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Chapitre 35

Main page / «MAYA». Livre 1: Force mineure / Chapitre 35

Le contenu

    La chaleur de midi a obligé tout le monde à rentrer chez eux. Je pensais retourner à l’hôtel pour faire une sieste sous un ventilateur, et ensuite rejoindre le marathon. Nous avions le même chemin à faire avec la jeune fille blonde, je marchais derrière elle en admirant ses fesses habillées en short et sa peau se plissant derrière ses genoux. Brusquement elle s’est arrêtée, a attendu que je la rejoigne et m’a posé la question suivante avec un ton presque neutre:

    – Tu veux?

    – Quoi?

    – Quoi… moi, tu veux?

    Ca, c’était un tournant inattendu!  Je me prenais pour une fille désinvolte, on pourrait même dire libertine, mais comme ça, au milieu de la rue… Une antipathie légère, la curiosité, un éclat d’excitation… et même le jugement!  …  m’ont complètement ahurie.

    – Je ne sais pas quoi te dire… – j’ai mâchonné d’un ton mou.

    Et ça, c’est moi?  Non, ce n’est pas moi, c’est un mannequin qui a occupé mon territoire. Je n’ai pas eu de telle stupeur depuis le temps où j’allais dans des camps de vacances pour les pionniers, lorsqu’il fallait que je joue sur scène et moi, j’oubliais mon rôle.

    – Je vois… viens alors, – elle m’a prise par la main et on a continué ainsi. (Où est-ce qu’elle m’amène? ).- Il n’y aucun problème à dire ce que tu veux exactement et ce que tu ne veux pas à ce moment là. Si à une question directe tu réponds de cette manière, – elle a fait une grimace qui, à mon avis, avait peu de chances d’avoir un rapport quelconque avec moi, – tu as donc des cafards dans ta tête. As-tu besoin des cafards dans ta tête?

    – Non, je n’aime pas les cafards… (quelle horreur, qu’est-ce que je raconte? …)

    – Encore une fois – tu as envie de moi?  Dis tout simplement – ce que tu ressens, ce que tu veux, mets tes manières de côté, car tu as affaire à moi, et moi je suis TRES indécente, tu n’imagines même pas à quel point je suis indécente. – Elle m’a regardée droit dans les yeux, puis elle a cligné de l’œil malicieusement. – Ca te fait peur ou ça t’attire?

    – Ca m’attire plutôt… ça ne me fait sûrement pas peur. Ce que je ressens… j’ai toujours aimé des filles minces et sveltes, mais, à vrai dire, j’ai …

    Elle s’est arrêtée tout à coup, m’a tiré la main.

    – En disant «à vrai dire», tu admets que le reste du temps tu mens. Réfléchis à ce que tu dis. Si une diarrhée insensée va continuellement sortir de ta bouche, tu n’apprendras jamais à réfléchir lucidement, et quelqu’un aura à se donner de la peine avec toi…, – elle a ricané, m’a serré les épaules comme un gars serre une fille. Des Indiens qui passaient ont commencé à jeter des coups d’œil curieux sur nous… Peut-être est-elle folle?

    – J’ai entendu que même se tenir par la main est considéré ici en Inde comme indécent…

    – Et moi je m’en fous qui considère quoi ici. Eux-mêmes ils peuvent se défendre ce qu’ils veulent, mais qu’ils essayent de défendre quelque chose à moi – une femme blanche. Toi – tu es une FEMME BLANCHE, retiens-le et utilise cet avantage, qu’ils ont crée eux-mêmes pour toi, je ferai donc ici ce que je veux.

    En disant ça elle m’a arrêtée, m’a étreint la tête avec ses mains et juste au milieu de la rue elle m’a embrassée dans la bouche!  M’ayant embrassée plusieurs fois – tout à fait indécemment, en faisant du bruit, elle s’est tournée vers le public qui s’est tout de suite accumulé autour de nous et a crié fort:»alors, les gars, vous aimez ça?  Allez-y embrasser vos filles indiennes, c’est quoi ce pensionnat de nobles demoiselles! »

    Je n’ai même pas eu le temps de bien voir ce qui ce passait autour, – son acte m’a fait tourner la tête, tout est devenu flou devant mes yeux – soit de peur, soit d’excitation, ou d’indignation.

