donner tout mon temps pour leur apprentissage, tellement que je n’aurai plus de temps pour ma pratique, pour mes découvertes, je n’aurai rein, et là il y aura tout».
*) Fiord:»résonne avec la perception «pas de frontières».
*) Fiord: «la perception de soi et d’un autre envers qui j’ai de la dévotion comme un être unique. Un ciel du soleil couchant peut avoir des nuances de couleur différentes, mais c’est le ciel unique». Résonne avec l’image de Ramakrishna: «une branche flottant sur la rivière la divise en deux parties, mais c’est une rivière unique».
*) Fiord: «un effet merveilleux avec les désirs joyeux apparaît lorsqu’il y a de la
dévotion – aucune distinction entre les «siens» et les «miens».
*) L’absence de la distinction des désirs joyeux en les «siens» et les «miens» est vécue d’autant plus étrangement que les désirs à «soi» ont toujours fait partie du souveraineté individuelle, quoi que l’intimité entre deux êtres soit forte, il y a toujours une distinction précise entre ses désirs et les miens, et la distinction scrupuleuse est davantage une condition indispensable de leur future réalisation, du développement des PI, et lorsque la dévotion a lieu, la capacité même de distinction devient plus aigue que d’habitude, et les frontières entre les désirs les «siens» et les «miens» disparaissent tout simplement, c.-à-d. si l’être envers lequel tu éprouves de la dévotion a un désir joyeux et en parle à toi, le manifeste, le réalise, tu commences alors à éprouver ce désirs joyeux comme le «tien» ( mais il faut dire que cela ne signifie, bien sûr, pas que j’ai automatiquement le désir joyeux de réaliser ce désir, c’est pourquoi malgré le fait que le spectre des désirs joyeux dans cet endroit augmente, les priorités quant à la réalisation peuvent rester les mêmes, ou changer partiellement, et «la pratique ensemble» est une filaire merveilleuse de la pratique de la voie directe ).
= = = = = = = = = = = = = = =
Le Secteur de l’Existence:
Ligne 1:
- «je n’ai besoin de rien», «finis les soucis»
- le détachement
Ligne 2:
- la sagesse
- l’intégralité
Ligne 3:
- la fraîcheur
- la sérénité
Ligne 4:
- l’électricité
- le silence
- l’anesthésie
- le saisissement, le durcissement du corps
- la plénitude
- le vide dans la poitrine
- la fermeté
- la peau écorchée
- la sortie de la volonté
- une vague de plaisir
- la sphère du vide moyenne
- la sphère du vide petite
- la sphère du vide grande
- les chakras
(en attendant toutes ces sensations physiques sont mises ensembles sans classement)
Ligne 5:
- le jaspe
- la lumière dorée dans un ciel bleu
Ligne 6:
- la toile d’événements abstraite
= = = = = = = = = = = = = =
«Je n’ai besoin de rien», «finis les soucis»:
*) L’image: dans un hameau perdu dans les montagnes le soir toute la famille se ressemble autour du feu, ils chantent tous – les vielles comme les jeunes filles. Une vielle a 80 ans, elle sait qu’elle va bientôt mourir, elle n’a plus besoin de rien dans la vie, rien ne peut plus la perturber, elle mourra et la vie va continuer sans elle, elle ne pleut plus rien changer, il ne lui reste que attendre la mort.
*) l’Hérisson: une maison vide, de la musque calme, la porte grince légèrement bougée par le non vent. Cela a duré des centaines d’année et ça va continuer pendant encore des centaines d’années.
*) le temps est fini.
*) la caractéristique de cette PI est une association avec la cessation de tout ce qui est non durable. Les idées contenant les mots suivants résonnent «des centaines d’années», «ce sera toujours ainsi», ou des images contraires, comme par exemple, l’image d’une vieille citée ci-dessus, qui sait qu’elle va mourir bientôt et le temps est fini pour elle. Les deux images sont celles où «le temps est fini» dû à sa dimension trop petite ou trop grande. Aucun but ordinaire ne peut avoir de l’importance dans ces dimensions là.
*) le Lézard: la stabilité – il n’y a même pas de saisons ici, tout est toujours pareil – sans le temps, ni mouvement.
*) le Lézard: «une vielle dans l’entrée d’un train indien. Elle dort sur le sol, enveloppée dans un sari rose vif. La saleté, le vent de nuit entre par la porte ouverte, elle dort dans le bruit du train – les petites pattes, les chevilles minces, les mains mates ridées en bracelets bon marché, – tout en elle provoque de la tendresse. L’envie de la ploter ses pattes, la caresser. Plus tard, elle est assise et, une esquisse de sourire aux lèvres, fixe les gens qui passent. Personne ne la remarque, elle n’est rien pour eux tous, pas plus que les ordures dans lesquelles elle est assise. De la puérilité et curiosité dans ses yeux, elle n’a plus rien à craindre, ni aspirer – elle est misérable et très vielle. Quand elle s’est levée, encore un éclat de tendresse a apparu – elle est très petite, très maigre, svelte, tel un brin d’herbe sèche, qu’on voudrait scruter infiniment. Elle dégage quel que chose de très attirant pour moi – je ne peux pas appeler ça la force, car la force s’associe avec du fortement manifesté. Et cette vielle semble ne plus exister, mais il y a de la tendresse, l’insouciance, le détachement quand même qui surgissent lorsqu’on la voit justement. Je pourrais me la représenter comme un guerrier qui a choisi une telle vie pour sa pratique».
«Le détachement»:
*) Squaw: «lorsqu’il y a le détachement, les perceptions personnelles commencent à être senties comme des vêtements – ce qu’on peut enfiler et enlever».
