Le contenu du chapitre:
03-01-01) Introduction et anamnèse.
03-01-02) Définitions et abréviations.
03-01-03) Le désir des impressions (=le désir des EP).
03-01-04) 10 règles à suivre pour réaliser ses désirs joyeux.
03-01-05) Encore des définitions.
03-01-06) L’exemple de division de désirs en types différentes.
03-01-07) La question de pouvoir.
03-01-01) Dès l’enfance, jour après jour, tout le temps, on est appris à traiter ses désirs comme quelque chose d’«indigne», de «mal», de «honteux», d’«entravant». Les gens ont inventé et emploient de nombreuses désignations qui remplacent le mot «désir» et ont un sens absolument négatif, comme, par exemple: «caprice», «toquade», «bizarreries», «inconduite». «Réaliser ses désirs» est remplacé par «provoquer», «se ficher des autres», et «avoir envie de quelque chose» égale «avoir des problèmes», «se prendre la tête». Une personne qui ne veut pas étouffer ses désirs et tient à les réaliser est considérée comme «égoïste», «égocentrique». Si l’on est passionné par quelque chose, les autres nous trouvent «têtu», «bizarre», «excentrique», et même «maniaque», bien que cela se dise en plaisantant, il faut se rendre compte que, sous prétexte de plaisanter, il est plus facile d’exprimer sa véritable attitude, extrêmement négative dans ce cas-là, puisque le mot «maniaque» comme»par hasard» est employé pour parler de criminels très dangereux, assassins et violeurs. Afin d’affermir son attitude condescendante et même agressive envers ses désirs, les concepts se forment et s’intègrent, par conséquent, une personne ayant des désirs est considérée par les autres et même par elle-même comme quelqu’un qui a des «problèmes», qui ne va pas «bien». On croit que si «ça va bien», on n’a pas de désirs vifs. Les idées de bouddhisme, très bien connues dans le monde européen et extrêmement distordues, y contribuent également, selon elles «le nirvana» est un état du bonheur absolu, caractérisé par l’absence complète des désirs. Par la suite, les gens croient à tort, que l’état du plus grand bonheur est un état d’absence de désirs, la plénitude parfaite, la monotonie et l’absorption passive des impressions. Pourtant, le fait de négliger ses désirs joyeux, les étouffer directement a un impact incroyablement destructif en provoquant le torrent d’EN, le FN, la stupidité et prive la personne de la possibilité d’éprouver des PI.
Mais certains types de désirs forts sont considérés comme «utiles» dans une société donnée, selon ses préférences empreintes, et dans ces cas – là, les personnes dont les désirs tombent bien dans la glissière, sont «respectées», soutenues et approuvées, mais une fois les préférences changées ou si la personne éprouve d’autres désirs, elle est classé tout des suite dans la catégorie de «bizarres» et maniaques. Cela mène à ce que la personne, dont les désirs joyeux se mettent bien dans la glissière admise par la société, se sent obligée de supprimer d’autres désirs et d’encourager de façon automatique le «bon» désir, ce qui se transforme très rapidement en routine et en action mécanique, dépourvue de joie.
Si l’on est habitué de supprimer ses désirs joyeux ou les éprouver en cachette, en se culpabilisant, en ayant honte et peur, on devient agressif de manière évidente ou cachée et plein de haine. On perd le plaisir d’éprouver et réaliser ses désirs, tandis qu’éprouver et réaliser ses «bons» désirs mécaniques ne donne pas de plaisir, on devient alors fort dépendant seulement du résultat et y orienté. Et, lorsque avoir et réaliser un désir n’apporte pas de joie mais seulement le désir d’obtenir le résultat, de plus en plus de nouvelles EN apparaissent, notamment: la préoccupation par le résultat, la peur de ne pas l’obtenir ou qu’une autre personne ne s’en serve, etc. Finalement, une attitude envers les désirs comme quelque chose de douloureux s’installe, et le plus fort est le désir les plus horribles sont les EN qui accompagnent tout le processus de la possession d’un désir et de sa réalisation.
03-01-02) Il n’est pas possible de donner une définition à un désir, puisque définir veut dire ramener à quelque chose connu, mais un désir ne peut pas être ramené à quelque chose d’autre – ni aux émotions, ni aux idées, ni aux sensations. Les gens sont si inattentifs à ce qu’ils éprouvent et de quelle manière, si assombris et abrutis par des EN et concepts, qu’ils n’arrivent pas, par exemple, à distinguer les désirs et les idées. Une personne vigilante voit facilement qu’il y a des désirs et des idées et des émotions qui les accompagnent, et que ce sont les niveaux de perceptions essentiellement différents. La sensation de faim peut être accompagné par l’envie de manger et la sensation d’excitation sexuelle –par le désir de faire l’amour, la pensée «il m’a trahi» -par l’émotion de haine, l’envie de frapper, la sensation de chaleur dans la tête ou le froid dans les extrémités, et la capacité minimale d’observer ses perceptions est indispensable pour ne pas confondre toutes ces perceptions. Au fur et à mesure que l’on élimine les EN, désirs mécaniques, concepts et que l’on entretient les désirs joyeux, la lucidité et d’autres PI, notre capacité de distinction se renforce.
Comment puis-je savoir que j’ai envie de quelque chose? En ce moment est-ce que je veux du fromage ou aller me promener? Si je me pose cette question c’est que je sais qu’il y a deux désirs, mais comment je le sais? Je le sais parce qu’en ce moment j’ai la sensation du goût de fromage et la sensation de l’image visuelle, d’odeur de la forêt, la sensation du sol touffu sous mes pieds, et l’envie de renforcer ces perceptions, de les rendre plus aigues. Cela parait impossible d’avoir le goût de fromage dans la bouche, tandis qu’il n’y en a pas? Mais on n’est pas étonné du fait que l’on peut ne pas voir d’arbre mais l’imaginer, qu’est-ce que c’est «imaginer»? C’est d’avoir la perception visuelle d’un arbre, cette perception sera floue, instable, mais ce n’est rien d’autre qu’une perception visuelle. Si je fixe un arbre longtemps, l’image visuelle deviendra stable et bien dessinée et engendrera d’autres perceptions, par la suite l’envie de préserver cette image est susceptible de devenir plus forte. Cela va de même pour le fromage, d’abord un goût faible et léger de fromage et l’envie de le renforcer apparaissent, un dialogue intérieur à ce sujet s’en suit, soit je peux commencer à réfléchir comment obtenir le goût souhaité de fromage. Ainsi l’on apprend qu’on a envie de quelque chose, puisque la perception de ce quelque chose y est déjà, mais sous un aspect faible et indéfini. Si je veux m’acheter une jupe multicolore afin de ressentir du contentement lorsque les garçons me regardent, en ce moment précis, dans cet endroit même, le contentement provenant du fait d’avoir cette jupe ainsi que l’excitation érotique provoqué par les regards des garçons, la sensation tactile de la jupe remuant autour des cuisses et la perception visuelle de sa couleur et son tissu Y SONT DEJA. On peut alors en déduire que, merveilleusement, lorsque l’on a envie de quelque chose, cette envie ne porte pas sur quelque chose qui n’est pas là, mais sur ce qui y est déjà, seulement on veut que cela devienne plus fort, défini et stable! Cette conclusion s’accorde avec le fait que les désirs sont toujours objectivement orientés. Il se trouve qu’»un désir» est toujours «le désir de renforcer une perception en question». Et encore une conclusion étonnante: tandis qu’on est capable de distinguer les perceptions, dans la même situation on n’est pas capable de distinguer a) le désir et b) la réalisation du désir, puisque, quand on veut du fromage, son goût y est déjà, c.-à-d. le désir et la réalisation du désir se produisent en même temps. Cela ne signifie-t-il pas qu’il y a une possibilité de rendre l’envie de fromage si forte que l’on pourrait percevoir son goût de manière aussi vive comme si l’on en avait dans la bouche? Est-ce possible de vouloir se rassasier tellement que l’on aura la sensation de satiété et tous les processus physiologiques se passeront comme si l’on a reçu les éléments nutritifs? Ces questions restent sans réponse jusqu’à ce que l’on éprouve des PI constamment, jusqu’à ce qu’il nous devienne possible de se concentrer sur les désirs si pleinement qu’ils commencent à nous rendre ses mystères. Retenons pour l’instant ceci: lorsqu’un désir existe il est déjà réalisé en partie.
- J’appelle les désirs dépourvus de joie ou les désirs mécaniques (DM) ceux qui sont:
a) conditionnés par les concepts comprenant de différents mots-parasites impératifs ou moraux comme, par exemple, «il faut que j’y aille», «il faut faire ainsi», «ce serait bien d’agir comme ça», «ce serait pas juste de ne pas le faire», «je suis censé faire ceci»,etc. On n’a pas de désir joyeux de le faire, mais, puisqu’il y a une idée fixe qu’»il le faut» ou que «ce serait juste», on le fait tout en continuant d’éprouver du mécontentement et du déplaisir et en pensant toujours que «c’est bien d’avoir fait ça, c’est ce qu’il fallait faire», tout en s’efforçant de compenser le dégoût des EN par le contentement du fait accompli;
b) conditionnés par une EN, notamment: la colère, la peur, l’ennui, etc.;
c) conditionnés par une habitude mécanique, comme, par exemple, en rentrant du travail on allume toujours la télé, et même si les actualités ne nous intéressent point, on les regarde quand même avec ennui, lassitude, etc.;
d) conditionnés par d’autres DM, par exemple, l’envie de compenser mille fois ce dont on a été privé auparavant. Si, en étant plus jeune, tu ne faisais pas l’amour par peur, gêne ou interdits moraux, plus tard, vers 20-25 ans l’envie d’avoir les rapports peut devenir si fiévreux que, au fur et à mesure de la disparition des interdits, tu te jette sur tout ce qui bouge sans penser de s’arrêter et se poser la question – est-ce que j’ai vraiment un tel désir joyeux maintenant? Mais lorsque tu t’arrêtes et essayes de comprendre tes désirs, un mécontentement fort et les pensées que tu te «prives» surgissent.
Les caractéristiques communes de tous les DM sont l’absence de joie, fébrilité, chaos, en les éprouvant et les réalisant on n’a pas de PI intensifiées, notamment: la tendresse, la sensation de beauté, le ravissement, l’ardeur, etc. Au contraire, le fond négatif (FN) continue à s’étendre, les éclats d’EN apparaissent. Je voudrais citer Gourdjieyv: «l’homme représente une arène de lutte, de concurrence de désirs très différents dont chacun se croit «moi», c.-à.-d. le maître, et aucun d’entre eux ne souhaite reconnaître un autre. En ce court laps de temps pendant lequel chacun d’entre eux est au pouvoir, il fait ce qu’il lui plaît sans faire attention à quoi que ce soit, et c’est les autres qui ont à expier plus tard. Il n’y a point d’ordre entre eux. Celui qui arrive à se mettre au-dessus devient le maître. Il cingle tous à gauche et à droite et n’a peur de rien. Mais l’instant suivant un autre arrache le fouet et le bat. Ca se passe ainsi durant toute la vie humaine. Imaginez un pays où chacun peut devenir tsar pour cinq minutes et faire tout ce qu’il veut avec son royaume pendant ces cinq minutes. Pourtant telle est notre vie».
Afin d’avoir une représentation complète de DM qui se produisent dans le cas de chacun et de pouvoir imaginer sur quoi l’on veut travailler, je conseille d’en dresser une liste et la compléter au fur et à mesure d’apparition de nouveaux désirs.
- Le désir de supprimer les désirs (DSD) est une des sortes de DM. La différence entre supprimer et éliminer a été expliqué dans le chapitre sur les EN, au cas où l’on supprime un DM, il ne disparaît pas et le FN surgit. Au cas où l’on élimine un DM il disparaît complètement, la sérénité ou une PI apparaît. Ainsi le DSD est toujours un DM de base, puisque il est une forme du désir d’éprouver des EN qui est conditionnée dans la plupart des cas par des EN et concepts. De différentes sortes de soi-disant «ascétisme» font aussi partie du DSD, c’est lorsqu’une personne supprime ses désirs (les DJ ainsi que les DM), guidée soit par les concepts de «libération», santé, etc., soit en croyant à ce qui représente de l’autorité pour elle, soit par le désir d’impressionner les autres. En même temps elle éprouve un tas d’EN, le contentement de sa «victoire», en renforçant le DM de la réalisation du désir supprimé elle met le fondement pour la profonde crise psychologique, c.-à-d. un fort, long et destructif éclat des EN et les actions provoquées par elles.