    – Ils me plaignent, regarde leur visages, exact – ils me plaignent, ils pensent – comment puis-je être aussi éhontée, mon karma va être pourri… Alors, – elle m’a étreint par les épaules de nouveau, et on a continué notre chemin, dis ce que tu veux, à quoi tu penses, vas-y!

    – Attends… Je dois me concentrer.

    – Te concentrer?  Tu as un problème?  – elle a éclaté de rire que toute la rue a entendu et m’a poussée avec son épaule.

    C’est sûr, elle est dingue, quoi faire?

    – Tu as une mine comme si tu venais de croiser ta mère… Tu dois te demander si je suis bien dans ma tête, n’est-ce pas?  – elle a jeté un coup d’œil de conspiratrice sur moi en me poussant légèrement encore une fois avec son épaule.

    J’avais honte pour mes soupçons. Car je l’ai crue folle juste parce qu’elle avait fait quelque chose qui m’a fait peur. Concernant tout le reste, elle donnait l’impression d’être quelqu’un plus que raisonnable.

    – Excuse-moi, je suis un peu perdue… Je veux continuer la conversation… A vrai… oh!  (je n’arrive pas à joindre deux mots! ) – … en gros, je n’ai pas de grande expérience de faire l’amour avec des filles, c’est difficile pour moi alors…

    – Maya, si tu essayes d’esquiver, va au diable. Je te le répète la dernière fois – soit tu …

    – Je n’esquive pas!  – je me suis lâchée finalement, – tu m’as tellement choquée avec ton comportement, que j’étais stupéfiée et en torpeur complète. Je ne comprends pas moi-même comment toutes ces phrases sortent de moi!  Tu crois que j’aime être comme ça?  Non, j’aime pas, je me dégoûte moi-même – pour ne pas pouvoir répondre à tes questions et pour avoir peur du jugement de ces Indiens, et pour te croire folle aussi… Ouf, ça y est!  … J’aime ton cul sous le short, et j’ai imaginé quand je marchais derrière toi, que je le pelotais.

    – Très bien!  – son étreinte est devenue plus forte. – Continue.

    – Comment tu t’appelles?  Je ne connais toujours pas…

    – Ca te gêne?

    – Non.

    – Je m’appelle Taîga.

    – Comment??

    – Tu aurais préféré «Ann John Perkins?» :)

    – Non, bien sûr :) En russe ce mot veut dire «une forêt épaisse»… En plus ce nom m’a rappelé quelqu’un… Tu le connais peut-être aussi?  Tu connais Taî?  – mon cœur s’est mis à battre plus vite.

    – Non, je n’ai jamais entendu ce nom, – vu le ton de sa voix, j’ai compris tout de suite qu’elle n’avait pas d’intention de continuer ce sujet. A quel point c’était différent de toutes mes copines, il suffisait de leur donner à quoi s’accrocher, elles ne te lâcheraient plus jusqu’à ce qu’elles t’aient tout pompé!

    – D’accord… J’aime la peau qui se plisse derrière tes genoux… Je la lécherais, – d’abord je voulais rajouter «tout de suite», mais je l’ai fermée promptement – le choc, provoqué par son comportement, n’était pas encore passé, qui sait ce qu’elle avait dans sa tête, cette fine mouche!

    – Continue…

    – Et oui, j’ai envie de toi. Pour moi les relations sexuelles ont toujours été liées avec quelque chose d’intime, le sexe sportif, quand on saute et baise tout simplement, m’a attiré très peu …

    – Oh! … les cafards qui sortent, – Taîga a rigolé et je me suis sentie tout de suite offensée. – Ma chère pucelle, Maya, il n’importe pas – en quelle forme ta passion et ton intimité se manifeste. Parfois on a envie de se vautrer et se lécher l’un l’autre avec un verre de martini à la main et des bougies allumées, et d’autres fois on veut sauter sur une queue et avoir du sexe sportif, comme tu dis. Qui va juger – ce qui est sexuel et intime, et ce qui ne l’est pas?  Qui?