*) Une citation de Vivekananda: «Quand une personne apprend que la vie est éternelle, elle reste immergée dans la contemplation, au bord d’une rivière, prête à donner son corps à tout moment tel un bibelot sans importance, comme vous estes prêt à donner une chose inutile pour vous. Leur audace et l’héroïsme en relèvent – du fait d’être toujours prêt à rencontrer la mort, comme un frère, parc qu’ils sont convaincus que la mort n’existe pas pour eux. Leur force qui les a fait invincibles découle de ça».
*) un petit drapeau tibétain, flottant au gré du vent.
*) résonne avec la sphère du vide moyenne.
*) l’image: une sorte de tube fait de couches de plastic, tout à fait matériel, dur, mais une fois le plastic enlevé (celui de perception dans cet endroit), couche par couche, et lorsque la dernière couche n’y est plus, il se trouve tout à coup qu’il n’y a rien d’autre.
*) l’Hérisson: il n’existe nul être dont je pourrais dire qu’il comprend de quoi je vis, ni qu’il est proche. Aucun souvenir de l’existence de tels êtres auparavant. Nulle pensée que l’existence d’un être proche est possible. Aucun désir d’un tel être. (Mais, bien sûr, il n’y a pas de renoncement, ni désaffection, et justement pour ça qu’un tel paradoxe est possible, en tant qu’une grande résonance du détachement avec de la sympathie et la dévotion. Ce paradoxe apparaît parce qu’une personne mécontente associe fortement la phrase «je n’ai pas de personne proche» avec les EN, notamment la solitude et l’apitoiement sur soi-même).
*) le détachement et la dévotion résonnent l’un avec l’autre et peuvent se manifester presque simultanément et avec la même force, en se succédant, tel un yacht qui oscille et plonge sur les vagues, en fonçant vers l’horizon sous ses voiles puissantes.
*) le Singe Velue: «résonne avec les mots»la solitude joyeuse» – l’image d’une large route interminable, et la seule chose souhaitée est de regarder en avant et marcher sans s’arrêter. Il y a de la lucidité – j’ai ma voie, et le désir joyeux de la suivre, de faire des efforts successifs, et d’atteindre son but. Je sais pertinemment qu’il n’y a personne ici. Tous les autres sont perçus comme faisant partie d’un rêve, comme ce qui n’existe pas dans ce monde. Il n’y a que la route ici. Les événements de la vie ordinaire n’existent pas ici, ils n’ont pas d’importance, l’attitude envers eux ressemble à celle envers les rêves lors de la veille. L’objectif et la détermination. Chaque pas est un plaisir et la joie. Chaque pas est ferme, sûr et vif. La fatigue n’est pas possible. Pas de pensées sur l’avenir, ni à quoi je vais arriver. Il y a le plaisir ici et maintenant, le plaisir de marcher. L’anticipation d’un mystère, de l’inconnu. Il y a la certitude que Bodhi et l’Hérisson suivent leur route, où il n’y a personne sauf eux. La certitude que ses routes ne s’uniront jamais. Quand j’y pense le désir joyeux de poursuivre ma route apparaît. Quand il y a la solitude joyeuse, il y a toujours la persévérance – le désir joyeux de se battre, de faire des efforts sous touts circonstances. Je suis sûre que rien ne pourra m’écarter de ma route, je suis prête à affronter n’importe quel obstacle, à le surmonter, je vois mon but, j’y arriverai quoi qu’il arrive, rien ne m’arrêtera, ni m’éloignera. Je poursuivrai cette route quoi qu’il arrive».
*) le Singe Velue: «tous les museaux sont partis. Je suis restée seule. Personne ne m’écrira plus, ni ne me fera de la pression. Je suis restée seule au milieu de la route – sans affaires, ni cahier et stylo, ni museaux, ni Bo. Je n’ai plus personne sur qui compter, plus rien à attendre. Il ne reste que la seule chose – continuer à marcher».
«La fraîcheur»:
*) Tout semble s’imbiber de la fraîcheur matinale, tout est rempli de la fraîcheur qu’on ressent quand tôt le matin on sort de la tente de toile et regarde les sommets des montagnes s’enflammer de l’or.
*) Fiord: «accompagnée de la sensation de l’air froid de mars sur le visage et dans les poumons. Et le désir de respirer profondément apparaît».
«La sagesse»:
*) C’est la sagesse, pas la préoccupation, ni morosité. Elle est compatible avec le sourire, la puérilité, le jeu, la tendresse, la dévotion, etc. Ce avec quoi elle n’est pas compatible, c’est avec la permissivité des mécontentements en soi et avec l’insincérité.
*) La phrase qui résonne: «je n’ai personne sur qui compter. Quand un pratiquant reste tout seul vis-à-vis le monde qui l’entoure, quand il n’a personne à côté pour l’»assurer», en lui faisant voir son insincérité ou un autre mécontentement, dans de telles conditions il devient particulièrement clair que si l’on est insincère personne n’assurera, ne le dira. Ta vie est entièrement entre tes mains. Tu n’as personne sur qui compter.
«L’intégralité»:
*) une inaccessibilité absolue – comme ne peut pas être détruit ce qui n’existe pas.
*) la phrase résonnante: «la vie n’a jamais commencé et ne s’arrêtera jamais».
*) pas d’appui, pas du tout – ni son absence, ni son présence – la notion même d’»appui» perd tout sens, par la suite, pas de soucis, liés à sa présence ou absence. Rien à s’accrocher, ni à protéger, puisque rien de ce qui est possible à acquérir ou perdre n’a aucune importance.