- Les désirs joyeux (DJ) possèdent les critères suivants:
a) le fait même de les éprouver et le processus de leur réalisation (indépendamment du résultat obtenu) sont accompagnés par la joie, l’anticipation, et d’autres PI.
b) au cas où un DJ n’a pas été réalisé, des EN ne surgissent pas.
Il faut se rendre compte que si l’on ne pratique pas l’élimination des mécontentements, tous nos désirs sont alors mécaniques, et même si un DJ apparaît, il est immédiatement remplacé par un DM. Une fois la pratique commencée, le marais moisi se met alors à se mouvoir, les ruisseaux limpides des DJ se mêlent aux DM, le processus constant de succession, de remplacement des DJ et des DM se produit. Il nous faudrait alors s’obstiner, se montrer déterminé, attentionné et persévérer afin de pouvoir distinguer le plus souvent possible et de manière la plus minutieuse les DJ et les DM, éliminer ces derniers et renforcer les premiers.
Par exemple, après avoir commencé à laver le sol, ce qui résonnait avec l’élimination des EN, l’anticipation et se présentait comme la réalisation du DJ qui disparaît cinq minutes plus tard et est remplacé par un autre DJ, on a la perception de la pensée conceptuelle «si j’ai commencé, il faut le finir». Le DM «il faut finir» surgit, le DJ et les PI disparaissent.
Un autre exemple typique a lieu lorsqu’on reporte la réalisation d’un DJ (RDJ) «à plus tard», on a un DJ d’aller se promener maintenant, la pensée «je n’ai pas encore fait mes devoirs apparaît, j’irai après les avoir fait», par conséquent, le DJ disparaît, la monotonie et les EN submergent, et quand tous les devoirs sont fait, il n’y a plus d’envie d’y aller. Mais au lieu de s’arrêter et écouter ses DJ on va se promener, puisque la pensée «je le voulais» y est, finalement, on en arrive encore à la réalisation d’un DM (RDM).
Une citation du Renard: «Les DJ sont reportés à un terme indéfini, puisque l’on veut les aborder «sérieusement», s’y préparer. Ca se passe ainsi dès mon enfance – ce n’est pas le processus en tant que tel qui donne plaisir, mais les fantaisies à son propos – «ce qui se passera quand…» – j’aimais en parler, en rêver. Dès mon enfance je me nourris des fantaisies non réalisées. Même si cela m’apportait de l’anticipation, elle était faible, instable et passagère. J’avais le besoin permanent d’avoir ma dose de fantaisies, en outre, le plus souvent je ne me mettais pas à réaliser mes DJ d’où apparaissait la culpabilité de ne pas avoir répondu à mes attentes à moi et à celles des autres. Et puisque les DJ étaient supprimés, les nouveaux n’apparaissaient pas et l’anticipation n’augmentait pas».
Lorsqu’une action est provoquée par un DJ, le résultat exprimé par «trop» indique le fait que le DJ s’est invisiblement transformé en DM – «manger trop», «baiser trop», etc. En mangeant on éprouve du plaisir, mais lorsque l’attention est distraite par quelque chose de chaotique, voilà qu’on a «mangé trop» – le DJ s’est invisiblement transformé en DM. Pour l’empêcher il faut se poser constamment la question «qu’est-ce que je veux à cet instant même?».
Distinguons la perception «l’anticipation de l’apparition d’un DJ». Comme si l’on anticipait un délicieux bond en avant, comme si l’arc est bandé vigoureusement et fort. Une personne mécontente vit l’absence de désirs ainsi que leur présence de manière douloureuse, c.-à-d. dans tous les cas des EN apparaissent, ceci est la caractéristique des DM. Là, par contre, tout est différent: quand il n’y a pas de DJ, et avec ceci l’on élimine impeccablement des EN, l’on prend plaisir à anticiper, et une fois un DJ apparu, on a du plaisir à l’éprouver et le réaliser.
- Je détermine le processus comprenant les trois étapes suivantes par le terme «la sélection des désirs»:
a) la distinction des désirs d’un moment donné;
b) leur classement soit en DM soit en DJ;
c) l’élimination des DM et l’encouragement des DJ.
A la suite de la distinction assez claire des désirs leur classement en DM et DJ se passe
presque automatiquement, mais si cette clarté est faible et instable on peut alors trouver problématique le passage de a) à b). En faisant de la distinction méticuleuse on peut entrevoir «le désir reliant», c.-à-d. le désir de reconnaître les désirs distingués en tant que DM ou DJ. Cette distinction permet, à son tour, d’éprouver de manière plus efficace le désir de reconnaître, et celui-là se révèle suffisant pour ne plus fractionner le processus, mais arriver à stabiliser l’habitude de passer de a) à b). Ceci est vrai pour le passage de b) à c).
- Il est justiciable de distinguer a) un désir et b) le désir de réaliser un désir (DRD), puisqu’un désir peut être joyeux et le désir de le réaliser – mécanique, et si cette distinction n’a pas lieu, il n’est pas possible de faire la sélection. Telle distinction permet de libérer le processus d’éprouver les DJ de son «supplément», à savoir les préoccupations et les peurs, accompagnées par les pensées suivantes: si c’est possible ou pas de le réaliser, si l’on le veut ou pas, ce qui se passera une fois c’est fait, etc., par conséquent, les DJ commencent à se révéler plus librement.
Cette distinction mène également à ce que:
a) les DJ sont éprouvés de manière plus distincte, plus forte et claire,
b) les DJ deviennent plus faciles à observer et examiner,
c) la capacité d’avoir du plaisir lorsque l’on éprouve les DJ augmente,
d) la résonance entre les DJ et d’autres PI devient plus forte,
e) puisque l’automatisme de la réalisation d’un désir ralentit, l’évolution d’un DJ devient
possible, ce qui entraîne d’autres perceptions. Par exemple, si la réalisation d’un désir sexuel suit automatiquement son apparition, le désir sexuel est alors vécu de manière floue et froissée, on n’est pas susceptible de ressentir ses nuances et il ne peut pas devenir profond et intense. Mais lorsque le mécanisme de la réalisation immédiate est arrêté, l’évolution du désir, des sensations et d’autres perceptions liées avec surviennent, je le nomme autrement «le développement de la sexualité», un spectre des désirs de plus en plus grand, de nouvelles sensations et PI deviennent disponible, le corps devient plus sensuel, de nouvelles «zones érogènes» du corps se révèlent, l’intensité et la diversité des sensations augmentent, des échos inattendus des PI déjà connues et complètement nouvelles naissent.
La réalisation automatique provoque encore une autre conséquence: en éprouvant un désir on «sait» ce qui va suivre, c.-à-d. on programme nous-même la façon dont la situation va évoluer, en se privant ainsi de l’anticipation et en transformant tout en déjà connu, le DJ n’est pas soutenu par la résonance avec les PI, et le plus souvent soit il disparaît tout de suite, soit est remplacé par un DM correspondant. En distinguant un désir du désir de le réaliser, en découvrant «la fente» entre leur apparition on obtient la possibilité de mettre un bâton dans la roue de ce mécanisme et l’arrêter.
- Il n’est pas facile du tout d’apprendre à distinguer un désir du désir de le réaliser, car depuis des dizaines d’années ils s’entremêlaient chez nous automatiquement. On pourrait s’exercer à faire des pauses de, au moins, quelques secondes entre un désir et le début de sa réalisation, appelons-le la pratique de ralentissement de la réalisation. Quand un désir surgit, arrêtez-vous, ressentez-le – ce que c’est exactement qu’on veut maintenant, ce que l’on anticipe le plus intensément. Parfois le processus même d’éprouver un désir est plus attrayant que sa réalisation. La particularité caractéristique du DM de la réalisation d’un désir consiste en ce qu’un tas d’EN apparaît lorsque l’on stoppe sa réalisation, tandis que le ralentissement du DJ de réaliser un désir non seulement ne provoque pas d’EN, mais n’affaiblit point le plaisir de l’anticipation et même l’augmente des fois.
- Il est justiciable d’apprendre (pour pouvoir effectuer la sélection des désirs) à discerner le désir d’éprouver un désir (DED). Il peut également être joyeux ou mécanique.
Par exemple, après avoir eu beaucoup d’orgasmes de suite, la seule pensée concernant les rapports sexuels va provoquer l’aversion, la baisse du tonus, et, néanmoins, lorsqu’un garçon sexuellement attirant passera, tu le suivras du regard et voudras mécaniquement avoir envie de lui, pour pouvoir supprimer la monotonie et le FN qui surviennent par habitude après l’orgasme. Le fait d’avoir le DED mécanique (DEDM) dans la situation pareille se révèle par la présence de l’aversion, et même parfois le dégoût et d’autres EN, tandis que s’il n’y avait pas de DEDM, tu constateras que «le désir ne vient pas».
- Il est justiciable d’apprendre à distinguer le désir d’augmenter un désir (DAD) et le désir de diminuer un désir (DDD). L’encouragement du premier joue un énorme rôle dans la réalisation des DJ, le second est souvent employé pour mener des expériences, lorsqu’il n’y a pas de netteté par rapport à un certain désir, en l’augmentant et le diminuant on observe comment d’autres perceptions y réagissent. Le premier et le second peuvent être mécaniques ou joyeux. Par exemple, au lieu de stabiliser «le DJ d’augmenter un certain DJ», on suit le concept «il faut produire, augmenter le DJ», le DAD et le DDD vont être mécaniques, dépourvus de joie, et ne provoqueront que les EN et la fatigue.
- Les moyens d’augmenter un DJ sont: 1) Encourager le désir d’augmenter un désir, c.-à-d. rapporter son attention à ce dont on a fort envie. 2) Encourager l’anticipation forte et joyeuse, puisqu’elle résonne avec le DJ. Rappelle-toi les situations où tu éprouvais une vive anticipation, décris-les de manière détaillée. Afin de faire naître l’anticipation tu peux te rappeler ces situations, avec l’expérience tu apprendras à «sauter» directement dans l’anticipation. 3) Imaginer le changement souhaité, l’accompagner par la pratique formelle d’expression de son désir à haute voix (EDHV).
- Les obstacles en voie d’augmentation d’un DJ:
1) Les DM sont liés aux nombreuses EN, notamment: la déception, l’irritation, le désespoir, etc., et tout le monde sait, que le plus fort est le désir les plus fortes sont les EN qui l’accompagnent. En ignorant que ce n’est que la caractéristique des DM, et non des DJ, les gens suppriment tous les désirs et ne désirent qu’à moitié, à une dixième, à une centième de ce qu’ils peuvent, en se rendent ainsi impuissants, c.-à-d. ne pas capables de désirer, aboutissant à l’apathie, monotonie et dépression, en se privant de la joie de vivre. L’apparition des DJ forts provoque automatiquement la peur des EN subséquentes et le mécanisme de la suppression des DJ, c’est pourquoi il faut:
a) éliminer cette peur;
b) augmenter le désir d’éprouver les DJ et l’anticipation;
c) se rendre compte que le fait même d’éprouver des DJ est un plaisir en lui-même, indépendamment du résultat,
d) éliminer impeccablement les EN, surgissant à l’idée qu’il se peut que le DJ soit irréalisable,
2) La pensée sceptique: «aucun désir ne mène jamais à rien, la vie reste monotone comme elle l’était». Dans ce cas il faut:
a) faire apparaître la lucidité, en sachant que l’ancienne expérience des DM et leurs réalisations n’a rien à voir avec l’expérience des DJ et leurs réalisations;
b) reconnaître telles pensées comme du poison mental et les éliminer en en retirant son attention.
- Dans tout l’ensemble des DM on distingue les désirs apparemment mécaniques (DAM), c.-à-d. ceux dont l’automatisme, la contrariété, la lassitude, le malaise sont évidents. L’élimination des DAM ne s’accompagne pas d’apitoiement de soi-même, de sensation de perte, de la pensée qu’on n’est pas «juste» envers soi-même, l’égalisation de soi avec le DAM est minimale, et ils sont beaucoup plus faciles à éliminer que les désirs mécaniques cachés (DMC). Comme dans le cas avec l’élimination des EN, le plus gros problème ne consiste pas en l’élimination des EN, mais en l’envie vraiment forte et distincte de le faire.