    – Je comprends que personne ne peut juger, que finalement…

    – Finalement?? Ecoute, arrête de verser de la diarrhée de ta jolie bouche… je vais me la faire…, – elle a cligné les yeux comme un fauve. – Pas de «finalement», dis clairement. Toutes ces expressions tordues n’ont aucun sens et sont destinées qu’à rendre le discours profond, ou pire encore, échapper à la responsabilité pour ses paroles. Surveille ce que tu dis!

    Quelle chienne!

    Le rôle de préceptrice qu’elle s’est choisie pour parler avec moi me répugnait et ravissait en même temps. Ce rôle lui allait bien, elle réussissait aussi ne pas sermonner. Ses conseils, ou plutôt ses ordres ressemblaient à du cristal transparent – ils étaient clairs, sans rajout d’alliage. Néanmoins, je me sentais offensée en permanence, je regrettais d’être complètement inconsistante à côté d’elle. Je me sentais en un petit chiot stupide dont on fourrait le nez dans des tas et des flaques. A partir d’un moment donné dans mon enfance je me sentais tout le temps comme ça, – il me semblait que j’étais lésée, incapable et nulle. Et quand j’ai finalement compris que je pouvais attirer l’attention, et même beaucoup d’attention, je suis devenue une telle garce, que des fois j’avais honte moi-même pour mes boutades. Et là, une fillette quelconque, que je voyais pour la première fois dans ma vie, se comportait avec moi comme si j’étais rien à côté d’elle!  Je me suis fait une raison concernant le fait que mon amour-propre était tout le temps rabattu par des hommes «respectables» comme Sart, mais par une fillette!  Quelque chose en moi s’y opposait par tous les moyens, mais en même temps il y avait une sympathie vive à l’égard de Taîga, une sensation claire qui se frayait le chemin en une jeune pousse verte à travers tous les obstacles, qu’elle n’exultait pas, ni ne se moquait, ni ne s’affirmait à mes dépens, que ainsi sa position claire et implacable se manifestait à l’égard des mécontentements.

    – Je comprends que l’attirance du sexe est définie par cette attirance même, – en le disant je me rends compte que je parle «comme il faut», mais il n’y a aucune clarté.

    – Pourtant tu t’exprimes comme si tu croyais qu’il y a certains critères extérieurs.

    – Je ne comprends pas comment ça arrive!  Regarde, je l’ai, cette compréhension, et si tu me reposais la même question cent fois, elle ne disparaîtrait pas. En même temps je vois clairement que je continue à croire que les relations sexuelles sans manifestations de tendresse – c’est quelque chose de pervers.

    – La réponse est simple – ton travail avec des concepts est nul, mais on ne va pas en parler maintenant. Plus tard. Quoi d’autre tu voulais me dire?  – sa mine est redevenue maligne et un peu fofolle, j’ai tout de suite compris qu’elle est retournée au sujet du sexe. Qu’est-ce qu’elle change vite!  Tout à l’heure elle était si sérieuse, claire, stricte et concentrée, je n’aurais jamais pensé qu’elle pouvait devenir aussi impudente dans son libertinage… Encore une inquiétude à la qui-vive – qu’est-ce qu’elle a inventé encore?

    – Ca m’excite que tu m’étreins avec autorité, que tu m’embrasses, que tu m’amènes quelque part… On va où?

    – ? Voilà une gamine (moi???), bon dieu… où peut-on aller… on va BAISER, compris?  Je vais te baiser, et je vais faire ce que je veux d’ailleurs.

    J’ai eu un léger vertige, de nouveau j’ai cessé de raisonner, les pensées se sont mises à s’illuminer en chaos, le bitume sale a commencé à flotter en tâches, il ne restait que le battement du cœur résonnant dans le corps entier… Elle va appeler tout ces Indiens… elle va aller dehors toute nue et me forcera de le faire aussi… Elle va me sacrifier à une secte tantrique… Ne pas aller?  Ne pas aller!  Non, arrête-toi… je n’arrive pas à m’arrêter. Elle m’a hypnotisée.