*) l’expression résonnante:»il n’y a rien devant». La concentration absolue sur «ici-et-maintenant», sur les PI, la délivrance parfaite du FN, les expression qui résonnent: «la confiance absolue», «l’appui indestructible», «la sérénité inextricable». Logiquement, «il n’y a rien devant» et «l’anticipation» sont contradictoires, mais ces phrases là ne sont pas des éléments d’un discours, mais celles qui résonnent avec les PI, c’est pourquoi je peux les prononcer et éprouver la sensation de l’intégralité et l’anticipation simultanément.
*) les idées qui résonnent: «c’est justement ainsi que ça se passe», «c’est toujours comme ça».
*) résonne avec la sphère du vide moyenne
*) Fiord: «résonne avec l’image d’une immense falaise. La sensation de la surface ferme se fait percevoir dans les plantes des pieds».
«Le vide dans la poitrine»:
*) le niveau des sensations: dans la poitrine – le diamètre d’à peu près 30 cm, à la profondeur de 10-15 cm.
*) les caractéristiques des sensations: comme si l’air en a été pompé, en y faisant du vacuum. La pression vers l’intérieur, le claquement.
*) les sensations qui accompagnent: la dureté au même endroit, la dureté dans la gorge, les nausées parfois, la pression succincte de l’intérieur de la tête, la sortie de la volonté.
«La sphère du vide moyenne»:
*) le niveau des sensations: un espace sphérique de diamètre de 1-2 m plus ou moins fortement exprimé, autour des limites du corps, centré à peu près au milieu de la poitrine. Les premières expériences sont caractérisées par une forme floue, ressentie comme un volume sans forme, ou comme seulement la partie antérieure de la sphère.
*) les caractéristiques des sensations: l’espace à l’intérieur de la sphère est rempli de vibrations exceptionnellement fines, qui créé l’effet de plénitude, de fermeté. La force de la sensation peut être si grande, qu’on peut parler, bouger tout en la sentant en permanence. Les mouvements trop intenses rendent cette sensation floue. La sensation de la sphère remplie peut s’aiguiser et se faire ressentir même plus que les sensations habituelles du corps, qui peuvent s’étourdir, disparaître partiellement ou même complètement.
«La sphère du vide petite»:
*) le niveau des sensations: une boule d’à peu près 5 cm de diamètre, se fait ressentir à l’intérieur des limites visibles du corps.
*) les caractéristiques des sensations: les descriptions résonnantes: «d’une fermeté infini», «invincible», «la fermeté indéboulonnable».
«La peau écorchée»:
*) La surface du corps devient hyper sensible pour quel que temps, comme si la peau a été enlevée. N’importe quel toucher – même le plus léger – est ressenti très intensément. Cela s’accompagne par des crispations spécifiques dans les muscles et les os. Cette sensation n’est pas douloureuse, résonne avec les PI, mais elle est assez épuisante, apparaît après les PI particulièrement longues et intenses en étant un élément de la transformation du corps.
«La sortie de la volonté»:
*) le niveau des sensations: un rond autour du nombril de 10-20 cm de diamètre, les sensations sont présentes à l’intérieur aussi bien qu’en dehors des limites visibles du corps.
*) les caractéristiques des sensations: le déchirement, comme s’il y avait quelque chose qui essayait de sortir dehors de l’intérieur du corps.
*) les sensations complémentaires:
— a) la vibration au niveau indiqué – elle peut être de différentes fréquences variant de 10 à 50 vibrations par seconde, l’amplitude varie de faible à très grande, allant jusqu’à la vibration des muscles de l’abdomen, distinguable par quelqu’un qui appuierait sa main contre ton ventre.
— b) «la fermeté» dans la gorge, la poitrine, le front,
— c) «l’anesthésie» dans la partie supérieure du corps.
«Une vague de plaisir»:
*) Une vague de plaisir passe dans le corps par de grosse»chair de poule» à partir de la zone au dessus du ventre, en passant par tout le dos (avec le centre dans la colonne vertébrale) et en allant dans le cou et quelque part plus haut, la sensation de plaisir à ce moment là résonne avec le ferme redressement du dos, la légère portée de la tête en arrière et la rectification des épaules – de tels mouvements augmentent le plaisir au point extatique.
«Le jaspe»:
*) La lumière émanant des rayons de soleils passant à travers les nuages, la lumière tamisée touffue de couleur de jaspe dans la forêt de pins et de sapins, comme s’il n’y en avait pas une source, mais la lumière provenant de tout et de nulle part.
*) Le matin estival ensoleillé passe à travers les rideaux encore fermés, tous les objets dans la pièce s’illuminent légèrement, et pas seulement les objets mais toutes les perceptions sont illuminées par cette lumière – les désirs, actes et pensées – tout s’illuminent de jaspe doux, et il n’y a aucun souci dans cette lumière, que l’enfance, l’été et la joie des choses simples.
«La lumière dorée dans un ciel bleu»:
*) A travers le monde visuel l’espace bleu aigu s’incorpore, tel le ciel partout – et juste ici, et il est parsemé d’étincelles minuscules d’or venant de partout.
«Le silence»:
*) les sons assourdis, détachés, la clarté particulière, la fermeté, la voluminosité des perceptions, la liberté par rapports aux dérangements chaotiques
*) Fiord: «résonne avec l’image suivante: une télé qui a été allumé et balbutiait pendant longtemps, et puis on l’a éteinte brusquement. Plus aucun son. Accompagné par le plaisir, la sensation de velours enveloppant le corps, tel l’eau de lac recouvre un caillou. Résonne avec la phrase «le monde s’est arrêté» et perçu comme l’absence de mouvement, de temps. Comme si toute ma vie je me trouvais au milieu d’un tournant et j’observais le furieux tournis d’air autour de moi, et tout à coup, cette bourrasque a disparu sans laisser de traces – le calme absolu s’est installé, tout s’est immobilisé. S’accompagne par la sensation de légèreté dans le corps et la fraîcheur. Résonne avec la sensation de beauté et la clarté aigue».