La fixation par écrit de l’expérience acquise des DJ et de leurs réalisations permet d’observer ses actions de point de vue critique, de mettre en évidence les cas typiques de leurre, ne serait-ce que post factum. Par exemple, quand un enfant pleure, on peut avoir envie d’aller le consoler et l’on classerait cette envie-là comme joyeuse. L’analyse subséquente de cette expérience entraînerait la question suivante: «n’est-il pas une coïncidence bizarre – la sympathie et le soi-disant désir joyeux se sont révélés au moment même où l’enfant pleure, mais au cours de la consolation on a remarqué les EN de l’impatience, l’agacement ou la pitié». Cela servirait de base à l’hypothèse qu’un leurre a eu lieu, ce qui permettrait dans l’avenir de prêter plus d’attention à nos perceptions dans les cas pareils.
- Introduisons le terme «le comportement impeccable»: c’est la conduite qui résulte du fait de suivre ses DJ. Aucun jugement de valeur de sa conduite n’est possible puisqu’elle ne résulte pas du désir de respecter les règles, ni concepts et habitudes, ni du désir d’enfreindre les règles, mais représente le résultat des DJ, ainsi la motivation du comportement impeccable ne contient ni «parc que», ni «pour que». Le comportement impeccable c’est quand «je fais ça, parce que je suis mon DJ, et la résonance avec d’autres PI apparaît». On ne peut alors porter le jugement que sur l’interprétation conceptuelle du comportement impeccable, n’oublions pas nous rendre compte du fait que l’entourage agit ainsi, à savoir que, quoi que l’on dise sur «la lucidité» des motivations, les gens nous jugent selon leurs concepts, les lois écrites ou sous entendues; ne pas le prendre en compte et ignorer les suppositions des réactions possibles de notre entourage serait une bêtise susceptible de nous mener aux conséquences non souhaitables.
- J’appelle «la pratique d’accompagnement» la réalisation d’un désir ayant pour but d’examiner le désir et le processus de sa réalisation aussi bien que les conséquences de sa réalisation. On a souvent envie d’appliquer la pratique d’accompagnement envers des DMC, puisqu’on veut les comprendre, les diviser en parties constituantes, discerner ceux qui sont DM et ceux qui sont DJ. Parfois il y a l’envie d’accompagner un DAM pour renforcer sa vision lucide du fait qu’il est mécanique. C’est justement la pratique d’accompagnement qui mène à ce qu’on appelle «acquérir de l’expérience», soit:
a) de la lucidité par rapport aux perceptions qui résultent d’un comportement donné;
b) de la netteté concernant les perceptions souhaitables et non souhaitables;
c) du pouvoir d’appliquer les efforts pour éliminer les perceptions non souhaitables et encourager les souhaitables.
On parle de l’expérience significative ou pas vu le niveau de lucidité et l’efficacité des efforts.
La réalisation mécanique des DM et des DMC n’apporte pas d’expérience, ce qui est bien démontré par le cas de n’importe quelle personne âgée qu’on peut voir assis sur un banc dehors. Cette personne a vécu beaucoup, s’est retrouvée dans les situations différentes, a éprouvé de diverses émotions et désirs, a communiqué avec de nombreuses personnes, mais non seulement elle ne s’est pas libéré des mécontentements, n’a pas acquis la lucidité, la capacité d’éprouver et suivre les DJ, la capacité d’éviter les perceptions non souhaitables et d’éprouver les perceptions souhaitables, mais, en plus, elle plonge un peu plus chaque année dans les EN et l’imbécillité, le spectre de ses perceptions est extrêmement primitif et monotone. Les gens commencent à vieillir à une très grande vitesse non à 40, ni à 50, mais déjà à 20-25 ans. Vers leur trentaine la plupart des gens représente déjà les retraités désespérés, qui, sans parler des DJ, sont agressifs envers l’idée même de les encourager, de se libérer des EN et concepts. Ils ne recherchent que de l’oubli – dans le contentement, les drogues, les impressions monotones ou les EN.
- «La récession» est le processus de réalisation de DAM et DMC jusqu’à la saturation extrême en fixant les perceptions et les désirs joyeux en même temps, par conséquent:
a) le DAM ou DMC en question s’affaiblit;
b) le sélection se simplifie;
c) l’occasion d’observer continuellement l’automatisme qui en fait partie se présente, ce qui permet d’apprendre à le discerner dans les désirs sous les circonstances différentes;
d) l’égalisation avec le désir s’affaiblit, c.-à-d.
*) les pensées récurrentes, comme «c’est ce que je veux», «ce serait dommage de s’en priver» deviennent moins fréquentes, elles commencent à se distinguer en tant qu’évidemment fausses;
*) vient la conscience du fait que les DM ne nous sont pas propres, soit les pensées «ce n’est qu’un simple mécanisme, une habitude importune», accompagnées par la lucidité, PI – lucidité et d’autres PI;
*) le DJ d’éliminer le DM en question apparaît;
*) le DJ de renforcer ce DJ apparaît + le DJ de rendre plus faible ou même d’éliminer ce DM;
e) l’automatisme des composants mécaniques de «l’amas de désirs» se révèle moins fort (c.-à-d. de tel ensemble de désirs dans lequel on ne peut pas clairement distinguer les désirs qui en font partie, ni les classer) avant la sélection, c.-à-d. avant que la lucidité par rapport aux types et structures des désirs a lieu.
- Je voudrais introduire le terme «la décomposition partiale d’un DM» – c’est l’affaiblissement (en moyenne) de l’intensité de son expression:
a) résultant de l’effet conjoint de la sélection des désirs et de la pratique de récession, mais due en plus grande partie à la pratique de récession, puisque quand un DM est fort, le DJ de l’éliminer est faible, l’effort de l’élimination ne peut pas alors être fort;
b) jusqu’au stade où le DJ d’éliminer ce DM devient définitif et stable.
- La réalisation du DJ de l’élimination directe d’un DM est le moyen le plus efficace de cesser d’éprouver les DM. Les DM ne cesseront jamais par la voie de récession, en tout cas, la queue d’une telle fin de combustion sera infiniment longue, puisque la diversité des sujets de DM de types différents est infinie – des milliards de jolies jeunes filles, de jouets, de choses,… et les DM se produisent par rapport à toute chose neuve. Le changement trop rare de DM entraîne des EN, la monotonie. Le changement trop fréquent des DM épuise.
La réalisation trop fréquente épuise également. La réalisation trop rare entraîne les DM spasmodiques et les crises d’EN – c’est un tonneau sans fond, il n’est pas possible de le remplir. Si l’obtention des impressions menait à la sensation de plénitude, de vie bien remplie,… mais la RDM provoque un bref éclat d’EP et de plaisir qui devient presque immédiatement comme en plastique, fade, et l’intoxication traîne en longue queue de la monotonie qui s’intensifie et des crise d’EN. L’anticipation provoquée par la pensée que l’on peut tout simplement éliminer des DM et l’expérience de cette élimination en plus devient une force qui domine le règne de DM. Le DJ de l’élimination directe de DM se fortifie et devient plus joyeux et défini. La lucidité, à savoir que les DM sont aussi nocifs que les EN survient, qu’ils tourmente, empoisonne, mais qu’on a peur de rester sans eux, que dans ce cas – là il semble qu’on perdrait une grande partie de nous-même, une partie rajoutant de la vie, ne serait-ce que de façon insignificative. Au fur et à mesure que l’on élimine les EN, cette façon «insignificative» arrange de moins en moins, l’expérience de la vie nouvelle intervient ainsi que l’élan envers elle – envers la vie dans les PI. L’élimination directe des DM aussi bien que celle des EN déclenche immédiatement un éclat de PI.
- La pratique de «l’élimination limitée des DM» est efficace lorsqu’elle est employée en même temps que la pratique de récession de DMC. Au cours de la réalisation de DMC j’arrête la réalisation de temps en temps et supprime complètement le DMC pour un moment, après quoi je reprends la réalisation du DMC. Cette pratique est une sorte de perception cyclique et elle amène une plus grande lucidité des désirs, une division plus distincte de l’ensemble de désirs en DJ et DM.
03-01-03) Il existe le groupe de mots figé «l’envie des impressions». Faisons une analyse de l’emploi de ce groupe:
*) «Les impressions» peuvent être obtenues de tout – de la musique, des livres, du sexe, d’une promenade, d’une conversation, d’un bon repas, des événements et nouveautés, etc.
*) Dans la liste de tout ce dont les gens souhaitent obtenir «les impressions» il y a non seulement des sujets agréables et attrayants, mais aussi désagréables et déplaisants – les gens sont attirés par les impressions que donne la mort, les souffrances, les catastrophes, l’imbécillité des autres, la pitié et d’autres EN. Par exemple, on irait voir un film qui va a priori nous procurer de fortes EN, à commencer par la haine jusqu’à l’apitoiement sur soi-même (ASS), et pour nous ce seraient aussi des impressions, les plus fortes sont les EN les plus fortes sont les impressions. Si le film n’est pas intéressant, il provoque l’ennui, mais l’ennui n’est pas «une impression».
*) L’envie des impressions est une drogue. Il est facile de le prouver- si l’on arrête d’obtenir les impressions on ressentira ce que ressentent les toxicomanes lors du sevrage. Sans impressions la monotonie, l’ennui, le désespoir, la panique et l’horreur nous envahissent.
Mais en parlant des «impressions», les gens parlent, à vrai dire, des émotions positives (EP), notamment: la joie de possession, le contentement de soi-même, la complaisance, etc. Pourquoi les EN donnent-elles les «impressions»? Parce que souvent les EN fortes entraînent les EP fortes. L’inverse est vrai aussi. En s’achetant une voiture chère, tu éprouves un tas d’EP, tu imagines le voisin t’envier, les jeunes filles te prêter plus d’attention, les gens sur la rue te respecter plus, etc. En même temps que les EP les EN surviennent aussi, comme la peur de la perdre, le mécontentement du fait que la vie n’est pas devenue plus joyeuse, la colère si on l’égratigne, etc. Pourquoi les gens sont-ils si friands de voir les catastrophes, les morts? C’est très curieux pour eux, cela provoque un tas d’EP – «écoute, j’ai vu une TELLE horreur aujourd’hui… le cerveau sur tout le trottoir…», n’importe quelle personne qui scrute les cadavres savoure dans son imagination comment elle va en parler à tout le monde en s’emparant de l’attention des interlocuteurs. En plus, la plupart des gens s’ennuient à mort et toute émotion forte, même les EN fortes, sont plus attrayantes pour eux que l’ennui face à soi-même lorsque rien ne se passe, puisque les EN peuvent être prises de telle manière qui permettrait d’obtenir les EP, par exemple, si l’on est déprimé, on prend du plaisir à imaginer comment on va le raconter à nos «copains», comment ils vont nous sympathiser et donner des conseils et leur attention, c.-à-d. encourager notre sentiment d’importance.
Ainsi les EP et les EN sont les deux cotés de la même médaille, l’un et l’autre sont des «mécontentements», c.-à-d. la perception incompatible avec les PI, qui meurtrit, rend stupide. Les EN ont l’effet meurtrier qui agit vite, les EP ont le même effet, mais qui agit plus lentement. Le problème est que les gens se trompent par habitude en prenant les éclats de PI pour EP y mettant la sympathie, la sensation de beauté, la tendresse, etc. C’est comme si l’on considérait comestibles les bolets au même terme que les amanites tue-mouches. Le résultat est l’empoisonnement. Il en va de même pour les PI et les EP, le résultat est l’empoisonnement. Pour ne pas les confondre de cette façon fatale, il faut savoir comprendre méticuleusement ses perceptions, discerner ce qui empoisonne de ce qui redonne des forces, procure de la joie, de la sympathie, du plaisir et de l’aspiration, etc. On n’a qu’à distinguer et choisir.
Ainsi le désir d’éprouver les EP je distingue comme un DM, ce qui contredit la façon dont les EP sont considérées dans notre société: le désir d’éprouver les EP est un moyen «légitime» de passer son temps, soit dans la société la recherche des «impressions» non seulement n’est pas jugée mais encouragée de manières diverses, prise pour un mode de vie progressif, créatif et de toute façon intéressant. Il existe de nombreux (faux) concepts qui encouragent et soutiennent la recherche des «impressions», mais si l’on a l’expérience solide des PI intenses, on verrait facilement que le désir des «impressions» s’oppose aussi définitivement aux PI que n’importe quel autre mécontentement.