    Une porte en verre, tachetée de doigts sales… une fraîcheur gluante… un escalier en pierre puant du savon local… un bruit sourd de la clé. Ca y est, le piège est fermé.

    – Je vais faire ce que je veux, et je te conseille de faire la même chose, – cette phrase m’a retournée à la vie, bizarrement. J’ai vu devant moi de nouveau une jeune fille qui me plaisait.

    – Et si une de nous ne voulait pas quelque chose, si ça ne lui plaisait pas?  – j’ai découvert à quel point ma voix pouvait être timide!

    – La question typique de pucelle… Mon cœur, si t’aimes pas quelque chose – dis-le-moi tout simplement, je ne suis pas une bûche, je vais essayer de sentir – pas à cause du sentiment de devoir, mais parce que je le SOUHAITERAIS. Faire ce qu’on veut – ce n’est pas «violer», tu as un vrai bordel dans ta tête, c’est terrible. Tu vas la nettoyer quand, cette poubelle?

    Tout est revenu sur sa place.

    – Je veux. Je veux commencer…

    – Ah… ça veut dire jamais.

    – Comment ça??

    – Quand quelqu’un dit «je veux commencer», il ne commence jamais, je le sais très bien d’après ma propre expérience, – elle a mis son doigt contre sa poitrine en prenant une expression d’un sermon badin, – crois-moi sur parole, Maya, CETTE fille LA s’y connais en fuite de la pratique… tu ne pourras pas le cacher de moi alors…

    Elle s’est approchée de moi de tout près… zut, ça m’excite tellement… elle a mis ses mains sur mes épaules en appuyant… je me suis accroupie.

    – Enlève mon short, petite pute.

    C’est tellement étrange de se sentir pucelle, tombée entre les pattes d’un libertin expérimenté!  Et de nouveau tout s’est entremêlé – l’indignation, l’excitation, l’humiliation, le plaisir…

    Un petit bouton, une ceinture… – des obstacles faciles… je tire le short pour l’enlever de ses hanches fermes, un slip à moitié transparent… Taîga a serré mon visage contre son slip avec force, il avait une légère odeur … Un vertige fort, cette fois de l’excitation. Si j’avais une queue, elle aurait transpercé mon jean en ce moment.

    Lécher, serrer ses hanches fermes tremblantes, et ensuite toucher tendrement les creux derrière les genoux… Ma petite… Je mordille légèrement en serrant doucement son cul ferme et insolent. Je l’embrasse à travers le slip, je serre mon visage contre lui, je passe ma langue… une fois, deux fois, encore… le slip est devenu légèrement mouillé à cause de ma langue, et je sens presque le goût de sa peau… plus bas… encore plus bas… quel petit bouton enflé par là… ça chauffe tellement – et si je mordillais par là aussi? …

    … Les mains à Taîga se sont jointes plus fort sur ma nuque, le petit ventre s’est mis à respirer plus profondément… En me remettant debout, elle a déboutonné son chemisier, en dénudant complètement ses petits seins… des petits seins formidables… je n’en ai jamais vu comme ça… entre temps, Taîga n’hésitait pas.

    – Suce!  – elle a poussé littéralement son petit mamelon dans ma bouche, – suce, vas-y, petite pute.

    En serrant son petit sein avec mes deux mains, je le suce, je joue avec ma langue avec le mamelon, je le mordille jusqu’à ce que le corps entier de Taîga frissonne, je le prends avec force, comme si j’essayais d’en tirer du lait…

    Tout à coup je sens ses mains sur ma gorge, je me laisse guider, elle m’a détachée de soi en me serrant contre le mur (zut… elle est si forte, on ne dirait pas comme ça), elle a mis son autre main sous mon t-shirt et s’est mise à caresser mon ventre, ma poitrine, ma taille en les touchant à peine avec la paume de sa main… très tendrement… c’était en une telle contradiction avec sa poigne mortelle sur ma gorge!  Brusquement, elle s’est agrippée tout simplement entre mes jambes.

    – Ecarte tes jambes!

    Je ne pouvais pas ne pas le faire.