«L’anesthésie»:
*) L’état dans lequel «le silence» prédomine, comme s’il sortait en avant pour mettre fermement les images, les sons et les sensations en arrière plan. Le monde semble s’arrêter, et tu te retrouves à l’épicentre du cyclone. L’illusion de»gel», des sensations étouffées a lieu.
«Le saisissement, le durcissement du corps»:
*) Le prolongement de la ligne d’»anesthésie» et du «silence». Le corps semble se sceller, saisi par la fermeté qui l’envahit, et se figer. Il y a l’envie de s’arrêter et ne plus bouger.
«La toile d’événements abstraite»:
*) Elle apparaît lors des souvenirs des événements qui ont fortement influencé ma vie. C.-à-d. pas des événements qui «devraient» paraître «importants» vu les concepts et les préférences mécaniques, mais ceux qui comportent quelque chose d’inexprimable, comme si dans un silence profond il se passait invisiblement et inévitablement ce qui ferait de moi une autre personne. De tels «souvenirs» se composent des souvenirs extrêmement détaillés + l’élimination de toutes les EN, comme si je vivais un morceau de ma vie sans les EN qui l’avaient accompagné à ce moment là.
*) La phrase qui résonne: «la perception de ce qui se cache derrière les événements, de ce qui les définit et les remplit de sens».
*) S’accompagne par le détachement, la sortie de la volonté, la sphère du vide, la détermination, l’a jouissance anticipée, la confiance.
= = = = = = = = = = = = = = =
Le secteur du Ravissement:
Ligne 1:
- la joie ou «la joie discrète»
- la joie des choses simples, la joie sans raison
- la félicité
Ligne 2:
- le plaisir (ou la jouissance)
- le ravissement
- l’extase
- atman
= = = = = = = = = = = = =
«La joie ou la joie discrète»:
*) l’image résonnante: un cabot de cour aux grandes oreilles pendantes, au nez humide, aux yeux joyeux galope dans la cour et mordille, jappe, s’arrête soudainement, ses côtés se lèvent, la salive tombe de sa langue, et il repart.
*) résonne avec le comportement que les museaux appellent «la joie animale». L’exemple de description d’un tel comportement: «nous avons commencé à jouer comme des fous en grondant, en se mordant l’un l’autre, en se roulant par terre, elle était une vraie bête dans ce jeu, elle hurlait, grognait, riait, il y avait quelque instants où le fond négatif disparaissant complètement dans cet endroit, et l’ouverture absolue envers cet être avait lieu, le don de soi dans le jeu avec lui. Elle s’est complètement livrée au jeu, cela se voyait qu’elle ne pense pas de quoi elle avait l’air, elle jouait en s’y donnant complètement. Comme si toutes les deux on avait saisi la vague qui nous portait, et tous ses mouvements résonnaient avec mes désirs joyeux, et vice versa».
*) l’Agave: «un poids est tombé et je respire à plein poumons. Tout est léger! Le rire insouciant d’un enfant. En marchant il y a l’impression de voler – pas de sensation de corps, seulement le toucher caressant des plantes des pieds renvoie des vagues de plaisir dans le dos et les mains».
«La joie des choses simples», «la joie sans raison»:
*) la joie est provoquée littéralement par tout sur quoi le regard tombe, surtout ça se manifeste lors de la perception des gens, qui éprouvent les PI, et de ce qu’on appelle «la nature».
*) l’idée – qu’est-ce que c’est magnifique que ce caillou là existe!
«La félicité»:
*) l’Agave: «quand on regarde d’un haut rivage le ciel-rivière en bas, le souffle est coupé».
«Le plaisir (la jouissance)»:
*) léger, calme, transparent
*) l’image résonnante: «il se forme un voile fin et presque invisible de jaillissements d’eau à côté d’une cascade. Il n’y a que l’arc-en-ciel et la fraîcheur aigue lors d’inspiration qui témoignent de sa présence.
*) résonne avec le mot «jouissance», mais pour éviter de confondre les termes j’utiliserai le mot «jouissance» en désignant les sensations.
*) Vanessa: «résonne avec l’image d’un petit ruisseau qui choisit son chemin à travers les racines dans la forêt».
Il est possible que cette résonance apparaisse aussi parce que le processus de recherche des actions qui donnent plaisir ressemble au mouvement d’un ruisseau se faisant le chemin parmi des branches, des touffes d’herbe et des racines.
«Le ravissement»:
*) doux et épais, mais quand il est intense, il est puissant, absorbant tout sur son passage.
«L’extase»:
*) Lorsque le ravissement atteint un certain niveau d’intensité (je détermine ce niveau d’intensité par 8), il acquiert une qualité qui résonne avec l’expression «insupportablement bien», et j’appelle cette PI «l’extase».
*) Une fois un certain niveau d’intensité atteint (je lui donne la signification de 7-8 selon l’échelle), l’extase acquiert une qualité qui résonne avec le mot»onctueux» – et j’appelle cette forme d’extase «une extase onctueuse». Sa différence d’une extase ordinaire consiste en fait que n’importe quelle perception (même celle qui aurait été douloureuse, désagréable ou épuisante hors de PI) n’entraîne que les éclats extatiques plus fréquents.