Celui qui voit le sens de la vie dans les «impressions» et essaye de «s’en assouvir», devient alcoolique, recherche de nouvelles impressions en renforçant ainsi le cercle des EP-EN, en réinventant de nouvelles manières de les fortifier et diversifier, poussé par la vision d’une catastrophe (à savoir que les impressions peuvent venir à leur termes) et par les crises d’ennui et de monotonie, qui surviennent lorsque les impressions commencent à manquer. Il n’est pas alors étonnant que la fin logique est la prise des drogues qui accélèrent les deux cotés du processus, notamment l’obtention de vives impressions et la décadence, la mort. Je crois que la toxicomanie, qui s’accroît de manière si désespérément rapide ces dernières années, est basée sur justement ce phénomène culturel – la passion des impressions est considérée comme une vertu et l’échappatoire de l’ennui. Les gens ne se doutent pas que l’ennui, la monotonie et le désespoir sans issue ne témoignent pas du fait qu’ils ont épuisé le monde extérieur, mais seulement leur manière d’interpréter ce monde, leurs pauvres concepts et émotions. On a comme le résultat soit l’issue mortelle causée par les drogues, soit le moisissement lent dont la dernière phase on pourrait observer sur un banc dehors – le marasme, la haine, l’imbécillité, la laideur, les maladies, bref, la décomposition complète.
Au cours des recherches et de la consommation des impressions une personne ne ressent pas la même chose que celle qui aspire à avoir les PI. Celui qui recherche des EP, obtient les EP et les EN. Celui qui recherche les PI, les obtient au cours même du processus des recherches.
03-01-04) Les dix premières règles stratégiques de réalisation de désirs joyeux (RDJ) sont suivantes:
La première question qui se pose une personne pratiquante désireuse de RDJ est au sujet de ce qu’elle souhaite vraiment joyeusement. Durant des dizaines d’années elle supprimait ses DJ par de divers concepts de «devoir», «obligations», «convenances» et d’autres fantômes, il n’y a alors rien d’étonnant dans le fait que les DJ ont cessé ou presque d’apparaître. Le premier pas dans la pratique de RDJ est d’apprendre à éprouver des DJ, y prêter attention, ne pas les supprimer, les fixer impérativement par écrit, ce qui permet de les traiter avec plus d’attention.
On peut classer ses DJ par types – ceux liés aux relations sexuelles, aux voyages, à la communication, aux études, etc. Fais ta liste générale des DJ éprouvés auparavant, relis-la souvent en notant l’intensité d’un tel ou tel DJ. Dresse la liste des DJ éprouvés ce jour-là, etc. Alors:
Règle 1: fixe tes DJ par écrit, regroupe-les en listes, fais l’évaluation de leur intensité selon l’échelle de 1 à 10.
L’une des plus grosses erreurs de cette étape consiste en négligence des DJ à cause de leur «insignifiance». Par exemple, en éprouvant le désir de marcher dans une flaque d’eau au lieu de la contourner, comme font toutes les demoiselles bien élevées, la gêne accompagnée par la pensée «ce n’est qu’un tout petit désir, rien ne changera si je ne le réalise pas» surgit. Quand on a l’envie de s’approcher d’un arbre pour le toucher, on succombe à la paresse en se justifiant par «l’insignifiance» du DJ. Ayant une telle approche sois sûre que tu continue à creuser ta propre tombe. PAS UN DJ, MEME LE PLUS PETIT, NE PEUT PAS ETRE SUPPRIME (sans conséquences qui rendront impossible les PI et feront apparaître des EN) – c’est une règle qui mène vers le chemin des PI. On serait en état si déplorable, que n’importe quel DJ, même le plus faible, constitue pour nous une valeur suprême, une chance de se libérer des mécontentements. En outre, l’évaluation d’un DJ comme «insignifiant» est le plus souvent absolument conceptuelle, on a l’habitude de classer les choses en «importantes» et «insignifiantes». Une égratignure sur la carrosserie de la voiture – c’est «important» et le désir de toucher un arbre – c’est «insignifiant». Mais si on part du principe des PI, tout change, et la réalisation d’un DJ même le plus «insignifiant» du point de vue conceptuel peut provoquer un très fort éclat de PI.
Encore une erreur typique consiste en remise d’un DJ «à plus tard». Par exemple, en faisant le ménage tout à coup tu veux aller te promener, et tu penses «je finis le ménage et j’y vais, je peux pas laisser tout ça comme ça…». Tu sentiras tout de suite ton DJ fondre sans laisser aucune trace ou, au moins, devenir beaucoup plus faible. Aucun «plus tard» n’existe, le DJ y est maintenant, «plus tard» il ne restera que la pensée «je voulais» et l’EN, reporter un DJ «à plus tard» veut dire se tromper en supprimant son DJ. Il ne faut pas confondre cette situation avec celle où il y a un DJ accompagné par «je ne veux pas le faire maintenant, mais à un autre moment», tels DJ existent aussi.
Règle 2: élimine le concept de «l’insignifiance», «futilité», «médiocrité» des DJ. L’importance d’un DJ ne se mesure que par son intensité, la résonance avec d’autres PI. Ne reporte pas les DJ «à plus tard».
Lorsque l’on commence à éprouver le désir d’éprouver les DJ, et surtout lorsqu’on commence à les fixer et réaliser, ils se mettent à apparaître de plus en plus souvent et indépendamment de nos concepts. On peut croire que les demoiselles sont obligées à marcher sur le trottoir sur des talons hauts, et ton désir joyeux peut t’envoyer pieds nus sur la terre noire et humide. Que faire?
Marcher pieds nus sur terre voudrait dire abandonner son rôle de demoiselle, éprouver un tas d’EN, être confrontée à la nécessité de les éliminer. Ne pas aller pieds nus sur terre – tuer son DJ, par la suite, renforcer le FN, avoir un éclat d’EN, mais beaucoup plus fortes et profondes. La peur surgit – «et si j’ai envie de quelque chose horrible, que ferais-je?» Je propose de se conduire de façon suivante: réaliser au moins les désirs qu’on n’a pas peur de réaliser, ils seront nombreux, et en ce qui concerne les désirs qu’on a peur de réaliser ou qu’on a peur même d’y penser, fixons-les par écrit et laissons-les, que ta liste contienne un mot sur quelque chose que tu voulais faire à un moment donné. En relisant ta liste tu constateras la présence ou l’absence de tel ou tel désir joyeux et son intensité. Commence au moins à faire ce que tu peux maintenant et n’arrête pas toute la pratique seulement parce que tu ne peux pas commencer à tout faire tout de suite.
Règle 3: fixe par écrit absolument tous les DJ, et réalise ceux que tu peux réaliser.
Le comportement ordinaire d’une personne est 100% conditionnée par ses concepts, habitudes, peurs et d’autres EN, ainsi que les désirs mécaniques et idées stéréotypées de la société – idées familiales, locales, nationales, religieuses, etc. Les gens ne réfléchissent jamais – ils manient les concepts jusqu’à ce qu’un désir mécanique ne se superpose à un autre. Quand on commence à suivre ses DJ, on ne se retrouve plus sous toutes ces règles. Une peur surgit – et s’il arrive quelque chose de terrible, de non souhaitable? Toi, tu veux une chose et tes peurs t’en imposent une autre, ta mère encore une autre et les concepts encore autres choses, que faire alors?
On dispose toujours de l’information provenant des sources différentes. Mettons – en dans une seule liste. Analysons sa vraisemblance, et celle de ses sources, etc., faisons – le selon nos possibilités et honnêteté. Evaluons les risques et faisons des hypothèses, à savoir ce que peut apporter telle ou telle échéance. Evitons des rajouts et des supprimassions, que l’esprit soit un outil froid, sobre et indépendant, écoutons son avis.
Règle 4: relève et analyse l’information dont tu disposes concernant ton désir, les arguments «pour» et «contre» telle ou telle action. N’ajoute ni supprime rien.
Qu’est-ce qu’il reste à faire? Qu’une seule chose maintenant – sauter dans l’eau froide. On a fait tout ce qu’on a pu, soit fixé le DJ, analysé l’information dont on dispose, ainsi que les risques possibles. Réfléchir à ce sujet infiniment en doutant et restant dans l’indécision éternelle voudrait dire tuer son DJ, ainsi que le reste des PI. Personne ne te garantira jamais rien, et n’oublie pas que rester conforme aux coutumes de la société ne donne point de garantie non plus, puisque, malgré le fait que les gens ordinaires, en agissant de manière 100% mécanique, suivent les règles de «convenance», de «l’obligation», il leur arrive tout le temps ce qu’ils ne souhaitent pas, ils souffrent en permanence. C’est pourquoi l’alternative est simple – soit le risque d’obtenir un résultat non souhaité + la suppression des DJ et d’autres PI, soit le risque d’obtenir un résultat non souhaité + la réalisation des DJ et le renforcement des PI. J’opte pour le second. Il en suit la règle 5:
Règle 5: maintenant arrête-toi, fais apparaître n’importe quelle PI (ne serait-ce que l’amour pour ton hamster) et pose-toi la question – «qu’est-ce que je veux maintenant, après tout ce que j’ai appris et ce à quoi j’ai réfléchi, de quoi j’ai une vraie envie joyeuse?»
Règle 6: effectue maintenant ce que tu veux, malgré que les doutes et peurs vont te hanter. Surmonte-les et réalise ton DJ en te concentrant sur l’anticipation, la conception du fait que tu commences à vivre de façon complètement nouvelle, maintenant tu n’es pas guidé par des concepts inertes mais par les DJ. Concentre-toi sur le fait que le processus de réalisation des DJ est complètement différent des autres actions – comme si l’espace à l’extérieur et à l’intérieur de toi devenait dense, compact.
Si ton DJ présuppose toute une succession d’actions intermédiaires, tu peux t’arrêter à n’importe quel moment pour te demander encore une fois: «maintenant que j’ai fait quelques pas vers la réalisation de mon désir et obtenu certains résultats – qu’est-ce que je veux maintenant? Ce qui se passe me plaît-il? Le DJ est-il resté le même, s’est-il affaibli ou bien devenu plus fort? A-t-il changé de direction? Ou disparu complètement?» On peut faire ainsi au fur et à mesure qu’on reçoit de l’information nouvelle considérable ou au cas où on se rend compte soudainement qu’on a pris un DM pour un DJ.
Règle 7: ne fonce pas en avant comme un bulldozer rouillé. Tu peux toujours trouver une possibilité de t’arrêter pour te poser la question «comment est-il maintenant mon désir joyeux, après que j’ai fait quelques pas en avant?» Les DJ sont susceptibles de changer d’aspect au cours de la réalisation.
Au cours de la réalisation des DJ pose-toi la question aussi souvent que tu veux si tu éprouves ce que tu veux éprouver. Je voudrais insister – pas «si j’obtiens ce que je voulais», ni même pas «si j’éprouve ce que je voulais», mais justement «si j’éprouve maintenant ce que je veux éprouver justement maintenant». Et si la réponse à cette question est «non», arrête-toi et reviens à la règle 7. Si la réponse est «oui», continue. La particularité extraordinaire de la pratique de réalisation des DJ ne consiste pas en obtention de ce qu’on voulait dès le début – cela n’arrive pas tout le temps. Le plus souvent, le plus activement et le plus successivement on réalise nos DJ le plus souvent il nous arrive d’éprouver des perceptions très agréables pour nous à ce moment précis. L’image qui résonne avec cela est suivante: le DJ, telle une force surprenante, nous conduit de manière mystérieuse le long de la ligne incroyablement étroite d’événements, et il conduit si assurément qu’il n’est pas possible de se tromper, et pas dans l’avenir lointain, pas l’on ne sait pas quand, mais justement maintenant – à chaque instant de ton déplacement le long de cette ligne d’événements tu ressens la plénitude de la vie de manière particulièrement intense, des PI riches, et parfois sur ton chemin tu tombes sur de véritables découvertes, de nouvelles PI, la lucidité nouvelle. Je propose alors de changer complètement le sens de la notion du «résultat» lorsqu’il s’agit de la réalisation de désirs joyeux: le résultat de la RDJ est la qualité des sensations éprouvées tout au cours de sa réalisation. Le plus précisément l’on distingue les DJ parmi tout l’ensemble des désirs éprouvés en ce moment, le plus distinctement tu poses la frontière entre les DM et les DJ, le plus vif sera le résultat. Le savoir-faire vient avec la pratique, applique-toi.
Règle 8: Pose-toi la question aussi souvent que tu veux si tu éprouves à ce moment-là ce que tu aimes éprouver?