    Elle me pelotait impudemment à travers le jean… petite garce… Qu’es-ce qu’elle me fait… Je vais jouir… Stop, stop… arrête…

    – Mouillée?

    – Oui…

    – Bien, – Taîga s’est retirée, a remis son short et s’est installée dans le fauteuil, comme si de rien n’était. Je suis restée collée contre le mur, sans savoir quoi faire.

    – Tu ne sais pas quoi faire?

    – Non!

    – Ca c’est un problème… fais ce que tu veux, Maya.

    – Pourquoi ne te demanderais-tu pas: «qu’est-ce que je veux maintenant»?

    – Engourdie, zut. Maintenant ce n’est pas comme ça que j’ai imaginé ce qui doit se passer pendant le sexe avec une fille, tout n’est pas comme ça.

    – Tu n’aimes pas?

    – Si, j’aime beaucoup. Mais tu me choques tellement que je n’arrive pas à me dégourdir. En général, je ne suis pas très gênée…

    –  «Pas très»?  Ca veut dire quoi?  Laisse ça à ta grand-mère. Je te l’ai déjà dit que de telles phrases te déresponsabilisent de ce que tu dis, par conséquent, tu ne vis pas, tu scintilles comme une bougie en train de s’éteindre. Si l’on enlevait les mots «pas très», qu’est-ce qui nous reste?  Il reste «je ne suis pas gênée», ce qui n’est pas vrai, et c’est justement ce faux sens que tu veux me faire comprendre, en le mettant dans un tel emballage pour pouvoir dire après: «je n’ai pas dit que je n’étais pas gênée – j’ai dit – pas très gênée», mais tout ça est du mensonge.

    – Je suis d’accord. Mais en réalité, je suis beaucoup plus décontractée que la plupart des gens!

    – Viens là. – Elle m’a indiquée l’endroit à côté de ses pieds, où je me suis résigné (quoi d’autre pouvais-je faire à côté de ce monstre qui voyait à travers de moi? ) à asseoir sur un coussin. – Tu aimes mes jambes?

    –  Oui, beaucoup. – J’ai défait ses nu-pieds, a pris ses pattes dans mes mains et me suis mise à jouer avec doucement, et ses petits pieds jouaient avec moi, en essayant tantôt de se mettre sous mon t-shirt, tantôt de me taper la joue, je les attrapais en leur faisant des bisous, en les caressant…

    – C’est bête de se comparer aux autres, Maya. Compare-toi à toi-même, tu t’en fous des autres. La question n’est pas là – si tu es moins ou plus décontractée que les autres, elle est – si le niveau de ta désinvolture permet à ta sexualité de s’éveiller, de se raviver, de se développer?  Permet ou pas?

    –  Je ne sais pas. Comment le savoir?  Je remarque que je deviens plus décontractée, plus sensuelle – par exemple, avant je n’aurais jamais pensé que je pouvais éprouver un tel plaisir à embrasser les petits orteils d’une jeune fille que je connaissais à peine, ou me faire saisir rudement par la gorge… Quand Taî m’a dit que jouir n’était pas obligatoire du tout, et qu’on pouvait faire l’amour sans jouir, j’ai eu une sensation du deuxième souffle qui s’ouvrait!  Je n’arrête pas d’apprendre de nouvelles choses, je change tout le temps, mais quels sont les critères qui diraient que ma sexualité s’est ranimée?  Est-ce qu’il y a une limite quelconque à cette réanimation?

    – J’aime bien tes questions. Tu es vivante, vivante et c’est formidable. La pratique de l’arrêt sur le point de jouir… tu parles de ça? … et bien, cette pratique peut sans aucun doute renverser un éléphant, et néanmoins, si tu ne t’appliques pas directement pour éliminer tes complexes, si tu ne te rends pas compte de ce que tu veux exactement à un moment donné, si tu ne suis pas tes désirs, ton chariot va avancer avec un dur craquement. C’est plus difficile pour des garçons de réaliser leurs désirs, mais pour une fille tout est possible, tu comprends?  Presque tout, et c’est tout simplement un crime de ne pas saisir cette possibilité au nom de sa liberté. Viens, je vais te montrer.