*) La forme extatique du ravissement se différencie de «l’extase» – il peut arriver ici qu’on confond les termes (surtout les théoriciens dont les problèmes me sont indifférents, puisque ce qui m’intéresse c’est les pratiquants, et pas les théorisants), mais je l’accepte vu que c’est le mot «extase» qui résonne fort avec la PI donnée. «La forme extatique du ravissement» se différencie de «l’extase» par la qualité qui résonne avec le mot «triomphe», «intransigeance».
*) Il y a trois centres de manifestation d’extase –le centre de la gorge, le centre de la partie supérieure de la poitrine et le cœur. En action en même temps tous les trois centres mènent l’extase à un point insupportable, l’extase envahit tous le corps et sort de ses limites, les sensations physiques naissent, l’allumage d’»Atman» commence.
*) Le journal de l’Hérisson: «j’étais réveillée par la sensation aigue de l’extase. Dans la gorge – un point un peu plus bas que le milieu – je ne m’en souviens pas exactement. Encore la même particularité – dans ce point l’extase est si insupportable qu’il parait que cela n’est pas possible, et dans le corps l’extase est moyenne en comparaison avec ce qui est dans le point, et en comparaison avec ce qui a eu lieu avant il est insupportable.
Auparavant, quand j’éprouvais de l’extase dans la gorge, le plus loin c’était de la gorge, le plus faible il était, et s’éteignait progressivement. Je pouvais indiquer approximativement la frontière et l’endroit où il n’y en avait plus. Mais cette fois-ci l’extase était dans tout le corps, même dans les pattes aussi forte que dans la poitrine, qu’à côté du point. Encore l’image d’une ampoule – la lumière s’y allume instantanément et elle est repartie également bien, librement.
Quand je me suis réveillée, la sensation venait de démarrer, lorsqu’elle a apparu, le corps est devenu deux tiers plus léger, les limites ont disparu, les fragments de la sphère moyenne du vide se manifestaient. Il n’y avait pas de sphère précise, mais quelque chose se formait autour. Je ne me souviens pas combien de temps cela a duré. Je me souviens que la qualité extatique s’affaiblissait et je la faisais revenir avec des efforts. Puis, je me suis rendormie.
Je me suis souvenu que Bo a dit qu’il fallait allumer le triangle de l’extase, le brouillard devait apparaître alors, mais il n’y avait pas encore de triangle, seulement ses fragments, est-ce que de telles perceptions sont possibles ?»
«Atman»:
*) relié à la sensation physique suivante: «en amande, de taille du petit doigt, dans le cœur».
*) les phrases résonnantes: «le ravissement indéfinissable», «plus grand que tous les plaisirs possibles», «au delà du possible».
*) des fils brillants dorés se dispersent dans toutes les directions à l’intérieur du corps et en dehors. Pas de frontières.
*) l’Hérisson: «je me suis réveillée la nuit en ressentant la sensation aigue du point de ravissement insupportable dans le cœur, à couper le souffle, le point est tout de suite devenu un caillou de fermeté avec du ravissement insupportable. L’instant suivant tout le corps s’est embrasé de ravissement, comme si j’étais une ampoule qui s’allume en changeant de différentes nuances de ravissement insupportable. Une ampoule – parce qu’il arrive des fois que le ravissement se répand dans le corps comme une chose onctueuse et dense, comme s’il y avait quelque chose à son passage, et je pouvais observer que dans des endroits il était plus vif et dans d’autres il en était moins, mais là il n’y avait pas d’expansion progressive, tout s’est allumé d’un coup, également reparti, telle le lumière d’une ampoule et à commencer à rayonner de nuances différentes du ravissement.
Dans le petit caillou dans le cœur il y avait un tel centre d’extase, qu’il semblait qu’on pouvait en mourir. Est-ce Atman ? Tout de suite – les sceptiques: moi, je ne peux pas l’avoir. La perception a commencé à s’éteindre. J’ai fait donc naître de la dévotion – je n’en veux pas pour moi, je veux le donner à Fiord, je veux élever ce caillou en moi pour le donner à Fiord. La perception s’est agrandie brusquement, il est apparu la sensation résonnant avec les mots»je ne veux pas de PI pour moi, je ne veux pas accepter la possibilité du fait qu’il n’y a plus personne et m’isoler dans une caverne pour faire naître les PI. Je veux des PI pour seulement en avoir dans d’autres endroits, je vais me battre pour ces êtres là».
En ce moment je n’ai pas cette perception, je répète les mots que j’ai mémorisés approximativement, mais je ne les vis pas. Je ne souviens seulement que cette dévotion résonne vivement avec atman».
= = = = = = = = = = = = = =
Le secteur de la Lucidité:
Ligne 1:
- Le jeu d’ombres
- L’absence de «moi»
- Tout le monde dort
Ici aussi les perceptions vont être simplement énumérées sans classification.
Je voudrais insister encore une fois – la lucidité est une PI à part. Quand on la décrit, on utilise des images et des mots, mais la lucidité n’est pas des images et des mots (voir 02-01-10).
= = = = = = = = = = = = = =
Les qualités générales de la «Lucidité»:
*) Fiord:»Après avoir lu l’examen de mes notes fait par Bo, j’ai éprouvé la lucidité 10 et la joie. Ensuite, j’ai eu la perception de moi en tant qu’une boule en cristal émanant dans toutes les directions la lumière blanche froide et pure. La sensation de légèreté et de fraîcheur avait lieu en même temps. Après quoi est venue la forte sensation de beauté, l’admiration muette de la beauté de la lucidité: la lucidité vécue comme un être étonnamment beau et ravissant. Il y avait l’envie de m’arrêter, retenir le souffle et contempler la beauté de la lucidité. Puis, la sensation intense de beauté a baissé jusqu’à 6 et est resté en fond pendant plusieurs heures. Il est devenu clair que la lucidité et la sensation de beauté se manifestent toujours ensemble, je ne l’ai tout simplement pas aperçu avant».