La fixation du processus de RDJ est une activité curieuse et pleine de joie. Je conseille de «ressentir» soigneusement tout ce qui se passe, ce qui accompagne la RDJ, de fixer les événements ordinaires ainsi que extraordinaires (non seulement du point de vue de particularité d’un événement mais aussi du point de vue des perceptions hors du commun). Pour ne pas freiner le processus même de RDJ on peut se contenter de noter brièvement ce selon quoi on pourrait plus facilement reconstituer plus tard toute la succession d’événements et de sensations. Je conseille de faire une description complète de l’expérience vécue de la réalisation d’un DJ, au moins de temps en temps, surtout quand il s’agit d’une expérience particulièrement réussie ou ratée. Au cas où c’est raté on peut repérer les erreurs, au cas contraire – revivre des perceptions agréables, apprendre à ressentir ce «goût» de la vie si particulier lorsqu’on éprouve et réalise ses DJ.
Règle 9: «ressens» tout ce qui se passe afin de pouvoir plus tard décrire toute l’histoire de manière détaillée.
Lorsque le processus de RDJ est terminé, repose-toi et rend-toi compte du fait, indépendamment de la manière dont il est terminé, qu’en cet instant précis personne ne t’empêche d’éliminer les EN, de faire apparaître les PI, c.-à-d. qu’en ce moment tu as la possibilité optimale de faire la pratique. Si tu as un tas d’EN, tu peux commencer à les éliminer impeccablement et essayer d’avoir les PI, et si tu as les PI en ce moment, tu peux y plonger, que faut-il d’autre pour la pratique réussie? Fais-le tout le temps – au cas où tu as réussi à réaliser tes DJ et obtenir des perceptions intéressantes, et au cas où tu as eu peur, changé de direction, cédé aux EN, concepts, s’est trompé en prenant les DM pour les DJ, etc. L’application de cette règle a une importance considérable, puisqu’elle permet d’apprendre à voir que, indépendamment de la façon dont ton action s’est terminée, tu te retrouveras dans une situation idéale pour la pratique.
Cela permet d’éliminer la préoccupation par le résultat, les inquiétudes provenant du concept de «l’avenir» et se concentrer sur «ici-et-maintenant».
Règle 10: Indépendamment du résultat dis-toi que, maintenant tu as les conditions idéales pour la pratique.
Quand on commence à pratiquer la RDJ on aperçoit infailliblement la croissance remarquable de leur intensité, la joie, la résonance avec d’autres PI. Certain pauvre philosophes-pseudo bouddhiste feraient une grimace en disant quelque chose de révélateur de sorte «tout ça est une ineptie, cela ne fait qu’augmenter ton dépendance des dharmas, karmas et n’importe quoi d’autres, moi, j’essaie de me libérer complètement, puisque la nature de Bouddha… les orbites microcosmiques… l’essence de la doctrine… mais ça ne vaut pas la peine, cela ne fait que renforcer la dépendance…» Et toi, regarde-les dans les yeux au moment où ils le disent, tu ne manqueras pas à voir la différence énorme entre toi et eux, quoi qu’ils soient – contents ou mécontents, évocateurs ou imbéciles, prétentieux ou agressifs. Ils sont nombreux à obtenir des impressions de telles conversations, mais peu nombreux sont ceux qui cessent de jongler avec des mots dont le sens n’est pas clair, et se mettent à agir concrètement pour se retrouver dans les états qu’ils aiment.
Au fur et à mesure qu’on réalise nos DJ, ils deviennent de plus en plus nombreux, mais c’est seulement les désirs JOYEUX, par ailleurs ils résonnent avec d’autres PI, c’est pourquoi non seulement les DJ sont plus nombreux mais aussi la quantité de diverses PI augmente. L’effet de «la concurrence des DJ» apparaît, on est littéralement déchiré en morceaux, 24 h ne suffisent pas, les découvertes de nouvelles PI se succèdent. La concurrence des DJ ne s’accompagne pas par les EN qui escortent normalement la situation où il y a trop de DM et pas de possibilité de les réaliser. La concurrence des DJ est accompagnée par la joie, l’anticipation, les éclats de plaisir, etc.
La concurrence des DJ entraîne d’abord le problème de «pêle-mêle des DJ»: les DJ se succèdent si souvent qu’ils manquent de stabilité, par conséquent, le résultat souhaité n’est pas obtenu. La conscience de ce phénomène fait naître un nouveau DJ qui consiste en l’envie de rendre les DJ plus stables. Ce désir prend force aussi vite que le pêle-mêle des DJ devient plus fort et que les résultats diminuent. Finalement, la nature de manifestation des DJ change de sorte qu’ils deviennent assez stables pour pouvoir aboutir à un résultat souhaité.
Je voudrais remarquer qu’il existe les gens qui disent que «ce n’est pas possible de remettre tout sur les désirs, que les désire et les désirs». Qu’ils aperçoivent le fait que rien ne s’accomplit sans désir. N’importe quelle action de l’homme est une réalisation de son désir, et il ne reste que choisir s’il sera mécanique ou joyeux, s’il apportera de l’épuisement et des EN, ou des PI et un nouveau tournant du voyage.
Appelons l’action qui résonne avec les PI tout le long de sa durée «impeccable». Les mécontentements typiques lors des actions sont suivants:
a) la préoccupation par le résultat
b) la préoccupation par l’avis des autres
c) l’interprétation négative des obstacles rencontrés
d) AN envers des obstacles (surmontables et pas)
e) la difficulté à prendre la décision, les doutes par rapport à une décision prise
f) l’empressement, l’agitation
g) la stupidité, soit l’incapacité de réfléchir à un moyen efficace d’agir à cause des concepts et EN.
Le résultat est l’échange souhaité des perceptions. Si je souhaite éliminer les EN, l’acte réussi de l’élimination est alors le résultat. Si auparavant une fois l’EN éliminée, elle réapparaissait tout de suite, et maintenant – elle réapparaît 5 secondes plus tard, c’est aussi un résultat. Si l’envie d’éliminer une EN arrive à être plus faible que celle de l’éprouver, mais j’analyse l’échec, fait des conclusions, c’est aussi un résultat, puisque auparavant il n’y avait pas de cette analyse, ni de conclusions et actes successifs qui sont les perceptions souhaitées, car elles constituent une partie de la pratique de l’élimination des EN.
Si aujourd’hui je réussis à éliminer une EN et pas demain, le résultat d’avant était-il un tel? Bien sûr, car l’élimination a eu lieu, et rien ne le désavouera, et mon comportement va forcément changer, ne serait-ce qu’un peu. Mais le fait qu’il y a résultat et résultat est une autre chose, c’est pourquoi on veut de tels résultats qui mèneraient aux états les plus recherchés par la voie la plus rapide. Un fantaisiste se distingue d’un pratiquent par la volonté d’obtenir des résultats concrets, et un pratiquent sincère ne sera pas satisfait de fausses phrases à plusieurs sens de sorte «ce n’est pas conseillé de parler des résultats dans notre école» ou «il n’y a que les chats qui naissent vite» ou bien «en général la situation s’est améliorée», etc.
03-01-05) Dans tout l’ensemble de divers DJ distinguons ceux qui sont caractérisés par:
a) l’intensité plus haute que 5-6;
b) la stabilité par rapports aux influences des autres perceptions ainsi que la durée sont exceptionnelles à comparer avec d’autres DJ;
c) ces DJ sont toujours accompagnés par l’attente et la jouissance anticipée et d’autres PI (ne serait-ce que de temps en temps);
d) sont accompagnés (au moins de temps en temps) par des «sensations physiques» (SP), comme, par exemple, le «déchirement» au niveau du nombril, le «bouillonnement» au dos, le plaisir douloureux aigu dans la gorge, la pression au centre du front, etc.
e) résonnent fort avec «l’ardeur».
Je voudrais désigner un tel désir comme «cyclone» (en association avec l’image d’un cyclone – un certain potentiel, une zone de «pression élevée de PI» apparaît au-dessus d’un certain ensemble de perceptions qui est susceptible d’éclater en averses pleines de découvertes, en éclairs de compréhensions).
Descriptions de l’Hérissée: «une rafale» est venue brusquement, c.-à-d. très vite j’ai eu une perception très vive; d’habitude, les PI prennent de la vitesse lentement. Et tout de suite j’ai perçu ce désir comme un cyclone. Je crois que c’est pour la première fois que j’ai ressenti une chose pareille. Le mot «cyclone» résonnait fort, tel un désir joyeux fou, qui peut éclater en quelque chose d’insondable à n’importe quel moment. Il n’y a point d’Hérisson, un nuage lourd cyclonique au lieu de l’Hérisson, quelque chose d’incroyablement fort».
- Par le terme «conscience» je désigne une pensée qui:
1) augmente brusquement la lucidité dans le domaine donné de perceptions
2) résonne avec les PI – la lucidité
3) résonne avec d’autres PI.
Les cyclones jouent un très grand rôle dans le voyage de la conscience. Ils désignent la direction de ton voyage en structurant ainsi tes caractéristiques personnelles en comparaison avec d’autres pratiquants.
- Puisque les cyclones sont forts ils sont accompagnés par de remarquables manifestations du premier gardien – la peur de l’échec. Je désigne les cyclones escortés par le 1er gardien comme «1g – cyclone».
(Le mot «premier» est marqué par le chiffre placé devant la désignation, par exemple, 1-gardien, 1-chasseur, tandis que l’intensité est marquée derrière la désignation, par exemple, 1- gardien-3, 1-chasseur-6).
- Le désir de découvrir de nouvelles PI (1-chasseur) ne s’accompagne pas par le 1- gardien à condition que:
- une expérience assez grande de découverte de nouvelles PI y est;
- de petites découvertes ont souvent lieu dans la pratique, car c’est justement cet enchaînement de «petites» découvertes qui nous rapproche inévitablement de nouvelles grandes découvertes, telles que les découvertes de nouvelles technologies, de nouvelles PI, de nouvelles nuances de PI déjà connues, de l’aisance à éprouver les PI plus longuement et plus intensément et d’atteindre la lucidité dans telle ou telle partie de la pratique en général.
- Le désir de posséder les PI est une sorte très répandue de DM. Ce désir est remarquable parce qu’il est susceptible d’être pris pour le désir d’éprouver les PI, mais c’est une sorte de DM typique. Les conséquences de telle confusion sont assez destructives – les PI peuvent cesser d’apparaître, ce qui augmente d’autant plus le désir de les posséder en éloignant ainsi la possibilité de les éprouver, finalement le pratiquant reste avec rien du tout- ni PI, ni lucidité par rapport à ce qu’il a à faire maintenant. Par la suite il peut céder et se retrouver parmi les philosophes, occultistes et d’autres bons à rien, qui manient les mots et moisissent de jour en jour dans les EN, ou bien il peut commencer à reconsidérer sa pratique en l’analysant et la mettant en doute.
Par «le désir de posséder les PI» je nomme un ensemble multiforme de désirs qui, au lieu d’être porté sur le processus en tant que tel d’éprouver les PI et sur tout ce avec quoi il résonne, utilise une PI pour atteindre tel ou tel but. Parmi ces buts on peut trouver des buts simples aussi bien que des plus complexes. Dans les simples je mettrais le désir de se vanter, d’attirer l’attention des autres, d’obtenir le statut de «museau», etc. Un exemple de désir complexe – le désir de maintenir le sentiment narcissique de contentement de soi provenant du fait qu’on est un pratiquant dévoué, désintéressé, ardent, etc. La plus grande est cette manie de contentement de soi chez un pratiquant le plus difficile il est d’évoluer vers la sincérité, de voir ses propres défauts, de discerner une motivation assombrie, de cesser ce jeu délicat ayant pour objectif l’assouvissement de l’ambition d’avoir les EP en impressionnant les autres. Les jeux de contentement de soi peuvent être remarquablement confus, mais il y a un critère très simple de voir l’efficacité des mesures appliquées et le niveau de la sincérité – c’est la fréquence, la profondeur et l’intensité des PI éprouvées.
Le désir typique de posséder les PI se révèle lorsqu’on accentue la belle et vaste manière de fixer par écrit ses PI ou de les raconter au lieu de les éprouver, par exemple, on peut ressentir du contentement en voyant des longues colonnes de chiffres, l’abondance des notes, ce qui mène finalement à la disparition des PI, et l’on retombe dans le leurre encore plus grand en prenant les EP pour les PI.
Les mesures à prendre sont les suivantes:
1) L’examen des situations où l’on éprouve le contentement de soi par rapports à leur compatibilité avec les PI.
2) La pratique de la perception cyclique du contentement de soi.