    Elle a enlevé ses petits pieds de moi sans façon, s’est rhabillée et m’a emmenée hors de la chambre.

    – Taîga… – j’ai commencé prudemment.

    Elle m’a regardé dans les yeux – sérieusement et ouvertement.

    – Fais-moi confiance.

    Après ce regard je ne lui ai plus jamais demandé où on allait et pourquoi.

    Nous nous sommes dirigées vers les cafés les plus proches qui se situaient le long de la route l’un après l’autre. Taîga a jeté un coup d’œil dans un café, puis dans un autre et encore un autre – ce n’était pas ce qu’il fallait. Finalement, dans un quatrième café, elle a trouvé, apparemment, ce qu’elle cherchait. On est allées nous asseoir à la table la plus lointaine dans le coin. Taîga a fait un signe au garçon comme quoi nous ne prenions rien pour le moment. A part de nous deux, il y avait encore quelques touristes, et Taîga s’est installée à côté de moi de sorte qu’on pouvait observer les gens dans le café ensemble.

    – Les garçons par là te plaisent?  – elle a fait un signe de la tête pour montrer les gars d’à peu près vingt-cinq ans.

    – Ben… des garçons comme des garçons, rien de spécial, ordinaires.

    – Rien de spécial?? Je ne te demande pas – s’ils ont quelque chose de spécial, ou bien tu es une telle demoiselle qu’il faut te donner que du spécial?  Peut-être toi, tu crois ça, mais ta sexualité s’en fiche. Alors, encore une fois, ouvre tes jolies oreilles et écoute ce que je te demande – «ces garçons te plaisent»?

    – Taîga, je ne sais pas… ça m’est égal, si je les rencontrais sans toi, je ne ferais pas connaissance avec eux.

    – Tu es vraiment une fille stupide, – Taîga s’est retournée brusquement et a mis sa main pour me saisir encore entre les jambes!  – pense avec CA, ça!  Laisse ta tête tranquille. Bien, je vais t’aider. – Elle a mis ses mains décemment sur la table, comme une petite écolière, et a pris un air discret et innocent. – Imagine qu’ils sont nus. Voudrais-tu les voir nus?

    – Euh… peut-être oui… oui, je regarderais.

    – Dieu merci, moi j’ai pensé que je parlais à une fille coincée!  Ce serait bien si leur queues étaient en érection – tu voudrais les peloter?

    – Euh… C’est difficile à dire, ça dépend de leur forme, je n’aime pas n’importe quelles queues.

    – C’est vrai, il faudrait voir… mais la pensée même qu’ils peuvent avoir de belles queues, la pensée toute seule t’excite?  Tu voudrais peloter la queue de ce gars par là, si elle te plaisait bien?  D’ailleurs, c’est quelles queues que tu aimes?

    – Pas très grosses, ni trop petites – de seize vingt centimètres de long, pas trop larges… disons, de quatre, cinq… six… centimètres de largeur, un peu recourbées en haut, avec une tête bien définie…

    – Et si tu la suçais, c’est bon? … – Taîga a fait du bruit avec sa bouche. – Tu aimes sucer?

    – Oui, j’aime sucer, j’aime mordiller, lécher les couilles, branler…

    – Bien. Assez pour l’instant. – Taîga s’est levée pour aller joindre les garçons à leur table, elle y est restée une minute, j’entendais les questions les plus ordinaires – «d’où tu viens», «combien de temps tu restes encore par là», «comment ça va», etc. Ensuite, elle s’est levée, en prenant les deux gars par les mains pour les traîner à notre table en plaisantant. Les gars se sont approchés ayant pris leurs Coca, Taîga les a «arrangés» des deux côtés de la table, couple par couple. Ils avaient l’air ordinaire pour cet endroit – légèrement paresseux, bienveillant, amical, en gros, ce que j’appelle «des garçons positifs».

    –  Alesh, – Taîga s’est penchée pour parler à son voisin, l’a pris par la main et lui a dit doucement, pour que seulement nous quatre puissions l’entendre, – Maya aime des queues de seize vingt centimètres de long, et de quatre cinq centimètres de large, recourbées en haut. Elle aime beaucoup sucer, branler et peloter justement des queues comme ça. Dis-moi, Alesh, la tienne est comme ça?