«Le jeu d’ombres»:
*) la décroissance rapide – presque jusqu’à zéro- de l’importance de ce qui se passe dans le monde des gens mécontents, auparavant les événements étaient «importants», «réels», et maintenant ils ont l’air de reculer en arrière plan, tels des ombres flous, à peine distinguables se remuent quelque part au loin, et il n’y a pas de moyen de susciter en moi les EN lors de la perception de ces ombres. Au premier plan – la jubilation, l’anticipation, l’aspiration, le ravissement, etc.
*) Fiord: «il survient souvent l’image du mur éloigné d’une caverne éclairé légèrement par la flamme rougeâtre du feu de camp, sur lequel on voit des ombres à peine distinguables. Cela résonne avec la lucidité: la compréhension de l’absurdité des liens prend place, résonne avec «ici et maintenant».
*) Fiord: «résonne avec la sensation physique d’un pilier intérieur solide d’à peu près la moitié du corps de diamètre».
«L’absence de «moi»:
*) résonne avec l’idée suivante: «il n’est pas possible de décharger l’élimination des mécontentements sur quelqu’un. Rien, sauf les efforts faits à cet endroit là, ne pourrait faire apparaître les PI dans cet endroit. Il n’y a que les perceptions parmi lesquelles les perception de «moi» ou de «toi» sont absentes».
*) résonne avec la solitude joyeuse et l’autosuffisance absolue.
«Tout le monde dort»:
*) il devient tout à coup clair que le monde autour dort ou même est mort, ils ne sont pas vivants, ce ne sont que des mécanismes, parfois quelque chose de vivant passe quelque part.
= = = = = = = = = = = = = = =
Les qualités des PI:
«la qualité extatique»
«la concentration» ou «l’opacité», ou «la densité», ou «la compacité»
«la profondeur» ou «l’accord harmonieux», ou «l’épaisseur du spectre», ou «la multitude des nuances»
«l’intensité»
«la subtilité»
«le magnétisme»
«l’extension», «la capacité de pénétration»
«la massivité» (la qualité du FI)
«La fraîcheur» (plutôt la qualité des PI extatiques):
Les qualités des PI peuvent aussi être décrites par la méthode de résonance:
«La qualité extatique»:
*) l’Hérisson: «résonne avec l’image de l’eau impeccablement pure, un ruisseau rapide et parfaitement transparent».
*) L’image résonnante d’une personne qui éprouve une PI dans son aspect extatique: une meute entière de tigres se frayent un chemin aux sommets des collines – chacun a sa colline – pour attendre ensemble l’aube. Un tigre est déjà arrivé sur sa colline et y reste, la langue sortie da sa bouche, il attend l’aube imminente, qui viendra quand les autres auront atteint leurs sommets (c.-à-d. quand les autres PI auront atteint leur forme extatique dans cet endroit).
*) La qualité extatique intense s’accompagne par des larmes. Lors des EN fortes il y a aussi des larmes, mais la différence entre ces états est énorme, bien sûr, quoi qu’elle soit indiscernable pour une personne qui ne connaît pas les PI extatiques.
Comme les larmes étaient toujours liées aux EN, par exemple à l’apitoiement sur soi-même, il y des doutes quant à la présence de ce dernier, mais après avoir examiné les perceptions on arrive à la conclusion indubitable – il ne s’agit pas du tout de l’apitoiement sur soi-même au moment d’une PI si intense. Comme si une certaine vague montait de la poitrine jusqu’à la tête en ramenant les larmes. Ramakrishna a dit que lorsqu’il suffit juste de se rappeler d’un être envers lequel tu éprouves de la dévotion pour que les larmes se mettent à couler, cela veut dire que les pratiques formelles ne sont plus nécessaires pour toi, le désir de les faire disparaît, puisqu’une PI si intense est déjà capable de se reproduire soi-même et d’autres PI tout seule sans soutien des pratiques formelles. Les dérangements chaotiques deviennent si faibles qu’ils ne peuvent plus empêcher la concentration sur les PI, ni leur croissance torrentielle.
Il est possible que l’une des confusions les plus répandues soit basée justement sur ça – en observant de l’extérieur la manifestation des PI extatiques chez une personne les profanes voyaient cette dernière pleurer beaucoup et longuement et ils faisaient la conclusion comme quoi cette personne éprouvait quelque chose du genre de grande pitié, de là, peut-être, vient-il le culte de pitié dans de nombreuses religions (par exemple, dans le christianisme et l’interprétation chrétienne du bouddhisme, où la pitié est donnée sous le nom «noble» de «la compassion», or le fait que «la compassion» dans le bouddhisme veut justement dire une PI – concrètement, un désir joyeux extatique – est omis, il s’agissait du désir joyeux de voir d’autres êtres se libérer des mécontentements et d’éprouver les PI).
Il existe une différence physiologique primordiale entre les larmes provoquées par les EN et celles provoquées par les PI extatiques:
a) lors des PI extatiques les larmes peuvent couler tout le temps et de manière assez intense, il n’y a pas d’épuisement physiologique à ce moment là, ni après, ce qui est le cas avec les EN, mais au contraire, comme si de nouvelles forces et d’extases massifs et grandioses et d’autres PI te remplissaient.
b) même après de très longues larmes lors des PI extatiques il n’y presque pas d’enflures de visage, et même s’il y en a, ça passe très vite – en quelques minutes, personne ne pourra alors supposer que cet individu là a «pleuré» pendant deux heures d’affilée, au contraire – son visage est frais.
c) Fiord:»aux moments des PI extatiques la respiration donne une sensation manifeste du plaisir, et la sortie de l’air est accompagnée par un plaisir plus grand que l’entrée». Les larmes provoquées par de fortes EN entraînent des sensations douloureuses dans le corps, qui peuvent ensuite se transformer en maladie.