3) L’obtention de l’expérience d’élimination directe de contentement dans les cas où la lucidité a lieu (par rapport à ce que ces perceptions sont des mécontentements, c.-à-d. sont incompatibles avec les PI), la lucidité si intense et solide que l’on réussit à éliminer tous les «éclaboussures» d’EN, qui escortent l’élimination des EP.
4) Les efforts permanents pour rester sincère afin de pouvoir distinguer le désir d’éprouver les PI du désir de les posséder.
5) Les efforts permanents pour rester sincère dans n’importe quel domaine de la vie.
Lorsque la concurrence des DJ a lieu, certains désirs restent non réalisés pendant un certain temps, et pour d’autres le temps ne vient jamais. Si dans ce cas-là on se sent au bout de l’intensité des PI, si l’on a le plein de découvertes, il n’y a alors rien à considérer puisque les désirs les plus forts l’emportent sur les plus faibles. Mais une situation idéale pareille ne peut pas durer longtemps, parce que, premièrement, l’habitude de suivre seulement les désirs joyeux n’est pas stable, deuxièmement, les gardiens entrent en jeu et les vides apparaissent, l’intensité des PI baissent régulièrement de manière brusque. Au cas où l’intensité de la vie n’atteint pas 10, la question se pose – est-ce les désirs les plus forts et les plus joyeux qui se réalisent? Si à un moment donné on n’est pas au bout de l’intensité et de la plénitude des PI, cela veut dire que les «mécontentements» se révèlent (c.-à-d. n’importe quelles perceptions non illuminées), ils peuvent mettre en avant les désirs qui sont loin des plus joyeux dont la réalisation va diminuer l’intensité, l’efficacité et la joie apportées par la pratique. Le moyen le plus efficace de sélectionner les DJ et d’opter pour les plus joyeux est de «se souvenir de la mort»:
a) en gardant la lucidité par rapport au fait qu’on peut mourir à n’importe quel moment.
Pour renforcer cette lucidité je conseille de regarder ou lire les actualités le plus souvent où l’on montre les catastrophes, les cadavres. Des gens ont pris un train et celui–là déraille soudainement et se heurte à un immeuble – 200 morts. Tout le monde est mort – de braves gens et des conformistes, des rebelles et des débraillés, ceux qui tiennent à la loi et ceux qui l’enfreignent, des enfants – tous ceux qui se trouvaient dans le train, la mort n’a pas choisi. Les gens meurent sans cesse, et pas qu’à la guerre mais dans les endroits les plus «sécurisés», il suffit de regarder les faits divers. Même au moment présent on peut devenir cadavre et aucune force du monde ne nous en défendra pas.
(Bien sûr, il faut éliminer impeccablement les EN susceptibles d’apparaître par la suite de cette lucidité.)
b) en ayant une PI spécifique – la perception de «se donner», de larguer les attaches, d’une sobriété extraordinaire. C’est une perception très radieuse et forte. Il y a aussi du désespoir froid, dépourvu des émotions, même pas du désespoir, pour être plus précis (ce mot est fortement associé avec l’EN –désespoir), mais plutôt un coup de lucidité froide, une sobriété froide et éclatante. Il y a aussi le plaisir du voyage anticipé dans la mort, et quelque chose qui résonne le plus avec le mot «appeler», «se donner», «céder», non comme une manifestation de la faiblesse, mais, au contraire, «céder» dans le sens laisser tout – toutes attaches et objectifs, tout perd l’importance devant la mort qui peut venir à ce moment précis – un état de l’ouverture complète, de fraîcheur et de liberté.
Devant le souvenir de la mort la concurrence des DJ se passe de manière absolument différente. Le plus fort est le souvenir de la mort le plus définitivement restent les DJ les plus intenses et les plus résonnants avec les PI, les plus aigus et vitaux – seulement ceux qu’on voudrait réaliser en étant sûr qu’on va disparaître dans 5 minutes. Les DM misent toujours le résultat et perdent leur importance lorsqu’on n’est pas sûr d’avance de l’atteindre, c’est pourquoi nous rendre compte du fait que rien au monde ne nous garantie qu’on est toujours là dans 5 minutes affaiblit les DM. Cependant, chaque instant de l’existence d’un DJ et de sa réalisation représente une valeur en tant que telle, le souvenir de la mort n’affaiblit donc pas un DJ, en constituant ainsi un filtre en plus, qui permet de différencier les DM des DJ.
- Il existe deux moyens très simples de «contrôler la non implication» dans les DJ
c.-à-d. d’empêcher l’apparition de ses constituants mécaniques, c’est de faire «une express- analyse» de la nature des désirs éprouvés:
1) imaginer que les DJ ne se sont pas réalisés, le résultat de nos actes est nul, et si les EN surgissent cela veut dire que les constituants mécaniques se sont entremêlés dans l’ensemble des DJ. On peut alors: a) éliminer les EN;b) discerner et éliminer les DM; c) arriver à ne pas éprouver d’EN à l’idée que le DJ est irréalisable.
2) Les DJ et les DM se comportent différemment lors d’une analyse, notamment lorsqu’on se posent les questions si «c’est ce que je veux vraiment», si «je suis sûr que c’est exactement ça que je veux», «s’il vaut mieux faire autrement», si «c’est un DM ou pas», «si la situation change de telle ou telle manière, le désir va-t-il changer aussi», etc. L’analyse d’un DM est forcément accompagnée de doutes convulsifs, de l’inquiétude, de l’incertitude fébrile par rapports à ses désirs, de confusion. L’analyse d’un DJ ne provoque pourtant jamais de telle perplexité, au contraire, le désir devient plus clair, défini, les PI accompagnantes se renforcent. Même si un DJ se retrouve modifié après une analyse, le changement des désirs se passera de manière certaine, sans doutes fébriles et inquiétants, et les PI accompagnantes vont se manifester toujours. Je cite Squaw: «l’analyse d’un DJ ressemble à une vignette, elle est escortée par le plaisir, l’étonnement. Telle le bruissement des feuilles – léger, limpide et ensoleillé – dans l’arbre de désirs.»
- Au fur et à mesure que le pratiquant élimine les mécontentements et éprouve les PI, le désir d’éprouver les PI («DPI») augmente, se manifeste plus souvent, et à partir d’un certain moment commence à dominer assurément les autres désirs. Dans ce cas «la mémorisation du DPI» a lieu, c.-à-d.:
a) tel un garçon épris d’une jeune fille a l’envie de la voir, qui persiste en un fond
continuel quoi qu’il fasse, ainsi le DPI devient un fond permanent illuminé.
b) il y a la conscience lucide du fait que le DPI est le désir le plus important, le plus ardent,sans lequel tout perd son importance, la vie n’y est plus, qui résonne fort avec l’attente, la jouissance anticipée, la sensation du mystère.
Le DPI devient le centre du monde des désirs, le point de repère au sens ou tous les autres désirs s’affaiblissent s’ils ne résonnent pas avec lui, et se renforcent au cas contraire. Le désir joyeux possédant une telle caractéristique j’appelle «le but unique». Le comportement d’une personne ayant le but unique peut être décrit par l’histoire suivante: il y avait un moine tibétain qui habitait dans une caverne, et à chaque fois qu’il en sortait pour pisser, il se faisait égratigner péniblement par les épines aigues du buisson qui poussait juste à l’entrée de sa caverne. Et à chaque fois il se disait: «je vais rentrer, prendre une hache et le couper», mais en rentrant il pensait: «je ne veux pas perdre le temps à couper le buisson, puisque même demain je peux mourir sans avoir atteint mon but! Je ne veux pas perdre les secondes précieuses, je vais plutôt faire de la pratique au lieu de couper des buissons». C’est un exemple de la mémorisation du but unique.
Le but unique devient plus vif et stable s’il est accompagné par:
a) d’autres PI;
b) la lucidité par rapport à l’état même qui est l’objet du désir;
c) la lucidité par rapport à l’ensemble des efforts à accomplir à ce moment-là (soit quel est l’ensemble d’autres DJ à ce moment-là);
d) la position du dragon.
La manifestation du but unique ressemble à l’effet du poing qui se desserre, je me sens comme si le poing retenant mes efforts se desserrait pour me donner la liberté. La corde de l’arc se relâche et la flèche part pour atteindre la cible. Ce poing se sont les doutes, l’incertitude, le flou du but, les attirances mécaniques aux directions différentes.
Lorsque la perception du but unique n’est pas manifestée chez un pratiquant, il veut d’abord comprendre clairement que l’EN qu’il éprouve est vraiment indésirable pour lui. Mais, puisque la lucidité est très dure à atteindre lorsque l’on éprouve des EN, et l’EN a le temps de se renforcer et faire apparaître d’autres EN, il ne s’agit pas de l’élimination impeccable des EN. Si le but unique se manifeste dans ton cas, le désir solide et indestructible d’éliminer les EN y est aussi, indépendamment de la présence de lucidité (comme une EN a apparu, à priori la lucidité forte n’est pas possible à ce moment-là), ainsi qu’il n’y a pas d’envie d’éliminer l’EN tant qu’il n’y pas de lucidité par rapport au fait qu’elle est indésirable, ainsi l’on est capable d’éliminer impeccablement. Lorsqu’il y a la perception du but unique, il y a la lucidité qu’on ne veut que les PI – la seule chose qu’on veut faire ce soit de les retenir dans sa mémoire et de plonger dedans sans réfléchir dans n’importe quelle situation.
- Lorsque les PI ont lieu, il est clair que, pendant encore longtemps les éclats des PI vont succéder aux périodes de mécontentements. A cette pensée apparaissent les DJ de lutter quoi qu’il arrive, même lorsque les mécontentements prennent complètement le pouvoir, de faire, par exemple, les pratiques formelles (le compte rendu par écrit des choses vécues toutes les demi-heures, la fixation par minutes, le polissage émotionnel, la perception cyclique, etc.). Appelons l’ensemble de telles mesures «l’ensemble d’efforts d’urgence» («EED»). Mais lorsque les PI s’en vont, le chaos de DM, d’EN survient, et d’une part, il y a le désir de ne pas éprouver de mécontentements mais, d’autre part, il n’y a pas le désir de faire le EED. Le plus souvent et le plus fortement se manifestent les PI et la motivation de lutter pour elles lors des périodes de mécontentements, le plus fort devient le désir d’accomplir le EED pendant la manifestation des mécontentements, jusqu’au moment au les DJ recommencent à apparaître. Appelons ce désir «le remplaçant du responsable».
- «Le désir de s’attribuer les PI» joue un énorme rôle dans la pratique. C’est un désir qui:
a) résonnerait avec les paroles «je voudrais être comme elle», ou bien «je voudrais éprouver ce qu’elle décrit, ou encore «je voudrais appendre telle ou telle qualité qu’elle a»;
b) s’accompagne de fortes (pas moins que 7-8 selon l’échelle de 10) PI du secteur de l’Unité (telles que la sympathie, la tendresse, l’abnégation, l’altruisme, la gratitude, etc.)
C’est étonnant que le désir de s’attribuer les PI entraîne l’apparition des PI déjà connues aussi bien que des PI nouvelles dont la description correspond à celles de la personne qui a provoqué le désir. Le désir d’attribution des perceptions peut être porté sur ce qu’on appelle «les phénomènes et les évènements naturels, les animaux, les plantes, etc.» Dans ce cas-là la condition suffisante d’apparition de nouvelles PI est de respecter la règle b) + faire les pratiques de l’élimination de la conscience distinguante mécanique, telles que «pas les rivières, pas les montagnes», le changement cyclique de la certitude, etc. La stratégie d’attribution des PI va être décrite ci-dessous de manière plus détaillée dans un paragraphe à part.
Je voudrais repérer aussi «le désir de transmettre les PI».
- Quand les DJ se manifestent longuement et de manière intense, à un moment donné il se révèle un phénomène que j’appellerais «la bousculade dans la détermination» – comme si un désir porté sur un objet se mettait à l’arrière-plan, devenait celui du fond, et en avant surgit «la volonté», «le triomphe», ou une autre PI vive, qui ne porte pas sur un objet, du secteur de la Détermination qui entre en une forte résonance avec les DJ.
- Appelons la projection l’ensemble des idées sur la réalisation du DJ éprouvé comprenant les paroles «je veux faire ceci à un tel moment» et les images appropriées.