    La visage du gars s’est transformé pour ressembler au gobelin «La bergère» – pale et hérissé. Je pense que le mien n’avait pas l’air mieux… j’étais ravie de façon infantile, comme un petit chiot, et, en même temps, j’avais honte, malgré moi… J’ai pris une serviette et me suis mise à la plier en petite avion, faisant semblant que je n’y étais pour rien, moi… Je ne pouvais pas lever les yeux à cause de la honte.

    – Alesh, ne nous fais pas languir – la tienne est comme ça?  Et la tienne?  – Taîga s’est adressé à mon voisin.

    Celui là a réussi à se ressaisir plus vite, il a grogné quelque chose du genre «presque».

    – Ah bon?  Très bien!  Maya, tu disais que si elle s’avérait justement comme ça, tu voudrais la peloter. Vas-y!

    Peloter??? Ici??? Mais non, Taîga, c’est trop… Je ne peux même pas regarder dans la direction de ce gars, et toi tu dis peloter… Je l’ai regardée avec inquiétude et supplice – Taîga, s’il te plait, il ne faut pas, tout ce que tu veux, mais pas ça.

    –  Comme des gosses, de vrais gosses… – elle s’est assise de notre côté, a pris ma main et en surmontant ma résistance, l’a poussée entre les jambes du gars. – Pelote!  – En se penchant au dessus du gars, elle a saisi ma tête pour l’attirer vers elle et me murmurer à l’oreille:»Si tu ne le fais pas, je m’en vais – et plus jamais ne viens vers moi, t’es frigide et sexuellement impuissante».

    «La frigide et impuissante» a compris que, en tout cas, sa main était déjà entre les jambes du gars, entre autre, elle a senti quelque chose gonfler très vite par là… je me suis mise à le peloter à travers le pantalon, Taîga est retournée sur sa place et, vu le visage transformé de Alesh, faisait la même chose.

    – Ouvre sa braguette et mets la main dans son slip!

    J’ai défait un bouton avec une main tremblante…Zut, la braguette ne s’ouvre pas si facilement que ça, j’ai besoin de l’autre main… Non, je ne le ferai pas, les garçons du café vont le voir, – j’ai regardé autour de moi de manière tendue. Taîga a capté ce regard. Quelle garce!  Elle voit tout!  Les mains humides de tension, des mouvements tordus, aucune excitation…

    – Maya, si les garçons du café voient quelque chose, rien ne se passera, tu comprends?  Rien!  La seule chose qui changera dans le monde, c’est que ce soir ils vont se branler dans les toilettes plus que d’habitude, c’est tout. Tu pelotes sa queue?

    – Maintenant oui, – le soulagement.

    Elle est terrible sa queue, d’ailleurs!  Justement à mon goût!

    – Alors, elle est à ton goût?  – Taîga m’a cligné de l’œil malicieusement.

    – Oui!!! – ça se trouve qu’on peut peloter une queue dans un café!

    Apparemment, les garçons avaient plus peur que moi, que quelqu’un verrait ce qui se passait à notre table, ils tenaient donc convenablement les mains sur la table, et faisaient semblant de réfléchir à quelque chose simultanément.

    – Est-ce que ça te fait une différence quelconque maintenant que ton gars n’est pas extraordinaire?  Ca t’empêche d’avoir le plaisir que tu as?  Pas moins, ni plus, mais justement celui que tu as?

    – Non.

    – Exact. As-tu sorti sa queue de son froque?

    – Non, mais…

    – Vas-y!

    Zuuuut… ça y est!

    – Branle-la!

    Je la branle… et je me demande – ce qu’elle fait par là … pour quoi ne pas demander?? Super idée!

    – Et toi tu fais quoi?

    – Oh… ce que je fais… je caresse sa tête avec mes doigts, je la serre légèrement, elle est tellement dure ici… si humide, une grosse tête… tu as une super queue, Alesh!  Juste ne jouis pas, mon petit, d’accord?  – elle lui parlait comme à un gamin, mais cela n’avait pas l’air méchant, plutôt érotique. – Et la tienne est comment?