*) La qualité extatique augmente considérablement la sincérité. On ressent presque physiquement l’insincérité et l’hypocrisie sortir avec les larmes. L’effet de la purification extrême a lieu. La finesse de toutes les PI augmente considérablement. (Bien sûr, rien de pareil ne se passe lors des larmes versées pendant les EN – que le FN puissant, la sensation d’épuisement, la grisaille, l’apitoiement sur soi-même et l’envie de contentement).
*) l’Hérisson: «La perception d’une digue fauchée m’est venue. L’anticipation a accru rapidement et s’est enflammée, et ce qui est venu après – je ne le distinguais presque plus. Il y avait la qualité extatique maximale que je n’ai jamais eue. Qui a duré, peut-être, deux minutes. Il semblait que je ne pouvais pas l’arrêter, même si je le voulais. Ca y est, il est sorti, rien ne peut l’arrêter, je ne pouvais que subir. Il n’y avait pas de personnalité dans cet endroit là. Le corps ne semblait être qu’un récipient où Quelque chose a apparu. Il n’y avait rien, que de l’insupportable, une marée puissante de l’insupportable. Avant j’appelais cette perception un torrent puissant de la qualité extatique, un torrent puissant et intègre. Quand il est là, je n’arrive presque pas à contrôler mon corps. Et encore la même qualité – elle ne peut pas être un court éclat – une fois sortie, elle dure longtemps et est stable, même si j’essaye de m’en distraire. Elle est suivie par de l’immobilité, les mains tremblent, le corps est un peu mou, en y pensant j’ai la sensation de brûlure dans la poitrine. Le détachement, comme si tout a reculé en arrière plan, cessé d’exister. Il y a quelque chose que ne parviens pas à décrire une fois c’est parti. Quand il est presque parti, il me semble que je peux cette fois le décrire avec plus de détails, mais pendant que je note j’oublie complètement tout, sauf «puissant, insupportable, sorti».
Je me souviens aussi vaguement qu’il y avait le désir d’y partir entièrement. Maintenant comme si je me rappelais un rêve très flou. Il y avait la perception de ce torrent puissant comme quel que chose de proche, là où on voudrait partir pour toujours, pour jamais n’en revenir.
Il y avait l’image – je peux y partir juste maintenant. J’étais prête à 10 d’y aller, aucun attachement. Il y a quelque chose à quoi on ne peut pas résister, je n’existais plus, que le ravissement insupportable et brûlant, attiré par quelque chose encore plus insupportable».
*) Je voudrais mettre dans les descriptions des PI extatiques «le désespoir» qui survient des fois quand elles ne viennent pas. Le mot «désespoir» est généralement utilisé pour décrire les EN très forte et dans les expressions du genre «la détermination désespérée» pour exprimer un degré extrême de la détermination. Je vais utiliser ce mot pour justement parler de «degré extrême de la détermination, de l’impossibilité de vivre comme avant». Fiord:»il y avait un désespoir si fort suite à l’absence des PI extatiques, que je voulais démolir les murs de la maison. La perception de moi en tant qu’un tigre, frappant les murs de sa cage avec ses pattes, les barreaux s’aplatissent sans pour autant se casser».
«La concentration» ou «l’opacité», ou «la densité», ou «la compacité»:
*) Une PI peut être saccadée, tels des nuages déchiquetés, ou bien dense, compacte – ces mots résonnent avec cette qualité et l’indiquent assez précisément.
*) L’image résonnante de Mahabharata:
«Venez avec moi les deux», – dit Drona. Ils sortirent du palace. «Regardez par là. J’ai attaché une cible»,- dit-il. «Là, au sommet de l’arbre un perroquet en céramique avec une cible rouge au cou est accroché. Douriodhana, lève ton arc et vise-le». Douriodhana l’accomplit.
– «Regarde le perroquet. Que vois-tu ?»
– «Je vois un perroquet».
– «Où est le perroquet ?»
– «Sur la branche».
– «Tu vois autre chose sur la branche ?»
– «Oui, plusieurs fruits quelconques à côté de lui».
– «Que fait le perroquet ?»
– «Il est simplement assis».
– «Tu vois tout ça ?»
– «Oui».
– «Enlève la flèche de ton arc».
Douriodhana fut surpris, il demanda:»Pourquoi ? Je peux tirer, Maître».
– «Non, simplement lâche-la». Il appela Ardjuna: «Sois prêt et vise».
– «Je suis prêt».
– «Tu vois la branche ?»
– «Non, Maître».
– «Tu vois le perroquet ?»
– «Non, Maître».
– «Que vois-tu ?»
– «Je ne vois que la cible rouge».
«La profondeur» ou «l’accord harmonieux», ou «l’épaisseur du spectre», ou «la multitude des nuances»:
*) au fur et à mesure qu’elles se développent, les PI commencent à se manifester en un spectre entier et pas par éclats isolés et uniques.
Une citation de mon journal: «je me promenais dans la forêt – le soleil brillait, le printemps arrivait, tout était en train de fondre activement. Tout à coup j’ai remarqué que quand je marchais dans le ruisseau j’avais un éclat considérable d’une PI. Je me suis mis à l’»écouter», la lucidité a apparu quant à la PI résonnant avec les mots «plaisir», «admiration». Je l’ai éprouvée très intensément – jusqu’à 10».