La projection est normalement accompagnée par l’apparition mécanique de la certitude que l’avenir sera tel que l’on projette ou, si on a l’habitude d’être angoissé, justement tel que l’on ne le projette pas. Dans les deux cas se forme la certitude mécanique, qui affaiblit brusquement le DJ, la monotonie s’installe. On a l’impression de se mettre dans les rails. Lors de la projection on peut se rendre compte que l’avenir puisse être différent, qu’il dépend de nos DJ et des circonstances. Ce qui provoquerait des DJ intenses pendant la projection, et les circonstances deviendront plus «denses», remplies de sens profonds et inouïs.
«Le désir d’apprendre» est un désir joyeux des plus puissants qui résonne très fort avec de nombreux PI. La notion du «désir d’apprendre» comprend aussi a) le désir d’atteindre de nouvelles prises de conscience, de nouveaux désirs, PI et les moyens d’éprouver les PI, et b) le désir d’obtenir de nouvelles connaissances (des langues étrangères, de divers matières et disciplines), et c) le désir d’avoir de nouveaux savoir-faire, comme par exemple, la plongée avec un scaphandre, l’alpinisme, l’équitation, etc.
Chez une personne ordinaire le désir d’apprendre est lié avec des EN très fortes, le scepticisme, la fainéantise, les peurs de ne pas y arriver. Cela vient du fait que dès la plus petite enfance les gens sont contraints de la façon la plus brute (qui va jusqu’à la violence physique, du chantage, des menaces, des punitions de tous genres et les peurs de punition, l’imposition des concepts, etc.) d’aller à l’école, à l’université, d’apprendre ce qu’il «faut» et pas ce qui plait. Par conséquent, «l’appris» s’oublie immédiatement, et le processus même d’apprentissage s’associe avec des tourments et pas avec la joie et l’anticipation.
Il faut alors libérer le désir d’apprendre de ces mécontentements pour pouvoir savourer toute sa force illuminée. A cette fin il est indispensable de ne suivre QUE ses désirs joyeux d’apprendre malgré les peurs, les stéréotypes et les concepts, et tout au cours du processus d‘apprentissage traquer l’anticipation (par exemple, en se concentrant 5 min dans un pourcentage d’un laps de temps donné sur l’anticipation clairement ressentie). Modifier le système des valeurs, à savoir: considérer la sensation d’anticipation comme activité primordiale et l’obtention des connaissances et du savoir-faire comme supplémentaires. L’apprentissage se transforme alors en un plaisir des plus intenses résonnant avec des tas de PI.
La réalisation du désir d’apprendre est un moyen formidable de vaincre les «gardiens». Un apprentissage joyeux accompagné des pratiques formelles forme un assaut puissant qui détruit le mur des mécontentements sur la voie vers les PI.
Il est judicieux d’examiner les concepts d’apprentissage et les dissiper. Les concepts courants qui s’opposent au DJ d’apprendre sont les suivants:
1) «une fois commencé, il faut le mener à bout». On peut commencer et abandonner autant de fois qu’on veut. Lorsque le DJ d’apprendre quelque chose apparaît- on s’y met, et quand il disparaît – on abandonne. Avec ceci il est nécessaire d’éliminer les EN habituelles, notamment: la déception de ne pas avoir fini la formation, les regrets d’avoir abandonné à mi-chemin, le sentiment de sa propre imperfection, etc. Il n’y a que cette approche-là de l’apprentissage qui aboutit à l’obtention des connaissances et savoir-faire stables, elle est accompagnée du vif désir de créer, de la lucidité, le désir d’apprendre et d’avoir les PI se renforcent. Si les DJ d’apprendre sont ressentis comme chaotiques, se succèdent si souvent que, finalement, il ne se forme point de savoir-faire stables, c’est un phénomène temporaire, lié à l’habitude de supprimer les DJ, mais avec le temps les DJ deviennent forts et durables.
2) «il faut avoir un but, c’est stupide d’apprendre pour apprendre, pour le plaisir, appendre pour savoir faire quelque chose que tu ne pourrais pas utiliser». Le vrai plaisir d’apprendre vient que dans le cas où l’on apprend quelque chose justement parce que l’on prend du plaisir au moment même d’apprentissage. Il est indispensable d’éliminer les désirs mécaniques, comme par exemple, «lire le paragraphe jusqu’à la fin», etc.
Si apprendre quelque chose est une condition pour réaliser un autre DJ (par exemple, le DJ de gagner suffisamment d’argent pour réaliser d’autres DJ, et le métier demande d’améliorer sa qualification), cette motivation est alors illuminée, non mécanique, qui entraîne le désir joyeux d’apprendre ce qui est nécessaire. Il peut aussi apparaître le DJ de changer le moyen de gagner sa vie.
3) «il faut apprendre quand on est jeune, avec l’âge que j’ai c’est trop tard». Prendre plaisir d’apprendre ainsi que voyager dans les PI n’est jamais trop «tard». La vieillesse, la sénescence, le marasme ne viennent pas inéluctablement dus au temps qui passe, mais sont les conséquences des EN, de la stupidité, des désirs mécaniques, et gens commencent à vieillir dès leur prime jeunesse. Une personne qui fait la PVD élimine sa vieillesse avec ses mécontentements.
03-01-06) Le Lézard propose le classement des désirs suivant:
Les désirs mécontents:
1-dém: un désir conditionné par des EN. Si je ressens de l’inquiétude, les dém ne manquent pas d’apparaître – il faut faire quelque chose pour chasser l’inquiétude. Ces désirs sont toujours accompagnés par les EN, et leur réalisation provoque soit le renforcement des EN, soit l’affaiblissement temporaire et le remplacement partiel des EN par un état d’âme condensé, gris et le contentement, sans qu’il y ait des éclats de PI, ni désirs joyeux. L’échec de réalisation de tels désirs ou une réflexion sur la non réalisation éventuelle sans l’élimination du désir, c.-à-d. sans le remplacer par un désir joyeux, provoque un éclat d’EN.
2-dém: un désir conditionné par des concepts. Si je crois que je dois répondre à une question il survient alors le désir d’y répondre, mais en le faisant je ne ressens pas de joie ni d’anticipation. Au contraire, j’ai un état d’esprit préoccupé, ce qui est une caractéristique des désirs conditionnés par des concepts. Une fois un tel désir réalisé, dans la plupart des cas la préoccupation s’estompe, un état d’esprit gris et le contentement s’installent, mais que pour quelque temps, car en fuyant ainsi la préoccupation, je ne fais que renforcer l’habitude de l’avoir, c’est pourquoi le 2-dém forcément succède au contentement, une nouvelle préoccupation survient, le plus souvent, encore plus forte et condensée que l’ancienne (le même mécanisme se déclenche dans le cas d’estompe d’une EN à l’aide de la réalisation de 1-dém). La réflexion sur la non réalisation de 2-dém ou l’échec de le réaliser sans passer par l’élimination provoquent la hausse des EN.
3-dém: un désir purement mécanique. En vue d’une plaque de chocolat l’envie de la manger apparaît. Une grande partie de notre vie consiste en réalisation de tels désirs. Et le plus souvent on ne se rend pas compte qu’on est en train de réaliser un désir mécanique et pas un désir joyeux, soit on ne s’arrête pas à temps. La plupart des 3-dém est courte, c.-à-d. ils durent quelques secondes seulement, et leur réalisation peut prendre quelques secondes ou minutes. Le plus souvent je ne remarquais même pas les 3-dém dont la réalisation prend quelques secondes: ça gratte- je gratte, quelqu’un passe – je regarde, «un museau sourit- je sourit en réponse, etc. La réalisation de tels désirs entraîne la grisaille, le contentement et maintient la monotonie. La réflexion sur la non réalisation ou l’échec de le réaliser sans passer par l’élimination s’accompagne du mécontentement, de la grisaille.
4-dém: le désir d’obtenir les impressions. Les 3-dém et 4-dém sont très proches dans la manière de les éprouver, mais le 4-dém est plus fort, plus durable, plus collant, soit sa réalisation prend plus de temps. Ils sont causés par la grisaille et l’ennui. En étant assis sur son canapé on peut avoir une soudaine envie de chocolat, ou d’aller se balader, ou d’aller faire les courses. La réalisation de ces désirs provoque un état d’âme engourdi, gris, content, sans éclats de PI. Le plus souvent les idées fixes (c.-à-d. les désirs qu’on veut réaliser à tout prix en estompant les arguments contre et en ignorant les facteurs susceptibles d’optimiser les chances de réaliser ce désir) sont justement les 4-dém. Ile deviennent des idées fixes, car ils semblent innocents, il y a la lucidité quant au fait qu’ils ne sont pas les 1-dém, ni les 2-dém, on pourrais alors y aller. A ces moments–là on se rend pas compte que l’on devient quelqu’un qui se transforme en fonction de réalisation de ce désir – il apparaît le dialogue intérieur à haute voix, les émotions, d’autres désirs. La réflexion sur la non réalisation de 4-dém ou l’échec de le réaliser sans passer par l’élimination s’accompagne par le mécontentement et la grisaille plus forts que dans le cas de 3-dém. Il peut y apparaître même une sensation de désespoir.
Les désirs illuminés:
1-di: les désirs mixtes accompagnés par les EP et PI faibles. A présent je les classe dans les DI, puisque ce n’est pas toujours que je suis empoisonné par leur réalisation, et si je réalise exactement ce que je voulais un éclat de PI peut survenir. Les EP et PI sont entremêlés si souvent dans le1-di que je n’arrive pas à les distinguer. Je l’aurai anticipé tout à l’heure, en commençant à le réaliser je vois que j’éprouve que du contentement ou l’EP de passion du jeu, ou bien le contentement de soi, et je doute que j’avais de l’anticipation. Mais la prochaine fois j’ai une envie semblable (par exemple, de regarder un film), et fixe de nouveau une anticipation en considérant d’être sincère, et je commence à douter encore. 50% de 1-di sont portés sur les actions comme regarder un film, lire un livre, feuilleter un magazine avec les photos des animaux, et 50% – sur les tâches quotidiennes comme, par exemple, acheter un truc pour la baraque, jeter ce qui est inutile, trier les livres, etc. La réalisation de tels désirs provoque dans 50% des cas le désagrément, l’ennui, la grisaille, et dans 50% des cas l’état d’âme soit ne change pas, c.-à-d. le mélange d’EP et PI faibles persiste, soit des éclats de PI plus vives ont lieu, mais il n’y a pas de changements importants. La réflexion sur la non réalisation de1-di ou l’échec forcé de le réaliser peuvent être accompagnés par la monotonie, la déception, le mécontentement, et, au contraire, peuvent provoquer l’attente, la jouissance anticipée et le désir joyeux d’éprouver le 2-di.
2-di: les désirs accompagnés par les perceptions que je distingue définitivement comme illuminées. Le critère est suivant: les sensations physiques (fièvre, une anesthésie agréable dans les parties différentes du corps, la sensation d’une plénitude agréable, de l’ampleur dans tout le corps), mais même s’il n’y avait pas de ces sensations physiques il n’y aurait quand même pas de doutes quant au fait que j’éprouve les PI à ces moments là. La pensée sur la réalisation de tels désirs et la réalisation elle-même, à condition que les mécontentements ne s’y mêlent pas, sont accompagnées par les sensations physiques renforcées, surtout par la sensation du plaisir dans la gorge et de l’extension du corps. Chaque pas envers la réalisation d’un tel désir est suivi par des éclats de sensations physiques et PI. Si les mécontentements ne se mêlent pas à la réalisation de 2-di, il n’y a jamais de sensation d’empoisonnement, au contraire, de nouveaux désirs illuminés et idées créatives apparaissent, vient l’envie de se précipiter dans toutes les directions en même temps et apprendre à réaliser plusieurs désirs joyeux simultanément, puisqu’il est difficile de choisir ce qu’on voudrait exactement réaliser à un moment donné précis. La plupart de tels désirs vient avec la pratique, notamment, fixer une découverte, écrire un message, examiner un mécontentement, écrire un livre ou des articles, regarder le ciel en sentant naître la sympathie; mais aussi se balader, se faire des câlins, écouter de la musique, lire quelque chose en rapports avec l’univers des PI. La non réalisation forcée ou la pensée sur la non réalisation de 2-di peut provoquer le mécontentement, mais il est facile à éliminer et un autre désir joyeux y succède.