    Taîga s’est penchée au dessus de la table pour jeter un coup d’œil.

    – Rien à dire, elle est superbe, justement à ton goût!

    – Superbe…

    – Suce-la alors!

    – Quoi?? Non, Taîga, je ne peux pas…

    De nouveau un regard sévère, son regard change tellement vite… je me suis rappelé ce que «celui là» m’a dit, qu’il me traitait à un moment donné selon les perceptions qui se manifestaient en moi à ce moment là. Il parait que Taîga réagit aussi précisément aux moments où les complexes en moi prévalent et où je me mets à les nourrir. Il n’y a aucun doute qu’elle est tout à fait capable de se lever et partir si elle voit que je suis incorrigible… Un regard lâche sur les côtés, il parait que tout le monde est loin, notre table se situe dans un coin sombre, je me suis penchée promptement et je l’ai prise dans ma bouche. Qu’est-ce que c’est bon! … Sous la table je voyais Taîga travailler la queue de Alesh, et oui, il avait un vrai costaud… à ce moment là Taîga s’est penchée aussi pour prendre la queue de Alesh dans sa petite bouche, nos regards se sont rencontrés, on suçait toutes les deux, en se regardant, et à cet instant là j’ai eu tellement envie d’elle… je me suis décollée de la queue pour lui murmurer: «Taîga, je vais te violer! » Elle m’a cligné de l’œil, a souri et, après avoir donné un petit coup à la hanche de Alesh, elle s’est levée en me faisant un signe de la suivre. Je me suis levée aussi, le goût de la queue sur mes lèvres.

    – Viens, Maya.

    On s’est levées vite et on est sorties du café sans dire au revoir aux garçons.

    – Tu as envie de faire une sieste? – Taîga a sniffé de l’air, -Moi, j’ai envie, mais si on va chez moi, on va baiser, alors allons chacune chez soi, on se revoit dans une heure ou deux à la clairière. Dis – tu te sens gênée pour avoir chauffé les garçons et les laisser tomber sans faire jouir?

    – Et bah, tout ce que je ressens maintenant! … Concernant les garçons… J’ai envie de faire ce que je veux, et j’aime quand les autres font pareils… et ce n’est pas tout simplement que j’aime ça, ça m’excite!  Rien ne les a empêché de se montrer d’une manière ou d’une autre, être plus vifs et plus libres, avoir de la fantaisie, de la passion – ils n’ont fait rien de pareils, en restant des jouets dans nos mains… et nos bouches, moi, j’ai peut-être eu des fantasmes concernant le mien… mais ils n’ont pas fait ça, ainsi ils ont fait leur choix, et moi, j’ai fait le mien.

    – C’est moi qui ai fait ton choix, – Taîga a ri.- Maintenant un truc important…- elle a sorti un flacon avec du liquide de sa poche. – Prends-en dans la bouche et rince-la avec, gargarise ta gorge aussi, car tu l’as mise profondément, sa queue, petite pute, elle a dû te heurter contre la gorge, eh?  (J’ai tellement envie de toi, Taîga…) Gardes-en dans la bouche avant d’arriver chez toi. C’est de l’argent colloïde – la meilleure façon de se protéger lors des rapports oraux sans préservatif… On te l’a mise déjà dans la gorge jusqu’au bout?  Non?  Je vais te montrer comment faire… une sensation inoubliable!  Ne mets pas tout dans le même panier, habitue-toi au fait que la sexualité vive s’en fiche de tes schémas, elle peut se manifester dans des formes tout à fait différentes, dans des endroits les plus saugrenus, avec sa manière pour chacun. Si l’on ne l’empêche pas, si l’on réalise nos désirs exactement dans la forme et la quantité dans lesquels ils apparaissent – la sexualité deviendra vive alors, et l’on entamera le voyage dans le monde du sexe, et la pratique de l’arrêt sur le point de jouir aura ta main tendue vers elle alors. Allez, petite pute, va faire ta sieste, tu auras de mes nouvelles!