Je me suis soudainement rendu compte que j’éprouve du plaisir provenant des perceptions très nombreuses et diverses, à savoir: en examinant l’écorce d’un arbre, en entendant des brindilles sèches se frotter les unes contres les autres – j’ai trouvé une brindille de sapin sèche, l’ai cassée en quelques bouts et l’ai malaxée dans ma main, le son qu’ils donnaient en se frottant et se heurtant les uns contre les autres provoquait aussi du plaisir. Les cris des oiseaux, le bruissement de l’eau, la vue de la surface du ruisseau, d’une branche de sapin, la sensation de la terre humide se courbant sous les pieds, la vue de l’herbe mouillée… il y a tant de choses, et tout ça donnait des nuances légèrement différentes du plaisir.
J’ai remarqué que quand les PI se manifestent en grand spectre, ça les rend stables – je peux les éprouver longuement et intensément, ce qui rapproche leur manifestation à la forme extatique, en outre, des PI plus hautes de la même ligne résonnent (le mot «s’enflamment» résonne aussi). Le temps que j’observais et examinais ce phénomène, j’ai découvert encore une PI qui a commencé à se manifester en grand spectre, notamment les désirs joyeux. Tout à coup ils sont devenus nombreux, ce qui a mené à de l’aspiration enflammée. J’ai fixé que la manifestation du plaisir en grand spectre enflamme le ravissement, et la manifestation du grand spectre de la joie amène la jubilation.
Dans une forêt (des montagnes, à côté de la mer) j’éprouvais souvent une forte PI quelconque, mais quand j’essayais de la décrire, la fixer, je n’y arrivais point. Je commençais la description et je n’obtenais que des balivernes – rien de précis, un mélange incohérent, et le plus essentiel n’était pas capté. Finalement, j’ai compris ce que j’éprouvais précisément et pourquoi je n’arrivais pas à le décrire. Le terme qui va: «la symphonie des plaisirs». De diverses PI apparaissent, dont certaines se manifestent en grands spectres, le spectre de nuances de plaisir se mélange avec celui de nuances de beauté, des nuances de joie s’y ajoutent, etc., c’est pourquoi une description précise ne me réussissait pas, puisque je cherchais quel que chose de concret dans ce qui était extrêmement fragmenté dès le début, et ce qui changeait constamment vu les perceptions visuelles, audio et autres du moment. «La symphonie des plaisirs» est vécue comme un coup ahurissant, comme une plongée dans quelque chose où l’on se noie, comme une profusion exaltante.
*) Une citation de l’Hérisson: «Il me suffit juste d’imaginer la forêt ou m’y retrouver que chaque détail provoque un éclat de cette perception que je prenais pour de l’amour, mais si je l’appelle «le plaisir», cela résonne aussi. Chaque petite chose pareille me donne un immense plaisir».
«L’intensité»:
*) D’autres mots résonnants pour désigner cette qualité sont la vivacité, la force, la puissance.
«La subtilité»:
*) D’autres mots résonnants pour désigner cette qualité sont une capacité pénétrante, la hauteur de la tonalité, la sincérité, la pureté.
«Le magnétisme»:
*) D’autres mots résonnants pour désigner cette qualité sont la stabilité, la capacité de concentration, la stagnation, l’immobilité. Une analogie suivante: supposons que derrière une surface quelconque il y a un aimant puissant. On prend un autre aimant (notre PI) pour l’approcher de la surface et on voit l’effet d’»accrochage», il peut être à peine remarquable, et une fois les mains enlevées, l’aimant tombera, mais il peut être plus puissant et accrocher si fort qu’on ne pourrait pas l’enlever.
«L’extension», «la capacité de pénétration»:
*) Quand une PI acquiert la qualité intense de «l’extension», il semble envahir en entier et très profondément, comme si auparavant une PI ne se manifestait qu’au milieu, à la surface, et le reste demeurait inerte, dormant, et soudainement avec un éclat doux la PI enveloppe en entier, pénètre partout, allant jusqu’aux «coins les plus reculés». L’image résonnante – un rocher couvert de mousse épaisse, un ruisseau descendant des montagnes tombe dessus, et tout le rocher – chaque petit caillou et touffe d’herbe –a l’air de dégouliner de l’humidité, comme s’ils l’avaient absorbée complètement, jusqu’à un épuisement exalté.
*) Fiord: «Un éclat soudain de dévotion, a duré à peu près une heure. Tel un énorme saut en avant et en haut, et ensuite – la chute lente et douce dans le vide. La certitude absolue de l’intensité étant plus haute que 10. Quand l’intensité d’une PI est plus basse que 10, je la perçois comme «étroite», «limitée», mais plus haut que 10 la PI explose et devient large et profonde comme le ciel. Il n’est plus possible de parler de son intensité en degrés, la PI est partout, elle noie la réalité, et il ne s’agit plus de»la PI en moi», mais de «moi dans la PI».
«La massivité» (la qualité du FI):
*) L’image résonnante – tel une couche massive de l’eau reste au fond d’un étang en s’agitant légèrement. Le fond illuminé acquiert la qualité de la fluidité massive et ferme.
«La fraîcheur» (plutôt la qualité des PI extatiques):
*) la fraîcheur du gel matinal dans la montagnes. Il y a même une fausse impression du froid dans tout le corps. Fausse, car je peux avoir chaud en même temps, et je peux ressentir cette chaleur, mais si elle est forte les sensations désagréables provoquées par elle disparaissent.