3-di: c’est un désir déterminé, vécu comme un torrent. L’image qui résonne avec: comme si auparavant je ramais de toutes mes forces dans de l’eau stagnante, et tout à coup un torrent puissant m’emporte, il ne me reste que choisir la direction, il me porte tout seul. Aux moments où l’on vit tels désirs il y a la sensation de la volonté déterminée, toutes les perceptions deviendraient une grande rivière qui coule constamment dans la même direction, et cette course est ressentie comme une approche à quelque chose de très joyeux. Je ressentais une chose pareille, sous l’aspect plus faible, lorsque l’enfant on m’amenait au parc d’attractions, à un moment donné je commençais à entendre le bourdonnement s’approcher et ma joie et anticipation augmentaient. Les gens entraient dans le parc de tous les côtés, le matin ils allaient tous dans la même direction, comme s’ils étaient magnétisés par un aimant, et je croyais qu’ils ressentaient tous une chose pareille. Tout mon être était paralysé par la jouissance anticipée. Il me semblait que, quand, finalement, j’y arrive, quelque chose d’incroyable se passera avec moi, j’avais envie d’y courir. Il peut y avoir aussi une sensation d’une grande voile qui, en recevant du vent fort, est bombée en avant au maximum. La réalisation de tels désirs, sans que les mécontentements s’y mêlent, mène toujours aux découvertes, aux nouvelles PI, ou bien augmente la jouissance anticipée et les sensations physiques. L’impossibilité de réaliser tels désirs ne provoque pas d’EN, mais toujours de l’anticipation.
03-01-07) Le fait que la jouissance, la sensation de beauté, la sympathie résonnent l’un avec l’autre n’est pas étonnant, cela est perçu comme quelque chose de naturel, puisque ces perceptions paraissent proches, bien qu’une fois considérés de manière impartiale, il est étonnant que ce soit ainsi, que la résonance ait lieu justement entre ces perceptions-là, et non entre, par exemple, la jouissance et l’agacement.
Mais ce qui est encore plus étonnant c’est que la résonance apparaisse aussi entre les perceptions si différentes comme, par exemple, la jouissance et la sincérité! Il est curieux que les perceptions tellement différentes résonnent fort entre elles. Il est surprenant qu’il ait de la résonance entre le champ du vide et le détachement, entre la lucidité et la sérénité. Incroyable est la résonance entre les perceptions dont les descriptions sont absolument divergentes du point de vue sémantique, comme, par exemple, entre le dévouement et le détachement.
Il est merveilleux que la condition physique devienne extrêmement agréable justement par la suite des PI résonnant l’une avec l’autre! Afin de concevoir cette harmonie fabuleuse plus clairement, imaginons que notre état physique s’améliorerait à cause de la tendresse et l’irritation et s’aggraverait à cause du dévouement. Il est impossible de concevoir ce qui se passerait dans ce cas.
La structure du «pouvoir» de n’importe quel individu est suivante: le pouvoir officiel du pays appartient à celui qui porte la tenue de dictateur nommée «moi», il existe aussi un ensemble de personnes (c.-à-d. de perceptions) qui font l’entourage permanent du maître et ceux qui n’y accède que de temps en temps. Il arrive rarement, sous l’influence des forces extérieures, que la tenue de dictateur passe à quelqu’un parmi les novices.
Le changement du pouvoir se produit très rapidement et de manière chaotique, la tenue en question peut passer de main en main en quelque minutes ou même secondes.
Si l’accès permanent au maître est donné à un groupe de personnes qui sont en accord entre elles, ne serait-ce que partiellement, la politique formée par chacune d’entre elles n’est pas trop contradictoire, une telle personne est «organisée» et «persévérante», etc., mais même dans ce cas-là la situation ressemble le plus souvent à la discorde.
Le méli-mélo des porteurs de la tenue «moi» est incessant, et chacun se croit responsable des décisions de tous ses prédécesseurs.
Revenons maintenant à la description des perceptions.
Une personne ordinaire a les envies qui sont presque toutes mécaniques, et dans cette situation – là il est presque impossible de tout simplement réfléchir au sujet de «moi» – la lassitude et les EN s’en suivent immédiatement. Le désir joyeux de s’arrêter et penser au sujet de pouvoir apparaît et se renforce au fur et à mesure que les DJ se manifestent plus fortement et plus souvent.
A chaque instant de la vie il se produit et se perçoit quelque chose, et, d’ailleurs, le désir plus familier emporte sur le moins familier, et la perception très familière (l’habitude) se manifeste même lors d’un désir très faible de l’éprouver. Pour qu’un nouveau désir se fasse un chemin à travers ce treillis d’habitudes, il doit être soit très étroitement associé à l’un des désirs familiers, c.-à-d. misé sur la réalisation d’un d’entre eux, soit extrêmement fort et/ou persistant. Les PI (telles que la lucidité, les DJ, l’EEI et les sensations physiques) et les mécontentements (les EN, la stupidité et les faux concepts, les DM et l’EEN) sont si infiniment éloignés les uns des autres, si incompatibles, qu’au fur et à mesure que les PI se renforcent, la question de pouvoir se posent inéluctablement. La personne se dédouble, se déchire en deux parties. Le pouvoir circule successivement de la partie des EN à celle de PI, et chacune d’entre elles, une fois arrivée au pouvoir, refuse catégoriquement de reconnaître les décisions de l’autre. C’est pourquoi, du point de vue d’un observateur non impliqué, éloigné de la pratique du développement des PI, une telle personne est vue comme contradictoire, non loyale. Quelqu’un vient de tomber d’accord avec vous à propos de quelque chose et 5 minutes plus tard il le renie sous prétexte qu’il n’en a pas le DJ. Mais une irrégularité pareille ne subsiste que jusqu’au moment où le pratiquant apprenne à distinguer clairement les DJ et les DM. Les DJ purs sont aussi susceptibles d’être suivis brusquement par d’autres DJ juste pendant leur réalisation, mais, cependant, la plupart d’entre eux sont assez stables et définis, le pratiquant n’a pas alors de difficultés à réaliser les DJ, même les plus durables.
Le déchirement de l’ensemble de perceptions en deux blocs irréconciliables ne constitue pas le cas de schizophrénie, ni quoi que ce soit décrit dans la psychiatrie. La différence est que les phénomènes considérés comme pathologiques, apportant de la souffrance, reposent sur une telle ou telle combinaison modifiée de perceptions mécontentes, un ensemble de DM s’oppose à un autre, certains concepts sont contradictoires aux autres. Tout individu qui aspire à éprouver le plus possible de PI, qui agit concrètement pour cette fin et, atteignant le résultat, se trouve confronté à la situation de «déchirement», témoigne du fait que c’est un état très agréable. Ce n’est pas une lutte des parties également fortes, mais cela résonne avec l’image de lutte pour la liberté. Il arrive souvent que, en un court laps de temps, une succession de PI et EN se produit, et il survient alors la lucidité particulièrement vive quant au fait que, sans raison apparente, les PI vécues résonnent avec les mots «vif», «véritable», «ça», et c’est le cas contraire avec les mécontentements. Ainsi, le plus souvent et le plus vivement se manifestent les PI, les plus forts sont le plaisir et d’autres PI qui apparaissent lors du combat avec les mécontentements, même si cela demande beaucoup d’efforts.
A condition que l’on ne réduise pas le zèle déployé dans la pratique, ni ait fréquemment les orgasmes (pas plus souvent qu’une série d’orgasmes une fois par 2-3 mois), avec le temps, le fond illuminé (FI) deviendra de plus en plus le fond continuel et le pouvoir unique succèdera au pouvoir partagé entre les deux, mais à ce moment là le pouvoir n’appartiendra pas à un bidon vide du concept de «moi», dans lequel pourrait se mettre n’importe quelle perception, mais à une coalition de PI. D’abord la personne est unique, puis elle est partagée en deux, puis elle est de nouveau unique.
Sur le chemin vers l’unicité nouvelle une question suivante sera à résoudre constamment: juste à ce moment là l’envie de jouer à un jeu d’ordinateur et d’être content et mécontent peut prévaloir, ou l’envie de lire un livre sur Ramakrishna et éprouver les PI. Juste maintenant c’est l’une ou l’autre. C’est ce qui change l’état des choses en interrompant le règne absolu des habitudes mécaniques, c’est la lucidité quant au fait que, en tout cas, ce sera l’un ou l’autre ou encore un autre, un désir emportera sur les autres. Merveilleusement, cette lucidité renforce le DJ d’éprouver les PI. D’ailleurs, ce n’est pas si étonnant si l’on se rappelle ce par quoi j’ai commencé: la capacité des PI de résonner les unes avec les autres. Par la suite, il est clair que N’IMPORTE QUELLE lucidité encourage le DJ d’éprouver les PI. C’est pourquoi la pratique d’élimination des concepts, des mots qui ont une signification indéfinie, etc. a une si grande importance dans tous les composants de la pratique, l’obtention de la lucidité résonne particulièrement fort avec les PI, et tout cela dépend du désir d’éprouver les PI.
Le terme «méditation» est employé très souvent. Le plus souvent en tant qu’un bel appât, et ceux qui l’emploient ne savent pas ni ne veulent savoir ce qu’ils expriment par ce mot. Ceux qui font vraiment de la pratique quelconque indique par ce mot le retrait de l’attention de toutes les pensées, désirs et émotions, pendant le processus ils ont les perceptions attrayantes. La description de telles perceptions résonnent souvent avec les PI (cela dépend de la figure concrète d’un auteur). La suppression des désirs est considérée comme une condition essentielle d’une méditation réussie. De nombreuses instructions de méditations le disent clairement, que même le désir d’obtenir le résultat est un obstacle pour la méditation. Cela contredit évidemment la pratique du travail avec les DJ que je propose, je voudrais m’expliquer.
S’il n’y a pas de distinction claire et nette qui permettrait voir le vide entre les DJ et les DM, pas d’expérience dans le processus de distinction, d’encouragement des premiers et d’élimination des derniers, si l’on ne sait pas que les DJ résonnent avec les PI, et les DM ne sont pas compatibles avec eux, si l’on ne fait pas de pratique d’élimination des EN, qui apparaissent inévitablement par habitude et lors de la réalisation des DM ( y compris le désir porté sue le résultat, à condition qu’il a des constituants mécaniques), il n’est alors possible d’atteindre les PI que par le retrait absolu de l’attention de toutes les perceptions. Ceci dit, premièrement, les PI qui apparaissent ne sont pas durables ni stables, n’ont pas de haut niveau d’intensité ni de vivacité, ni de profondeur (c.-à-d. de gammes riche en nuances). Par la suite, elles ne peuvent pas donner un impact remarquable sur tout l’ensemble de perceptions à ce moment-là, ne font pas de contrepoids important des mécontentements, ni deviennent habituelles. Deuxièmement, une telle pratique n’est pas compatible avec la vie quotidienne, sans parler de la vie remplie de DJ, puisqu’elle demande de réserver du temps pour la méditation. Par conséquent, les PI du secteur de Détermination n’arrivent pas du tout à se manifester de manière plus ou moins stable chez un pratiquent de la «méditation», car les DJ sont les toutes premières «étincelles» de telles PI, les facteurs les plus résonnants avec elles.
Troisièmement, une personne en médiation ressemble à quelqu’un assis au bord de l’océan en attendant ce que ce dernier peut y apporter, mais lorsqu’une PI se manifeste, il ne peut même pas la saisir, ni en faire une partie constante de son lot de perceptions, puisqu’il en élimine le désir! Il ne peut qu’observer la PI apparaître et, sans être soutenue par le DJ de l’éprouver, disparaître rapidement. Ainsi, une personne méditante se prive d’un dispositif puissant qui accélère de dizaine, centaine de fois la prise de l’habitude d’éprouver les perceptions agréables.
Celui qui pratique le CCS fait certes de la «méditation» aussi – il élimine les mécontentements (et parfois non seulement les mécontentements mais toutes les perceptions sans les différencier), «écoute» ce qui se réveille, mais à l’apparition d’une PI éprouve le DJ résonnant d’éprouver cette PI encore plus souvent et plus fort. Il distingue ce désir par rapports aux désirs mécanique et mécontents, et en l’éprouvant, en le soutenant à l’aide des pratiques formelles, atteint une très grande vitesse de prise de l’habitude d’éprouver cette PI. A l’apparition débutante d’une nouvelle PI il s’y accroche à l’aide des descriptions et des fixations. En outre, il arrive à obtenir les PI stables et intenses à l’aide des pratiques formelles, commence à éprouver de nouvelles PI et de nouveaux DJ. Le voyage dans l’univers de PI commence, et, pourtant, pour le réaliser il ne faut pas diviser la vie en deux – la «pratique» et la «non pratique», ce qui diminue l’efficacité de celle-là de manière dramatique. Celui qui pratique le CCS peut le faire 24 sur 24, par ailleurs, n’importe quelle situation est idéale pour cela!